Ben-Hur (2016) de Timur Bekmambetov
Non, il ne s'agit pas du remake du célèbre chef d'oeuvre "Ben-Hur" (1959) de William Wyller mais officiellement une nouvelle adaptation du roman éponyme de Lew Wallace. Néanmoins, le film de Wyller avec Charlton Heston dans le rôle-titre est un tel monument que la comparaison est inévitable. D'ailleurs la bande-annonce se suffit à elle-même avec tout ce qu'il y a de plus rebutant qu'on puisse voir dans un film à la manière des blockbusters en écran vert (pour ne pas dire en carton !) comme les récents ersatz "La légende d'Hercule" (2014) de Renny Harlin, "Pompei" (2014) de Paul W.S. Anderson ou "Gods of Egypt" (2016) de Alex Proyas. Cette fois cette adaptation est signée du réalisateur russe Timur Bekmambetov dont le dernier coup de bourrin est l'inénarrable "Abraham Lincoln : chasseur de vampires" (2012).
Avec un budget de 100 millions de dollar produit par la mythique mais érodée MGM, on sent le coup de poker auquel on ne croit pas trop, très symptomatique du casting composé par des acteurs solides mais peu starisés -à l'exception notable de Morgan Freeman en mode minimum syndical. Mais on peut citer Toby Kebbell (pâle copie de Joseph Fiennes) décidément abonné aux rôles de méchants comme dans "Les 4 Fantastiques" (2015) de Josh Trank et "Warcraft" (2016) de Duncan Jones, l'inconnu Jack Huston dans le rôle-titre (?!) (sosie fadasse Rufus Sewell sans charisme) qui doit son rôle au succès de sa série "Boardwalk Empire" (2010-2013), le brésilien Rodrigo Santoro en Jésus, lui qui plus habitué aux rôles de méchants également notamment dans "300 la naissance d'un empire" (2014) de Noam Murro et "Jane got a gun" (2015) de Gavin O'Connor mais aussi le danois Pilou Asbaek acteur fétiche de Tobias Lindholm (récemment avec "A War" en 2015) et l'iranienne Azanin Boniadi que les fans de la série "Homeland" (2013-2014) connaissent bien. Un casting très hétéroclyte et peu inspiré mais qui n'est, semble-t-il, pas à blâmer. Non le film ne vaut pas le coup car il est tout simplement d'une laideur plastique repoussante et que les dialogues sont dignes d'entrer à Nanarland. Les tons et couleurs ocres manquent de nuances. Les dialogues prêtent à sourire tant ils sont marqués par les clichés grotesques comme "Rome réclame du sang". N'omettons pas les scènes d'action, c'est à ces instants où le réalisateur s'est lâché oubliant qu'il s'agit d'un peplum et non d'un action movie. Un peplum hideux à tous les niveaux... Ca donne envie de revoir de vrais et bons peplums, c'est déjà ça !
Note :