L'Avenir (2016) de Mia Hansen-Love
Après des films comme "Le père de mes enfants" (2009) et "Un amour de jeunesse" (2010), la jeune réalisatrice Mia Hansen-Love persiste dans ses thématiques sur la jeunesse et la difficulté du vieillir ensemble dans la durée avec cette histoire d'une quinqua prof de philo qui voit sa vie se désintégrer... Enfin au début... Un film qui fait écho à sa propre vie puisque les parents de la réalisatrice sont eux-mêmes profs de philo. Mais c'est un peu plus compliquéeque ça. Nathalie (Huppert) et son mari forment un couple de profs de philo tout ce qu'il y a de bobos parisiens. Lorsqu'elle est quittée par son mari pour une autre femme, c'est le début de changements rédicaux qui vont lui rendre sa liberté... Et quelle liberté ! Là est le soucis, la morale est assez surprenante puisque l'intellect guérit de tout et qu'elle est prof de philo (n'est-ce pas ?!). Elle en profite pour vivre une sorte d'amour platonique avec un ancien étudiant qui symbolise le bobo pseudo-révolutionnaire qui quitte son confort pour aller faire du fromage de chèvre dans le Vercors...
Une tonne de clichés (mais pas de chèvre, mais des ânes, allez comprendre !) où l'élite parisienne déblatère philosophie, où on devine surtout que l'élite est heureusement là pour trouver des idées qui sauveront notre société. Le tout dans une mise en scène trop austère, qui ajoute à l'ambiance pesante, voire ennuyeuse, du film. Si les parties philo ne sont pas inintéressantes, elles restent trop dirigées pour s'intégrer pleinement dans ce que vit le personnage central. Précisons que le jeune étudiant post-soixante-huitard est joué par Roman Kolinka, fils de Richard Kolinka (batteur du groupe Téléphone) et de Marie Trintignant, et qu'il était déjà dans "Eden" de Mia Hansen-Love... Le film est triste comme l'est la vie de Nathalie. Cette dernière vit 25 ans avec un autre prof de philo qui est l'exact contraire d'elle, elle n'a aucune vie autre que la Philo et sa mère, et s'aperçoit que sa solitude extrême est sa félicité (?!). Aucun rythme, aucune intrigue réelle, juste une quinqua dont personne ne choisirait le quotidien et un blabla philosophique omniprésent. Déçu pour Isabelle Huppert, ce film est sans doute le plus maladroit de la réalisatrice, sans doute parce que plus personnel. Entre poncifs lassants et éculés du bobos parisiens et messages subliminaux peu discrets, Mia Hansen-Love nous offrent 1h40 de débat triste à mourir. Dommage...
Note :