Chéri, je me sens rajeunir (1952) de Howard Hawkes

par Llowenn  -  25 Avril 2020, 14:28  -  #Critiques de films

Film de Howard Hawks, "Chéri, je me sens rajeunir" ("Monkey Business" en VO) sorti en 1952 réuni des grands noms du cinéma. Hawks travaille une nouvelle fois avec Cary Grant après "Allez coucher ailleurs" sorti en 1949 et Cary Grant retrouve Ginger Rogers après "Lune de miel mouvementée" sorti en 1944, film de Leo McCarey. Vient s'ajouter à leur duo, dans un second rôle, les débuts de Marilyn Monroe.  

 

L'histoire est celle du professeur Barnabé Fulton préoccupé avec une formule chimique qui aurait l'effet de faire rajeunir. Une formule qui finalement sera réalisée par un chimpanzé de laboratoire, sans que le personnel, professeur compris soit au courant. Le professeur Fulton (Cary Grant) boira sans savoir cette nouvelle formule, une myopie disparue, des rhumatismes envolés, il retrouvera le corps d'un jeune homme mais aussi l'esprit en cherchant à séduire la secrétaire de son patron, la jolie Lois Laurel (Marilyn Monroe). Finalement, les effets dissipés, l'expérience est reproduite avec sa femme Edwina (Ginger Rogers) qui se porte volontaire, une nuit catastrophique pour le professeur s'en suivra avant un retour à la normal de courte durée où ils vont boire du café contenant le produit et chacun d'eux se retrouvera en enfance. 

 

Quiproquos, bêtises enfantines, propos incohérents, cet ensemble plonge savamment le spectateur dans le même retour en enfance que les acteurs. Le ton est donné dès le début du film, où l'on voit Cary Grant arriver sur le plateau trop tôt, une voix se fait entendre, lui disant d'attendre, humour décalé sera donc au rendez-vous tout au long du film. Les différentes phases de ce rajeunissement sont mises en scène, on a au départ cet homme installé dans la vie avec sa femme, qui va retrouver force et jeunesse et tenter de séduire une jolie jeune femme. Le contraste entre la femme voulant profiter de la vie, danser toute la nuit avec cet homme fatigué qui lutte pour tenir le même rythme qu'elle. Les instants de pudeur d'une jeune relation contre l'habitude de se voir tous les jours. Puis il y a ce retour dans une enfance plus marquée, où les crises se font pour des broutilles, où les bêtises finissent avec des larmes. 

 

Le scénario est bien écrit pour une histoire qui paraît plutôt simple autour du thème de "la fontaine de jouvence" mais le rythme, les différents degrés de retour à des moments de vie et les péripéties qui ponctuent en font un film plus complexe qu'il n'y paraît et quasiment tenu dans la durée. Le jeu d'acteur parfaitement exécuté, dans une fine théâtralité fait que l'on s'amuse en même temps que eux, on se reconnaît quelques fois et l'on sourit et rit beaucoup. La mise en place de l'histoire est un peu longue et la fin traîne un peu en longueur mais réellement c'est anecdotique pour ne pas passer un bon moment. 

Les seconds rôles ponctuent l'avancée du film, Charles Coburn ou Marilyn Monroe servent avant tout à marquer les différences, les contrastes de vue et de vie entre le stade adulte et le stade rajeunissement crée par la formule. Tout se joue dans ces contrastes, ces paradoxes d'un stade à un autre où les émotions s'emballent, les langues se délient et où les responsabilités et la raison s'oublient. 

 

Un très beau film, entre rire et philosophie de vie. Que veut dire rajeunir réellement si ce n'est profiter de la vie elle-même et de tout ce qu'elle nous offre en lui ouvrant les bras. Un bon moment à voir et à revoir sans hésitation ! 

 

Note :                   

17/20

Chéri, je me sens rajeunir (1952) de Howard Hawkes
Chéri, je me sens rajeunir (1952) de Howard Hawkes
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