Custer, l'homme de l'Ouest (1967) de Robert Siodmak
Custer... George Armstrong Custer ou l'un des personnages les plus légendaires et emblématiques de l'histoire américaine à tel point qu'il est le personnage historique sur lequel on a le plus écrit devant Abraham Lincoln !... Sur Custer il faut néanmoins citer un autre film, l'excellent mais très romancé "La Charge Fantastique" (1941) de Raoul Walsh avec Errol Flynn et Olivia de Havilland. Cette version est l'avant dernier film de Robert Siodmak, grand réalisateur de l'Âge d'Or auquel on doit de grands films comme le film français "Mollenard" (1937), le Film Noir "Les Tueurs" (1946) et l'espionnage avec "Les SS frappent la nuit" (1957).
Il est amusant de constater qu'une bonne partie de l'équipe du film a tourné ensemble le film de guerre "La Bataille des Ardennes" (1965) de Ken Annakin, des acteurs Robert Shaw, Robert Ryan, Ty Hardin ainsi que les scénaristes Bernard Gordon et Julian Zimet. Dans "Custer..." Robert Shaw (encore assez méconnu, il sera au premier plan dans "Les Dents de la Mer" en 1975 de Steven Spielberg) incarne le général, Ty Hardin un des officiers, comme Jeffrey Hunter (qui a été à bonne école avec les films "La Prisonnière du Désert" en 1956 et "Le Sergent Noir" en 1960 de John Ford), l'épouse Custer est jouée par Mary Ure (madame Shaw à la ville depuis 1963 jusqu'à son suicide en 1974). Robert Ryan reste donc la plus grande star du casting bien qu'il ne soit présent que pour une sorte de caméo... Le film débute lors de la guerre de Sécession, au moment où Custer commence à être connu mais le récit se focalise sur les dernières années et notamment 1876 et la célèbre bataille de Little Big Horn (Tout savoir ICI)... Si Robert Shaw incarne Custer de façon solide et fidèle à la légende, le scénario est parsemé de faits et événements complètement inventés et, pire, qui sont le plus souvent d'une gratuité tout aussi inutile comme la longue scène du chariot ou cette rencontre idéalisée entre Custer et un indien qui s’avérera ne pas être un simple guerrier. Le plus intéressant dans le film c'est de tenter d'en savoir plus sur le caractère spécial et la psychologie ambiguë de Custer mais très vite le film s'avère être un énième film à sa gloire omettant beaucoup de zones d'ombre et occultant trop ses responsabilités lors de la déroute de Little Big Horn.
Rappelons que Custer était d'un narcissisme extrême, et si le film le montre, il l'en dédouane par la même occasion sur les causes et conséquences dans ses prises de décisions. En effet, tout s'expliquerait par son obéissance simple et primaire à son général. En outre, on reste perplexe sur cette fin complètement surréaliste qui n'existe que pour ajouter une énième pierre au piedestal de Custer. Le film ne réinvente rien et reste encore et toujours aussi peu intéressant d'un point de vue historique car quasiment tout n'est que romance et folklore. Une vingtaine d'années après "La Charge Fantastique" ou "Le Massacre de Fort Apache" (1948) de John Ford (qui s'est inspiré de...) le film de Siodmak ne fait rien avancer du tout et fait pâle figure. Sur le fond le film est donc sans intérêt sinon de passer le temps, surtout qu'on est également déçu de la mise en scène. Siodmak n'est alors plus le fringant cinéaste de "Les Mains qui tuent" (1944) et "La Corsaire Rouge" (1952). "Custer, l'homme de l'Ouest" est un western classique plus qu'un biopic parce qu'il lui manque toute l'ambition nécessaire pour un tel sujet.
Note :