The Jane Doe Identity (2017) de André Ovredal
André Ovredal, réalisateur norvégien, revient donc enfin après son excellent premier film "The Troll Hunter" (2011), un film de monstre original. Cette fois il signe un film d'horreur de facture plus classique avec un scénario écrit par le duo Ian B. Goldberg et Richard Naing, également scénaristes du prochain remake "Vendredi 13" (2017) de Breck Eisner. On se moquera gentiment du titre "français" puisque le titre original est bien meilleur et, de toute façon en anglais, à savoir "The Autopsy of Jane Doe"... Où comment un père et son fils, médecins légistes procèdent à une autopsie avant de s'apercevoir que des choses étranges se mettent en branlent...
A priori les auteurs ont pris en référence les meilleurs films "claustrophobes" de Roman Polanski comme "Le couteau dans l'eau" (1963) et "Répulsion" (1966) ainsi que "Seven" (1996) de David Fincher car il y voit "un thriller extrêmement vraisemblable" ! Quasi en huis clos le duo légistes est joué par Brian Cox (également en salle actuellement dans le rôle titre de "Churchill" de Jonathan Teplitzky) et Emile Hirsch (pas vu depuis le film de guerre "Du sang et des Larmes" en 2013 de Peter Berg). Un bon duo qui fonctionne bien mais on restera un peu perplexe sur certains passages où les deux personnages font preuvent d'un sang froid assez impressionnant. Néanmoins, il est tout aussi agréable d'avoir enfin un film d'horreur qui tente de garder une certaine mesure dans l'hystérie. Dans la même idée ce film est une aubaine, en effet on nous épargne les niaiseries adolescentes habituelles dans ce genre de film.
Si le film manque un peu de suspense (on sait depuis le début qu'il s'agit d'une sorcière) on apprécie cette intrigue façon puzzle et la bonne utilisation du "matériau" funèbre et légiste. Les quelques moments frissons sont plutôt efficace et les effets spéciaux très bon. On peut saluer la performance de la comédienne Olwen Catherine Kelly, la morte en question, qui a dû rester immobile et supporter les diverses prothèses. Pour l'anecdote et l'appétit (!), le maquilleur-prothésiste Kristyan Mallett précise : "On devait ensuite l'ouvrir et dévoiler la peau, la chair, les os et les organes, couche après couche, comme un oignon.". On devine également un peu trop vite la construction narrative, dans l'ensemble Ovredal signe un bon film d'horreur, trop timide sur l'innovation et trop classique en général mais on passe un bon moment. Malgré tout le réalisateur surprend moins qu'avec son premier film.
Note :