Les Mutins du Yorik (1959) de Georg Tressler.

par Selenie  -  3 Avril 2018, 09:17  -  #Critiques de films

Production germano-mexicaine rare et méconnue dont l'attrait à l'époque est d'avoir en tête d'affiche l'acteur allemand Horst Buccholz alors considéré comme le "James Dean allemand". Ce dernier tourne là sont troisième film avec le réalisateur allemand George Tressler après "Les Demi-Sel" (1956) et "Terminus Amour" (1958) qui ont permis çà l'un et à l'autre de se faire connaitre. L'acteur est aussi réputé pour avoir connu une petite idylle avec sa compatriote Romy Schneider en marge du film "Monpti" (1957) de Helmut Kaütner.

Mais surtout les deux hommes partirent tous les deux aux Etats-Unis ensuite pour tenter leur chance à Hollywood... Pour Georg Tressler ce sera une déception cuisante et reviendra à Berlin où il travaillera surtout pour la télévision. Pour Horst Buccholz il connaîtra son moment de gloire avec le western mythique "Les 7 Mercenaires" (1960) de John Sturges, mais le succès se rarifiera au fil du temps. Au casting de ce film on remarquera la sublime Elke Sommer, actrice allemande alors peu connue qui traversera également l'Atlantique avec un peu plus de succès, avec un Golden Globe en 1964 et surtout en devenant playmate et une pin-up parmi les plus connues des sixties... "Les Mutins du Yorik" est adapté du roman "Le Vaisseau des Morts" (1926) de B. Traven (de son vrai nom Otto Feige) particulièrement connu pour "Le Trésor de la Sierra Madre" (1927) adapté au cinéma avec le chef d'oeuvre éponyme (1948) de John Huston avec Humphrey Bogart... On suit donc un jeune marin américain qui se retrouve sans pièces d'identité, sans argent et sans permis de travail. Il se retrouve obligé de s'engager sur un bateau vétuste où l'équipage est maltraité. Si le film ne dure que 01h35 il met pourtant du temps avant de démarrer. En effet, le premier tiers du film est peu intéressant voire ennuyeux où on suit surtout le jeune marin errant tel un ado en quête de séduction. Il faut attendre avant qu'il embarque que l'intérêt du film nous éveille. 

Il ne s'agit pas d'une mutinerie à la Bounty, nous sommes après-guerre, les membres d'équipage sont sur le rafiot par le manque d'opportunité que leur laisse un passé qu'on devine difficile, ils sont esclaves d'un capitaine peu regardant. On reste un peu sur notre faim car on sent que le cinéaste n'a pas su assumer des choix. D'un côté un film à l'atmosphère pesante et lancinante, un climax digne d'un thriller et un fond qui ne manque pas de philosophie, de l'autre un film d'aventure pure avec suspense et action. Le soucis c'est que Tressler s'est retrouvé les fesses entre deux chaises, et le 50/50 donne surtout la sensation d'être passé à côté d'un grand film. Au final la première partie est beaucoup trop longue, sur le bateau la tension aurait pu et du être plus palpable. Néanmoins Tressler signe un film qui mérite qu'on s'y attarde avec en prime des seconds rôles bien plus intéressants que les 2 premiers rôles (le capitaine et l'américain). Un bon moment malgré tout, qui n'est pas sans rappeler l'excellent "Le Vaisseau Fantôme" (1941) de Michael Curtiz.

 

Note :            

13/20

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