Proud Mary (2018) de Babak Najafi.
Une petite série B qui ressemble beaucoup à un coup de poker pour l'actrice Taraji B. Henson, actrice expérimentée mais méconnue jusqu'à ce qu'elle soit révélée avec le succès mondial du film "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi. Cette dernière, ayant pris un peu de galon, semble vouloir prendre sa carrière en main en devenant notamment productrice pour ce film. Mais elle s'associe avec des producteurs plus habitués aux séries B en Direct-to-DVD et qui cherchent encore leurs titres de gloire, leur titre majeur étant peut-être "Etats de Choc" (2014) de Jieho Lee. Outre le "rôle titre" qui revient évidemment à Taraji B. Henson, on retrouve au casting des acteurs plus ou moins connus avec Billy Brown connu par les amateurs du petit écran avec les séries TV "Sons of Anarchy" (2012-2014) et "Murder" (2015-...), et surtout l'acteur Danny Glover mythique inspecteur Murthaugh de la saga "L'Arme Fatale" (1987-1989-1992-1998) de Richard Donner, qui n'a jamais tourné autant mais quasi uniquement dans des productions Direct-to DVD depuis près de 10 ans...
Aux commandes, le choix s'est porté sur le réalisateur Babak Najafi, médiocre faiseur connu pour "Easy Money : la Cité des Egarés" (2012) et "La Chute de Londres" (2016). L'histoire est d'une grande banalité, pour ne pas dire aussi éculée que convenue ou comment une tueuse professionnelle prend sous son aile un jeune garçon dont elle a tué le père. La "grande originalité" reposant sur le fait que le tueur est une tueuse et qu'il s'agit donc cette fois d'un instinct maternelle qui se réveille... Bref, un peu fantoche, il n'en demeure pas moins que le scénario a été vu mille fois. Disons qu'on est entre "Gloria" (1980) de John Cassavetes et "A Beautiful Day" (2018) de Lynn Ramsay mais sans le style ni la flamboyance ni la puissance. D'abord, il faut bien l'avouer, l'actrice vedette est peu crédible dans ce rôle où elle est doublée de façon peu convaincante et, elle-même, ne semble pas des plus à l'aise. Ensuite, le point de départ reste fragile, où comment croire en une tueuse qui s'attache à un orphelin.

Comment ne pas se dire que ce n'est pourtant pas la première fois qu'elle tue un père ou une mère ?! Et donc pourquoi ce gamin précisément alors qu'il n'y a rien qui pourrait laisser croire à un attachement quelconque ?!... Mais surtout, le vrai bémol reste la mise en scène, mollassonne, sans inspiration, sans ampleur ni inventivité la réalisation n'est pas digne du grand écran. Finalement, il y a un atout sur ce film qui se résume au titre, car en effet reste la BO avec une musique Soul excellente dont le titre phare signé Tina Turner. Malheureusement ça fait court pour un long métrage. Un film qui sera vite oublié, en espérant pour l'actrice qu'elle saura rebondir.
Note :