Logan (2017) de James Mangold

Après les échecs critiques et/ou publics des adaptations "X-Men Origins : Wolverine" (2009) de Gavin Hood et "Wolverine : le combat de l'Immortel" (2013) de James Mangold la star Hugh Jackman avait à coeur d'offrir un dernier film digne de son héros avec l'envie d'en finir avec classe. L'acteur qui interprète Wolverine pour la 9ème fois depuis "X-Men" (2000) de Bryan Singer retrouve donc son réalisateur-scénariste-producteur James Mangold pour un dernier chemin de croix. Cette fois ils se sont donné les moyens de faire un film différent pour que les adieux soient les meilleurs possibles. Car en effet Hugh Jackman a annoncé que ce serait la dernière fois qu'il interpréterait Wolverine (cause âge et cancer de la peau). On revoir donc Logan/Wolverine dans un futur proche, on est en 2029 (soit 50 ans après "X-Men : Day of the future past") et les Mutans ont quasiment disparus. Logan se cache avec deux mutants, Caliban un ex-traqueur de Mutant et surtout, l'idée géniale de retrouver le Professeur X toujours interprété par Patrick Stewart. Le professeur Charles Xavier est très vieillissant et ne contrôle plus à coup sûr ses pouvoirs. Ils vivent secrètement à l'écart du monde jusqu'à ce qu'une petite fille s'imposent à eux...

Dans un univers presque post-apocalyptique, dans une région idéal qui rappelle le genre western le trio va tenter de sauver Laura, la fillette mutante dans un dernier round aussi pessimiste qu'optimiste. Là est à la fois l'atout et le hic du scénario. En effet ce film serait l'épilogue idéal de la saga X-Men mais malheureusement Laura incarne aussi une certaine succession toute aussi idéale pour... les producteurs et quelques suites à tiroirs caisses ! Tourné avec un budget sensiblement similaire aux derniers films de Wolverine (entre 120 et 150 millions de dollars) on se pose tout de même la question de savoir où est passé l'argent ?! En effet les effets spéciaux ne sont pas impressionnants, peu de décors, peu de voyages et peu de stars, d'autant plus que Hugh Jackman a baissé son salaire afin d'obtenir du Studio une classification R, soit l'interdiction au moins de 17 ans sans accompagnant, voulant surfer logiquement sur le succès de "Deadpool" (2016) de Tim Miller. Une interdiction semblable à ce dernier franchement peu compréhensible, "Logan" reste violent mais rien de plus que "Deadpool". La grande différence reste qu'une fillette de 9 ans se la joue Wolverinette et que le climax est clairement sombre. L'atmosphère est pesante et on devine la fin funeste d'un tel film, car plus que la violence c'est bien la fin qui fait du film un acte à part dans la saga X-Men.

Happy End ou pas ?! Et une émotion beaucoup plus présente et palpable que dans les précédents films. Un scénario simple mais audacieux si on l'inclut au style de la franchise. Un seul bémol, ce passage dans une ferme avec une sous-intrigue superflue. Sinon James Mangold signe juste un des meilleurs opus de "X-Men avec en prime ce qui pourrait être le film final de la saga ! Malheureusement les producteurs ont ce qu'il faut pour réveiller une sorte de seconde phase... Outre le duo historique Hugh Jackman-Patrick Stewart on notera un nouveau méchant solide et parfaitement maitrisé par l'acteur Boyd Holbrook vu dans "Jane got a Gun" (2016) de Gavin O'Connor et "Morgane" (2016) de Luke Scott. Mais surtout saluons la performance de la jeune Dafne Keen, jeune mutante en herbe qui s'est entrainée comme une grande pour assumer un rôle physique au point de clouer le bec de Wolverine lui-même ! Ce climax post-apocalyptique est à l'image de Logan, vieillisant voir suicidaire, un destin sans avenir, funeste et à la fois ce petit goût d'espoir symbolisé par une fillette. Certainement pas le meilleur film de James Mangold auquel on doit tout de même quelques bijoux comme "Copland" (1997), "Identity" (2003) et "Walk the Line" (2005) mais le duo qu'il forme avec Hugh Jackman donne cette fois le film que mérite un superhéros tel que Wolverine. "Logan" est une vraie réussite et devient un des 2-3 meilleurs films de la saga.

Note :