Amoureux de ma Femme (2018) de Daniel Auteuil.
Quatrième long métrage comme réalisateur pour Daniel Auteuil après "La Fille du Puisatier" (2011), "Marius" (2012), "Fanny" (2013)... Cette fois il délaisse Marcel Pagnol ("César" ?!) et adapte la pièce "L'Envers du Décor" (2016) de Florian Zeller que l'acteur-réalisateur avait déjà mis en scène et joué sur les planches avec Valérie Bonneton, François-Eric Gendron et Pauline Lefèvre. Florian Zeller collabore une fois de plus en signant le scénario et les dialogues de son oeuvre pour le grand écran. Pas d'infos sur le pourquoi du comment dans le changement de casting, mais ceci étant dit Auteuil change de partenaires. Il retrouve ainsi Gérard Depardieu pour leur sixième film ensemble depuis "Jean de Florette" (1986) de Claude Berri (déjà Pagnol !). Il retrouve également Sandrine Kiberlain après le film "Après Vous" (2003) de Pierre Salvadori.
Et, la surprise du chef, Auteuil a choisi la belle Adriana Ugarte (bilingue elle joue ainsi son premier rôle en français) révélée au yeux du monde dans le rôle titre de "Julieta" (2016) de Pedro Almodovar. On se retrouve donc à un dîner après qu'un homme ait revu un ami par hasard. Seulement voilà, cet ami a quitté la meilleure amie de sa femme et revient au dîner avec une jeune femme sublime, sensuelle et surtout beaucoup plus jeune... Auteuil précise : "Rêver nous fait prendre conscience que nous n'avons qu'une vie alors que nous avons l'appétit pour mille. Ce film n'est rien d'autre qu'une fantaisie amoureuse à travers laquelle se diffuse une question à laquelle chacun pourra répondre : que désire-t-on quand on désire l'autre ?"... Sur un scénario simple mais efficace on s'engage donc dans un voyage fantasmagorique où un homme d'âge mûr va fantasmer à l'insu de son plein gré, enviant ainsi son ami et sa nouvelle vie "aventureuse". Après une ouverture très classique mais rythmée par la musique signée Thomas Dutronc, on entre vite dans le vif du sujet, à savoir donc un dîner d'où va s'ouvrir une fenêtre sur une idylle romantique.
Un huis clos auquel va parfaitement le nom de "fantaisie amoureuse" où il y a la légèreté, l'amour et le fantasme mais auquel la réflexion sur le désir reste un prétexte un peu fumeux. On est surtout dans une réflexion sur le temps qui passe et sur la difficulté à saisir sa chance ou/et à saisir les opportunités de la vie. Néanmoins, ça reste un film bien loin d'avoir une telle ambition, Daniel Auteuil offre une fantaisie, une comédie plus proche de la simple gourmandise qui repose essentiellement sur le jeu drôle de Auteuil en quinqua un peu déboussolé et la sensualité de Adriana Ugarte. Il manque sans doute des dialogues un peu plus savoureux. Par contre, on apprécie ce chamboulement du temps et du coeur même si cela aurait pu être un peu plus audacieux.
Note :