Les Enquêtes du Departement V : Dossier 64 (2019) de Christoffer Boe
Quatrième opus de la saga littéraire après "Délivrance", ctte fois est donc adapté le roman éponyme (2010) de Jussi Adler-Olsen qui fait suite. Cette fois les commandes du film changent une nouvelle fois de mains avec le réalisateur Christoffer Boe qui co-écrit comme à son habitude le scénario avec toujours le fidèle Nikolaj Arcel connu pour "Royal Affair" (2012) de Arcel et pour la saga "Millenium" tandis qu'on remarque le retour de Mikkel Norgaard, réalisateur des deux premiers "Miséricorde" (2013) et "Profanation" (2015) qui est cette fois co-scénariste. Si on retrouve la même équipe d'enquêteurs le réalisateur lui-même retrouve certains avec qui il a déjà travaillé.
On retrouve donc le flic d'origine libanaise joué par Fares Fares, la secrétaire jouée par Johanne Louise Schmidt et le flic taciturne Nikolaj Lie Kaas, ce dernier retrouve le réalisateur mais aussi l'acteur Nicolas Bro, les trois hommes ayant collaboré sur "Allegro" (2004) et "Beast" (2007). Dans les autres rôles on notera le méchant incarné par Anders Hove vu dans les films "Les Idiots" (1998) et "Nymphomaniac" (2013) tous deux de Lars Von Trier... Cette fois dans cette enquête l'histoire rejoint un peu plus la grande Histoire et les tragédies d'une autre époque (?!) puisque c'est fortement inspiré des faits réels qui se sont passés sur l'île de Sprogo (Tout savoir ICI !). On pense ainsi très vite au magnifique film "The Magdelene Sisters" (2003) de Peter Mullan... Sauf qu'évidemment on reste dans le "Cold Case" scandinave et donc dans la grande tradition du thriller venu du froid. On se retrouve dans une enquête qui nous touche sans doute un peu plus émotivement et, bonne chose, fait évoluer encore les personnages. Car rappelons que le gros défaut de ces adaptations littéraires depuis le début reste les deux héros, l'un caricaturant trop son personnage rustre et infect, l'autre n'étant pas servi par l'humour et un passé pourtant pas anodins dans les romans. Cette fois ils évoluent (un peu !) et les relations entre les collègues, ainsi qu'avec la secrétaire, s'enrichissent un peu plus de sentiments et d'humanité... L'enquête est intéressante et prenante dès cette découverte macabre d'un genre nouveau avec en prime une organisation façon "Spectre" qui fait froid ans le dos, sorte de secte néo-nazie dont la subtilité est d'avoir évoluée des filles-mères et autres "dégénérées" des années 30 à 60 vers d'autres cibles à savoir les débiles et autres sous-hommes issus de l'immigration.
Si les personnages sont un peu plus attachants et que ce "Spectre" néo-nazi font froid dans le dos on peut pourtant trouver dommage que les clichés soient parfois un peu faciles et, surtout, que l'enquête se clôt de façon tout aussi facile sans une conclusion digne d'une véritable investigation. On apprécie aussi un danger plus "physique" dû à une organisation prête à tout. On apprécie aussi un frisson plus efficace, 2-3 séquences secouent particulièrement ce qui manquait au films précédents. Toujours imparfait mais toujours prenant, ce film est sans aucun doute le meilleur avec "Profanation".
Note :