Promotion Canapé (1990) de Didier Kaminka

En ces temps troubles sur le harcèlement sexuel il fallait bien revoir un ancien film sur la question au titre évocateur et se rappeler que le sujet n'est pas nouveau. Tout d'abord on ne peut qu'inviter à se renseigner un peu sur le sujet même de "promotion canapé" (tout savoir ICI !). Un tel sujet aussi brûlant que tendancieux est forcément source d'inspiration, d'autant plus vrai pour le genre de la comédie. Ainsi ce projet est signé du duo Didier Kaminka et Claude Zidi. Mais cette fois les rôles changent un temps soit peu, puisque Kaminka a scénarisé (et joué l'acteur) de nombreux films de Zidi comme "Les Sous-Doués" (1980), "Inspecteur la Bavure" (1980), "Les Ripoux" (1984) ou encore "Associations de Malfaiteurs" (1987). Cette fois Zidi est co-scénariste mais la réalisation revient à Kaminka qui avait toutefois déjà réalisé notamment son premier long "Trop c'est Trop" (1975) adapté de sa propre pièce de théâtre... Catherine et Françoise sont deux provinciales qui arrivent à Paris où elles vont travailler pour la Poste. Très vite elles découvrent qu'il existe plusieurs moyens pour arrondir les fins de mois, mais surtout qu'il y a des moyens plus efficaces que d'autres pour obtenir une promotion. Si les débuts sont laborieux les deux jeunes femmes vont très vite apprendre les rouages de cette administration...

Au générique on retrouve un des plus beaux castings de son époque dont de nombreuses stars venues juste pour un caméo. Les deux héroïnes sont incarnées par Margot Abascal dans son premier film et qu'on reverra ensuite dans "Les Misérables" (1995) de Claude Lelouch et "Le Rocher d'Acapulco" (1995) de Laurent Tuel, puis Grace de Capitani qui a justement débutée dans "Les Sous-Doués en Vacances" (1982) de Claude Zidi, et retrouvant Kaminka-Zidi avec "Les Ripoux" (1984) de Zidi et "Les Cigognes n'en font qu'à leur Tête" (1989) de Kaminka. La plupart des autres acteurs principaux, Claude Rich, Patrick Chesnais, Zabou (crédité ainsi elle rajoutera son nom Breitman qu'à partir de 1997) et Jean-Pierre Castaldi se retrouvent tous après avoir joué dans "Les Cigognes n'en font qu'à leur Tête". Dans les rôles principaux citons encore Thierry Lhermitte qui a joué pour Zidi dans "Les Ripoux" (1984) et "Les Rois du Gag" (1985), puis un certain Michel Sardou dans son dernier et rare long métrage de cinéma. Dans des rôles plus secondaires, voir de simples caméos on pourra reconnaître pêle-mêle Rufus, Romain Bouteille, Eddy Mitchell, Georges Beller, Anne Roumanoff, Pierre Richard, Martin Lamotte, Daniel Gélin... Le film repose essentiellement sur les différentes interprétations possibles, poussées et poussives du terme. Et le film ratisse large, abordant la promotion canapé de la simple drague au harcèlement sexuel en passant par le "réciprocité" du marchande ou le simple chantage sexuel.

Déjà on peut rester perplexe, même en 1990, de remarquer l'âge des deux personnages principaux. Garce de Capitani 32 ans et sa partenaire Margot Abascal seulement 16 ans ! Au début rien de bien grave mais très vite le style film érotique façon M6 nocturne ajoute au malaise. En effet, les personnages sont divisés en deux groupes, les jeunes/vieux libidineux pervers et les jeunes (futures) garces aux dents longues. La caricature est forte et fait forcément sourire au début du film surtout mais, comme les 16 ans de l'héroïne principale, ensuite ça tourne en rond et ça fait de moins en moins rire. Le scénario inverse les rôles, les arroseurs arrosés où comment les femmes apprennent vite à utiliser leur corps et leurs charmes pour gravir les échelons. Echange de bons procédés. Le soucis du film est qu'il n'y a pas de nuances, encore moins d'un minimum de subtilité. Le pire est que ça ne fait sourire qu'au début devant le ridicule des situations et des fantasmes de certains personnages, mais ensuite il n'y a qu'un mot qui prédomine : pathétique. Aujourd'hui ce film fait tâche au vu des actualités et de l'évolution des moeurs mais à l'époque ce film reste une grosse production avec un casting prestigieux et un petit succès en salle avec plus de 1,3 millions d'entrées France. A voir par curiosité, pas plus.

Note :