Kate (2021) de Cédric Nicolas-Troyan

par Selenie  -  13 Octobre 2021, 14:15  -  #Critiques de films

Énième film d'action féminin et féministe, qui sont de plus en plus présents depuis "Nikita" (1990) de Luc Besson on peut citer quelques uns depuis avec par exemple "Salt" (2010) de Phillip Noyce, "Hanna" (2011) de Joe Wright et  "Colombiana" (2011) de Olivier Megaton mais depuis plsu récemment ça pullule avec notamment l'excellent "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch, "Peppermint" (2018) de Pierre Morel,  "Ava" (2020) de Tate Taylor, "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado et "Jolt" (2021) de Tanya Wexler. Non pas que ce soit désagréable, les stars sont agréables à regarder, mais la plupart de ces films se copient les un les autres sans savoir sortir du lot et c'est encore plus vrai ces 2 dernières années ! Il y a un bon point, on constate que l'un des producteurs est David Leitch, heureux responsable des réussites "John Wick" (2014), "Atomic Blonde" (2017) et "Deadpool 2" (2018) en excusant la chute "Fast and Furious : Hobbs and Shaw" (2019). Le scénario est de Umair Aleem, scénariste avant cela de "Extraction" (2015) de Steven C. Miller. Le réalisateur choisit est un frenchy, Cédric Nicolas-Troyan qui s'est d'abord fait connaître comme superviseur effets spéciaux notamment sur la saga "Pirates des Caraïbes" , qui a ensuite été assistant-réalisateur avant de confirmer avec son premier film en tant que réalisateur pour "Le Chasseur et la Reine des Glaces" (2016). Le réalisateur se retrouve donc avec un projet aussi commun que casse-gueule...

Kate est une tueuse à gage qui n'a jamais râtée sa cible, jusqu'à ce jour où cela lui arrive. Elle découvre alors qu'elle vient d'être empoisonnée, son échec sur sa mission est donc due au premier symptôme et elle apprend qu'il ne lui reste que 24h à vivre. Dopée avec le peu de substances qu'elle a pu trouver, elle part en quête de vengeance mais elle se retrouve avec une jeune otage pas si simple à gérer... Le rôle titre est tenu par Mary Elizabeth Winstead qui a auparavant goûté au Girl Power dans "Boulevard de la Mort" (2007) de Quentin Tarantino, "Scott Pilgrim" (2010) de Edgar Wright et surtout dans "Birds of Prey" (2020)  de Cathy Yan. Son mentor est incarné par le génial Woody Harrelson qui semble de plus apprécier ces rôles de pygmalion ou de "grand frère" comme dans le dyptique "Zombieland" (2009-2019) de Ruben Fleischer, la saga "Hunger Games" (2012-2015), voir même "Solo : a Star Wars Story" (2018) de Ron Howard. Le petite ado est jouée par la méconnue Miku Martineau révélée dans la série TV "Finny the Shark" (2020). L'histoire se déroulant au Japon rien de plus logique d'avoir des acteurs japonais et pas des moindres avec Tadanobu Asano vu récemment dans "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuoid, puis Jun Kunimura qui a débuté dans "Black Rain" (1989)  de Ridley Scott, les deux acteurs se retrouvent après les films "Ichi the Killer" (2001) de Takashi Miike et "Minamata" (2021) de Andrew Levitas et retrouvent aussi tous les deux leur partenaire Woody Harrelson après "Midway" (2019) de Roland Emmerich. Citons encore les stars de la chanson japonais, avec Miyavi également acteur vu entre autre dans "Invincible" (2014) de Angelina Jolie et "Kong : Skull Island" (2017) de Jordan Vogt-Roberts, puis une apparition du groupe de Metal Band-Maid pour les amateurs. N'oublions pas un des rares occidental, Michiel Huisman remarqué dans la série TV "Game of Thrones" (2014-2016), puis aperçu sur grand écran dans "Victoria : les Jeunes Années d'une Reine" (2009) et "Wild" (2014) tous deux de Jean-Marc Vallée... Pour commencer précisons que le Polonium (Tout savoir ICI !) existe, pas le 204 mais le 210. Il est appelé ainsi par le couple Curie qui l'a découvert en 1898 en hommage à leur origine polonaise. Pour l'anecdote, l'espion russe Alexandre Litvinenko mort empoisonné en 2006 l'a été via le polonium 210. En fait, le scénariste a choisi le n°204 de façon fictif afin de laisser plus de liberté narrative  quant à la véracité des effets d'un tel poison. On peut d'ores et déjà affirmé que c'est une idée judicieuse !

Mais dans le même temps, on pense très fort à "Jolt" cité plus haut qui sort au même moment, et on pense ainsi aux mêmes influences avec les films  "Hyper Tension" (2007) du duo Neveldine-Taylor avec Jason Statham et la trilogie "John Wick" (2014-2019) de Chad Stahelski. Par contre, mine de rien, cette "Kate" nous immerge dans un univers manga et made in japan plutôt efficace et qui ne manque pas d'onirisme. Mais d'emblée on est déçu par un manque total de suspense, le méchant nous est vendu aussitôt avec l'écueil du mentor star qu'on voit arriver à des kilomètres. Le méchant est connu, donc on devine l'évolution du récit de surcroît quand on sait aussi les tenants et aboutissants concernant l'ado. Bref, le scénario est éculé avec un canevas archi usé. Il reste alors trois paramètres pour sauver le film : les décors et le climax, les scènes d'action, et l'héroïne. Ouf, ces trops paramètres s'en sortent pas mal et permettent au film de surnager, en tous cas bien au-dessus de son concurrent actuel direct "Jolt". L'atmosphère des bas-fonds avec en filigrane une atmosphère pop-japanim fonctionne bien, préférant même un peu de poésie et d'émotion plutôt que le fun et la fantaisie. Les scènes d'action sont efficaces, si les chorégraphies n'inventent pas grand chose comparé aux références du genre mais elles restent bien menées avec une Kate/Winstead qui frappent dur et fort avec une hargne qu'on voit rarement dans les autres films action woman. D'ailleurs Mary Elizabeth Winstead assure, physiquement elle assume aussi le fait qu'elle ne joue pas de sa plastique comparée (une fois de plus) aux autres ; avant l'empoisonnement elle reste "normale", et ensuite le poison fait que le délabrement suit son cours tout logiquement. Puis arrive une scène où on se dit, parfait voilà une fin enfin maline, presque surprenante mais pas du tout, au lieu de ça on a droit à encore 15mn de film pour en rajouter des tonnes (je suis mort, et pas mort, des palabres en veux-tu en voilà...) pour une conclusion convenue. Quel dommage... En conclusion du ciné pop-corn qui oscille entre efficacité et maladresse, ce qui n'en fait pas un grand film mais qui le place juste au-dessus de la moyenne des action movie féminin et féministe.

 

Note :            

 

11/20
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