L'Affaire Thomas Crown (1968) de Norman Jewison

par Selenie  -  21 Janvier 2019, 10:02  -  #Critiques de films

Après son chef d'oeuvre "Dans la Chaleur de la Nuit" (1967), Norman Jewison enchaine avec un autre où un playboy milliardaire joue au braqueur de haut vol par ennui et se voit séduire par une enquêtrice hors pair pour le démasquer. Le scénario est signé de Alan Trustman, ancien avocat, qui signera ensuite l'excellent "Bullitt" (1968) de Peter Yates avec la même star Steve McQueen. Ce dernier retrouve  par ailleurs Jewison après le film "Le Kid de Cincinnati" (1965). Jewison collabore pour ce film avec le producteur-monteur Hal Hashby qui passera bientôt derrière la caméra pour ses propres films comme "Harold et Maud" (1971) et "Bienvenue Mister Chance" (1980). Si Steve McQueen obtient le premier rôle il n'est que le second choix après que Sean Connery ait refusé le rôle (il avouera plus tard regretter ce choix !). Idem d'ailleurs pour le premier rôle féminin, après avoir été refusé par les actrices Anouk Aimée et Brigitte Bardot le réalisateur porte son choix sur une actrice méconnue mais qui vient de cartonner dans le film "Bonnie and Clyde" (1967) de Arthur Penn, le sublime Faye Dunaway. Ainsi, Jewison forme là un autre couple mythique du Septième Art...

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D'entrée le film débute avec la chanson culte et envoûtante "The Windmills of your Mind" de Michel Legrand qui signe la B.O. du film. Le film s'ouvre ensuite sur un braquage, 10mn où on déroule plan d'un vol de génie. L'enquête débute ensuite, la police collaborant avec une enquêtrice des assurances dont l' intime conviction se porte sur le golden boy Thomas Crown qui semble pourtant en dehors de tout soupçon. Pour le confondre elle le séduit tandis qu'il accepte ce jeu de dupes (ou non ?!). Tout l'intérêt de l'intrigue repose sur cette relation amoureuse ambigüe qui s'avère être, sans doute, le plus beau jeu du chat et de la souris du Septième Art. Faye Dunaway est juste sublime, classe et sexy, icône mode des sixties et vamp vénéneuse prête à tout pour réussir son enquête, et Steve McQueen au charisme indécent et au charme incandescent est un millionnaire qui en jette. Le couple impose une grâce et une tension sexuelle inédite avec en prime un baiser considérer comme le plus long à l'époque (55 secondes) et une partie d'échec à l'érotisme suranné mais diablement efficace. Norman Jewison utilise pour la première fois le procédé du Split-Screen, soit le découpage de l'écran pour une division en plusieurs mini-écrans ce qui permet de montrer plusieurs actions simultanées et/ou plusieurs angles différents d'une même scène.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le procédé permet également de stylisé une mise en scène, si aujourd'hui c'est courant le film fait son effet en 1968. Un concept utilisé à la même époque par une autre excellent film, "L'Etrangleur de Boston" (1968) de Richard Fleischer... Le scénario de Trustman ne fait à l'origine qu'une quarantaine de page, ce qui permet à Jewison d'avoir une liberté importante en terme de plans et de cadrages. Par là même, cette liberté permet à la star Steve McQueen, féru de sport automobile, de se faire plaisir à bord de quelques bolides dont une séquence sur la plage dans un véhicule boosté qui était pourtant dépourvu de sécurité (ni ceinture ni arceau). Le film connaitra un remake plus classique mais intéressant avec "Thomas Crown" (1999) de John McTiernan dans lequel Faye Dunaway revient en psychanalyste de Thomas Crown !... Tandis que Faye Dunaway et Steve McQueen se retrouveront pour le tournage du film catastrophe "La Tour Infernale" (1974) de John Guillermin... Norman Jewison signe un chef d'oeuvre formel avec une intrigue qui allie sex appeal et suspense dans une sorte de polar hitchcockien en mode glamour.

 

Note :             

19/20

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