Hier, aujourd'hui et demain (1963) de Vittorio De Sica

par Selenie  -  5 Octobre 2015, 09:34  -  #Critiques de films

Enorme succès à l'époque que ce film à sketch (Oscar du meilleur film étranger) où le réalisateur Vittorio De Sica retrouve une énième fois le couple Sophie Loren-Marcello Mastroianni (14 films ensemble !) pour trois segments qui où la société italienne est passée au crible. Comme souvent le soucis de tout film à sketch c'est le manque de cohérence entre les différentes parties. Ici les deux monstres sacrés forment le couple de chaque segments. Dans le premier ("Adelina") les époux accumulent les grossesses successives afin d'éviter la prison à madame pour contrebande de cigarettes (cette partie est tirée d'une histoire vraie). Sophia Loren y est une mère de famille nombreuse qui porte à bout de bras sa famille tandis que Mastroianni y est un mari fainéant vivant au crochet de sa femme.

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Dans la seconde partie ("Anna") une femme riche retrouve son amant désargenté, s'en suit une discussion autour de leur différence de moyen avant qu'arrive un simple accident... Cette partie est la moins rythmée, la plus cynique, la moins attrayante aussi, mais c'est aussi la critique la plus acerbe de la bourgeoisie. Dans la troisième partie ("Mara") Sophia Loren est une péripatéticienne de luxe et Mastroianni un de ses clients préféré, ce dernier doit patienter malgré le désir que sa prostituée chérie "sauve" son jeune voisin séminariste qui s'est mis en tête de tout abandonner par amour pour elle. Cette partie est la plus connue grâce à un strip-tease mythique de Sophie Loren, repris dans "Prêt-à-porter" (1994) de Robert Altman, dernier film ensemble des deux stars où cette fois Mastroianni s'endort ! Le lien entre les différentes parties c'est que dans une société très patriarcale De Sica démontre que l'homme est surtout un benêt qui est mené par le bout de la q.... , la femme domine mine de rien son monde. Dans "Adelina" c'est elle qui travaille et qui décide, dans "Anna" c'est elle qui impose ses choix et sa fortune, dans "Mara" elle remet dans le droit chemin le pauvre séminariste et fait patienter son client avec tous les charmes possibles. Bref, sous couvert de décrypter la société italienne des années 60, il s'agit avant tout d'un film féministe à la gloire des femmes. Sophia Loren s'impose alors comme la femme par excellence. Un très bon film, souvent savoureux et pétillant, plus cohérent que la plupart des films du genre avec un duo d'acteurs alors au sommet. 

 

Note :                    

 

16/20
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