Veronica (2017) de Paco Plaza.

par Selenie  -  11 Mai 2018, 10:47  -  #Critiques de films

Paco Plaza, rappelez-vous, si son nom reste méconnu il est pourtant le co-réalisateur du film d'horreur "[REC]" (2009) avec Jaume Balaguero. D'ailleurs les deux hommes co-signeront également "[REC]2" (2009) avant que Plaza ne réalise seul "[REC]3Genesis" (2012) qui sera suivi d'un "[REC]4" (2014) cette fois signé Balaguero... Ici Paco Plaza s'intéresse à une histoire vraie particulièrement fascinante. En effet, si le terme Histoire Vraie parait souvent éculé celle-ci à un atout de taille puisqu'elle mêle le réel de notre monde à des forces inexpliquées mais de façon "officielle". Le réalisateur explique : "Pour la première fois de l'Histoire de l'Espagne, un rapport de police révèle la présence d'éléments surnaturels inexpliqués lors d'une enquête. Les agents de police ont affirmé dans un document officiel avoir été témoins de phénomènes qui leur étaient inconnus. Ils affirment aussi que certains phénomènes étaient complètement inexplicables. C'est ce qu'on appelle désormais l'affaire Veronica."...

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Paco Plaza signe également le scénario, à quatre mains avec comme co-scénariste Fernando Navarro qui venait de travailler sur "Toro" (2017) de Kike Maillo et qui vient de travailler avec Jaume Balaguero pour "Muse" (2018). Au casting, quatre enfants débutants dont notre héroïne incarnée par Sandra Escacena, et leur maman jouée par l'expérimentée Ana Torrent déjà vue en Catherine d'Aragon dans "Deux Soeurs pour un Roi" (2008) de Justin Chadwick et déjà en prise avec le paranormal dans "Le Témoin du Mal" (2011) de Elio Quiroga. Pour ce film le réalisateur avoue s'être inspiré de deux films, "Camino" (2008) de Javier Fesser et "L'Emprise" (2002) de Sidney J. Furie... Plaza a choisi un style très réaliste, presque naturaliste en nous plongeant au sein d'une famille mono-parentale banale où la grande soeur sert pratiquement de maman bis. A partir de la séance de spiritisme le rythme s'accélère doucement en disséminant de plus en plus de phénomènes, qui sont de plus en plus pregnants.

Sur ce point c'est particulièrement réussi, la tension augmente régulièrement sans trop abuser des effets habituels du genre. Par contre, étonnamment on sent un manque de moyens, en tous cas on espère que c'est l'excuse car les effets spéciaux sont assez médiocres. En tous cas ils sont peu recherchés et on peut même dire qu'il n'y a pas beaucoup d'inspiration, le "démon" ressemblant surtout à un pervers en tenue SM. L'autre point, serait la dimension féministe du film, ou pas d'ailleurs ! On reste donc perplexe par exemple sur 2-3 scènes, où Veronica marche dans la rue et où tous les hommes la regarde marcher de façon plus ou moins insistante... Pourquoi ?! Ca ne sert jamais l'intrigue, et jamais ça n'est exploité un temps soit peu (éveil de la sexualité ?! Un passé trouble ?!...). La dimension féministe, il n'y en a pas tout simplement... Donc, Paco Plaza signe un film d'horreur plutôt classique mais efficace, bien aidé faut bien l'avouer par une affaire assez unique dans les annales de la Police (espagnole en tous cas). Une affaire qui méritait sans doute un meilleur traitement car parfois maladroit (la soeur momie sous-exploitée, Fx, les hommes vicelards,...) mais heureusement contre-balancé par un réalisme prenant, une tension palpable, et une émotion non négligeable. 

 

Note :                

 

13/20

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