Mort de l'acteur Dean Stockwell

par Selenie  -  9 Novembre 2021, 14:55  -  #Décès de star - Bio

Après une légère accalmie au Panthéon du Septième Art voici qu'on apprend la mort de l'acteur Dean Stockwell, enfant de la balle, enfant-star qui nous a quitté ce 07 novembre 2021 à l'âge de 85 ans.

Né en 1936 à Hollywood, ses parents sont tous les deux acteurs, Nina Olivette et Harry Stockwell, ce dernier étant surtout connu comme ayant incarné le prince charmant pour le film d'animation "Blanche-Neige et les Sept Nains" (1937) de Walt Disney. Si ses parents ne sont pas de grandes stars le jeune Dean vit son enfance au sein de l'industrie du cinéma et débute très tôt sur les plateaux.

 

Il apparaît une première fois dans "La Vallée du Jugement" (1945) de Tay Garnett où il joue l'enfant de la famille Scott aux côtés de Gregory Peck et Greer Garson. Il enchaîne aussitôt avec la comédie musicale "Escale à Hollywood" (1945) de George Sidney avec Frank Sinatra et Gene Kelly. Le jeune acteur n'arrêtera plus et tournera toujours très régulièrement. Il retrouve Gregory Peck dans "Le Mur Invisible" (1947 - ci-dessous) de Elia Kazan dans un rôle qui lui rapporte le Golden Globe de la Jeunesse.

Mais son premier vrai succès vient en incarnant le rôle principal dans "Le Garçon aux Cheveux Verts" (1948 - ci-dessous) de Joseph Losey, un film culte sur la tolérance dont le succès lui est cette fois plus personnel. Enfant star, il sera un des rares qui poursuivra sa carrière sans interruption même durant la phase toujours délicate de l'adolescence.

Il enchaîne ainsi avec des films aussi divers que "Les Marins de l'Orgueilleux" (1949) de Henry Hathaway, "Le Jardin Secret" (1949) de Fred M. Wilcox, "Kim" (1950) de Victor Saville, et surtout "Le Génie du Mal" (1959 - ci-dessous) de Richard Fleischer pour lequel il obtient le Prix d'Interprétation au Festival de Cannes, partagés avec Bradford Dillman et Orson Welles...

DVDFr - Le génie du mal, autopsie d'un film culte

Malgré une reconnaissance toujours plus accrue, il accepte pour la première fois un rôle dans un épisode de la série TV avec "Front Row Center" (1956). Déjà bien présent sur grand écran, il le sera désormais également pour la petite lucarne, apparaissant très régulièrement dans quelques épisodes télé comme "Johnny Stacato" (1959), "La Grande Caravane" (1957-1961), "Alfred Hitchcock présente" (1961), "La Quatrième Dimension" (1961), "Les Accusés" (1963) ou "L'Homme à la Rolls" (1964)...

Il joue ensuite dans "Long Voyage vers la Nuit" (1962 - ci-dessus) de Sidney Lumet avec la grande Katherine Hepburn qui lui vaut son second Prix d'Interprétation au Festival de Cannes, partagé cette fois avec Jason Robards et Ralph Richardson. Il est particulièrement remarqué pour sa performance dans "La Fleur de l'Âge" (1965 - ci-dessous) de John Guillermin, rôle délicat et controversé où il est un évadé qui tombe amoureux d'une adolescente que lui-même n'est plus depuis quelques années.

Malgré ses succès au cinéma il semble ralentir la cadence au cinéma pour tourner de façon plus prolifique pour le petit écran. Il joue ainsi toujours pour des épisodes par-ci par-là mais de façon très régulière. Par exemple on le voit ainsi dans "Bonanza" (1969), "Columbo" (1972), "Mission Impossible" (1973), "Pour l'Amour du Risque" (1982), "L'Agence Tous Risques" (1983) ou encore "Arabesque" (1988)...

 

Il joue au cinéma dans "Horreur à Volonté" (1970) de Daniel Haller, joue pour son ami dans "The Last Movie" (1971) de et avec Dennis Hopper, revient au film d'horreur avec "Le Loup-Garou de Washington" (1973 - ci-dessous) de Milton Moses Ginsberg et participe à "Won Ton Ton, le Chien qui sauva Hollywood" (1976) de Michael Winner, film à part qui met le célèbre chien Rintintin en vedette aux côtés d'une pléthore d'anciennes stars des années 30-40.

Il tourne de plus en plus dans des films médiocres et qui passent inaperçus, mais revient "Paris, Texas" (1984 - ci-dessous) de Wim Wenders et "Dune" (1984) de David Lynch. Deux films devenus cultes mais qui marquent aussi un déclin certain dans le sens où l'acteur perd peu à peu le haut de l'affiche pour des seconds rôles plus ou moins centraux.

Il joue encore très régulièrement, citons ainsi "Police Fédérale Los Angeles" (1985) de William Friedkin, "Blue Velvet" (1986 - ci-dessous) de David Lynch dans lequel il retrouve une nouvelle fois Dennis Hopper, "Le Flic de Beverly Hills 2" (1987) de Tony Scott, "Tucker" (1988) de Francis Ford Coppola, "Veuve mais pas Trop" (1988) de Jonathan Demme...

Néanmoins, l'acteur sans doute lucide sur sa carrière au cinéma, et finalement de façon assez logique au vu de son expérience à la télévision, il accepte un rôle récurrent dans une série TV, "Code Quantum" (1989-1993 - ci-dessous) où il incarne un hologramme ami d'un voyageur perdu dans les méandres du temps. La série est un succès, il revient au devant de la scène avec en prime un Golden Globe en 1990.

Il tourne toujours autant mais demeure cantonné aux seconds rôles. Il joue dans "The Player" (1992) de Robert Altman, retrouve un ami pour "Chasers" (1994) de Dennis Hopper, commence à incarner des notables comme un ministre dans "Air Force One" (1997 - ci-dessous) de Wolfgang Petersen ou juge dans "L'Idéaliste" (1997) de Francis Ford Coppola.

En parallèle il est toujours aussi présent à la télévision, mais sans jamais retrouver un rôle de l'envergure de "Code Quantum". Citons "Loïs et Clark" (1994) et sa dernière apparition à la télé dans "NCIS : Nouvelle-Orléans" (2014).

 

Au cinéma il enchaîne soudain trois films très réussis malgré le peu de succès immérité, ce sont "CQ" (2001) de Roman Coppola, "The Quickie" (2001) de Sergueï Bodrov et "Buffalo Soldiers" (2001) de Gregor Jordan.

Citons encore "Un Crime dans la Tête" (2004 - ci-dessus) de Jonathan Demme, et son dernier long métrage avec "Entertainment" (2015) de Rick Alverson.

L'acteur subit un Accident Vasculaire-Cérébral en 2015 qui annonce sa retraite des plateaux de tournage.

 

Dean Stockwell aura donc écumé les grands écrans comme les petits durant près de 8 décennies ! Acteur touchant à multi-facettes il n'aura pourtant jamais connu la gloire, restant comme un artisan humble et talentueux.

 

Dean Stockwell est mort ce dimanche 07 novembre 2021 à l'âge de 85 ans.

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