Assurance sur la mort (1944) de Billy Wilder
Seulement le 3ème long métrage comme seul maitre à bord de Billy Wilder et ce, juste avant un autre chef d'oeuvre "Le Poison" (1945). Billy Wilder signe là un coup de maitre et un des tous meilleurs Film Noir. Adapté du roman "Three of a kind" (1944) de James M. Cain (déjà auteur du célèbre "Le facteur sonne toujours deux fois") le scénario est pourtant écrit à quatre mains, Billy Wilder travaillant avec le mythique Raymond Chandler (auteur du culte "Le Grand Sommeil") connu pour ne pas spécialement aimer le cinéma et connu pour s'intéresser essentiellement à l'atmosphère et aux personnages, le reste de l'intrigue et de l'action étant pour lui secondaires. Wilder soignera lui-même cette partie...
Le titre en dit long et l'histoire n'est rien d'autre que l'éternel couple adultère qui veut se débarasser du mari gênant en y gagant évidemment la prime de l'assurance-vie. Comme toute adaptation il y a des différences notables entre le roman et le film mais notons que même le romancier James M. Cain a déclaré que le film était bien meilleur que son roman. Outre les noms, l'amitié entre Neff et Keyes est plus nette, l'"idylle" entre Neff et Lola n'est pas approfondie ici, Keyes moins antipathique et Neff plus nerveux mais la véritable différence se fait lors de l'épilogue. En effet, la fin du roman est trop peu probante à tous les niveaux, tandis qu'au final le choix de la fin est assez soft comparée à ce que voulait Wilder, à savoir l'exécution de Neff. Il n'en demeure pas que Billy Wilder réalise un magnifique film, un Film Noir sombre où l'escroquerie à l'assurance a rarement été aussi méticuleuse et aussi odieuse. Emmené par un trio d'acteurs qui sont alors au sommet de leur art, Fred MacMurray est ici dans ce qui reste son titre de gloire. Edward G. Robinson est en pleine apogée tandis que la sublime Barbara Stanwick reste une icône de la Femme Fatale. Ce film lance une série de chefs d'oeuvre signés Billy Wilder de "Boulevard du Crépuscule" (1950) à "La Grande Combine" (1966) en passant par "Certains l'aiment chaud" (1959). Pour l'anecdote Woody Allen aurait affirmé que ce film est "le plus grand film jamais tourné".
Note :