Le Cirque des Vampires (1972) de Robert Young
Premier film du réalisateur Robert Young qui signe ce film dans la grande tradition de la société de la Hammer, spécialiste des films d'horreur et fantastique qui a connu son heure de gloire dans les années 50-60. Le réalisateur est surtout connu pour des films plus "classiques" comme "Grandeur et Descendance" (1993) et surtout "Créatures Féroces" (1997) pseudo-suite de "Un poisson nommé Wanda" (1988) de Charles Crichton... Robert Young ne le sait peut-être pas à l'époque mais la Hammer a déjà débuté son déclin depuis quelques années ne sachant pas se moderniser alors que des films plus ancré dans le réalisme social réinventent le genre comme "Rosemary's Baby" (1968) de Roman Polanski, "La nuit des Morts-Vivants" (1969) de George A. Romero ou encore "L'Exorciste" (1973) de William Friedkin.
En effet, la Hammer insiste, persiste et signe dans le film de monstre et/ou de vampires avec époques victoriennes et kitsh assumé dont le symbole historique, Christopher Lee a bien compris qu'il fallait changer. Seventies oblige on ajoute un peu plus d'érotisme (scène très sensuelle et suggestive avec une tigresse nue !) dans l'imagerie populaire des vampires. Aucune star dans ce film, aucun acteur réellement mythique de la Hammer mais on remarque deux actrices, la belle Lynne Frederick future épouse de Peter Sellers (et qui mourra prématurément d'alcoolisme à seulement 39 ans) et surtout Adrienne Corri qui vient d'avoir son heure de "gloire" en épouse violée dans "Orange Mécanique" (1972) de Stanley Kubrick.
Le film est à la fois tout ce qu'on aime de la Hammer (mythes des monstres assumés et assurés, kitsh de charme, sang et tragédie presque burlesque, érotisme surranné...) et ce qu'on déteste en 1973 (effets spéciaux dépassés, scénario rocambolesque) alors qu'on atteint sans doute le vrai ridicule dans le surjeu outrancier notamment par l'acteur qui interprète le personnage de Emil, à en rire tant c'est pitoyable. Néanmoins les fans de la Hammer seront servi et y ajouteront de l'indulgence saupoudrée de nostalgie avec une histoire qui a un réel potentiel. Malheureusement la Hammer s'est imposé un cahier des charges d'une autre époque, déjà. Un film divertissant, riche par bien des égards mais qui reste un symbole éblouissant du déclin de la Hammer.
Note :