Décès du réalisateur Sidney Lumet
2011 est définitivement une salle année pour le cinéma. Le réalisateur Sidney Lumet nous a quitté à son tour ce samedi 09 avril 2011 à l'âge de 86 ans.
Né en 1924 à Philadelphie d'un père acteur de théâtre yiddish, Baruch Lumet et de la danseuse Eugenia Wermus Sidney Lumet a débuté en tant qu'acteur. Il monte pour la première fois sur les planches à l'âge de 4 ans ; il sera même dirigé dans une pièce par Joseph Losey en 1938. Il fera l'acteur jusqu'en dans les années 50, pour le théâtre surtout mais aussi pour la radio. En 1947 il fonde un des premiers ateliers off-Broadway où il monte des spectacles avant-gardistes.
Il se lance à la réalisation par le biais de la télévision, alors en plein boom, en 1951 dans des émissions en direct sur CBS. Initiateur d'une adaptation ciné d'une pièce de théâtre, Henry Fonda lance Sidney Lumet sur grand écran avec "12 hommes en colère".
"12 hommes en colère" (1957) reste un chef d'oeuvre (photos ci-dessus et ci-dessous) du film de procès. Saisissant huis clos adapté d'une pièce de Reginald Rose qui voit le processus de décision d'un jury populaire. Outre la performance des acteurs la mise en scène de Sidney Lumet est clairement la grosse réussite du film ; en effet Sidney Lumet tourna le film de façon différente vis à vis de l'évolution de l'histoire. Le premier tiers il filma au-dessus du niveau des yeux, le second tiers juste à hauteur et le dernier tiers en-dessous des yeux ce qui créait petit à petit une claustrophobie plus forte et ajoutait donc à la tension.
Premier film premier coup de maitre. Ce film marque également des débuts empreints de sujets qui seront souvent au centre de sa filmo, à savoir la justice et l'injustice.
Après ce premier film il retrouve Henry Fonda pour "Les feux du théâtre" (1958). Entre ce dernier film et "Une espèce de garce" (1959) rien d'exceptionnel avant "L'homme à la peau de serpent" (1959) où il fait tourner Marlon Brando et Anna Magnani (photo ci-dessous) dans un drame adultérin adapté là aussi d'une pièce de théâtre de Tennesse Williams.
Suit le très bon "Le prêteur sur gage" (1964) sur les démons d'un rescapé des camps de concentration nazis et un autre film marquant (photo ci-dessous) avec "La colline des hommes perdus" (1965) où Sean Connery est un soldat envoyé dans un camp disciplinaire lors de la Seconde Guerre Mondiale ; sans aucun doute un des meilleurs rôles de l'acteur écossais.
Après le drame "La mouette" (1968) qui semble valoir le détour Sidney Lumet retrouve Sean Connery pour le braquage de "La gang Anderson" (1971). Sidney Lumet continue avec le genre policier pour le chef d'oeuvre "Serpico" (1974) où Al Pacino interprète un flic incorruptible, d'après une histoire vraie.
Les années 70 sont clairement la décennie du polar avec "Le crime de l'orient-express" (1974) et surtout les retrouvailles avec Pacino et New-York dans un autre chef d'oeuvre, "Un après-midi de chien" (1976) d'après, une nouvelle fois, une histoire vraie datant de la même époque que "Serpico".
Sidney Lumet est alors au fait de sa gloire et réalise "Network" (1977), chef d'oeuvre à la fois succès public et critique (Oscars à la clé dont un pour Faye Dunawaye) sur les coulisses de la jungle télévisuelle. Le réalisateur est alors à son apogée avec déjà une filmo impressionnante.
Bizzarement la qualité des films qui suivent déclinent un peu, variant du moyen au très bon... Il réalise par exemple "Le prince de New-York" (1981), "Le verdict" (1983), "Piège mortel" (1983), "Les coulisses du pouvoir" (1986), "A bout de course" (1988), "Family Business" (1989)... La plupart du temps ces films reprennent des thèmes déjà vu dans des films précédents bien meilleurs. Procès, justice, flics en galère sont encore au centre de ses films.
Les années 90 sont celles de thriller comme le très bon (photo ci-dessus) "L'avocat du diable" (1993) avec un superbe Don Johnson où le moins bon "Dans l'ombre de Manhattan" (1997). Après son remake fade "Gloria" (1999) du film homonyme de John Cassavetes Sidney Lumet réalise des épisodes télés entre 2000 et 2002 d'une série au titre évocateur "Tribunal Central".
Les dernières années il retrouve son genre de prédilection, le procès, avec des bonnes surprises comme "Jugez-moi coupable" (2006) avec un Vin Diesel étonnant (photo ci-dessus) ; Sidney Lumet pour une fois choisis le genre comédie pour ce procès inspiré d'une histoire vraie (encore !). En 2007 la France a l'excellente surprise de voir sortir sur nos écrans "The offense" (1973) inédit en France après 35 ans d'attente !
Le dernier film de Sidney Lumet est "7h58 ce samedi-là" (2007), un très très bon thriller où Philipp Seymour Hoffman et Ethan Hawke sont deux frangins qui vont s'enfoncer tout seul dans les emmerdes.
Un grand réalisateur nous a quitté, dans le genre du film judiciaire, témoin des coulisses pas toujours reluisant de la justice Sidney Lumet reste une référence.
Né en 1924 à Philadelphie d'un père acteur de théâtre yiddish, Baruch Lumet et de la danseuse Eugenia Wermus Sidney Lumet a débuté en tant qu'acteur. Il monte pour la première fois sur les planches à l'âge de 4 ans ; il sera même dirigé dans une pièce par Joseph Losey en 1938. Il fera l'acteur jusqu'en dans les années 50, pour le théâtre surtout mais aussi pour la radio. En 1947 il fonde un des premiers ateliers off-Broadway où il monte des spectacles avant-gardistes.
Il se lance à la réalisation par le biais de la télévision, alors en plein boom, en 1951 dans des émissions en direct sur CBS. Initiateur d'une adaptation ciné d'une pièce de théâtre, Henry Fonda lance Sidney Lumet sur grand écran avec "12 hommes en colère".
"12 hommes en colère" (1957) reste un chef d'oeuvre (photos ci-dessus et ci-dessous) du film de procès. Saisissant huis clos adapté d'une pièce de Reginald Rose qui voit le processus de décision d'un jury populaire. Outre la performance des acteurs la mise en scène de Sidney Lumet est clairement la grosse réussite du film ; en effet Sidney Lumet tourna le film de façon différente vis à vis de l'évolution de l'histoire. Le premier tiers il filma au-dessus du niveau des yeux, le second tiers juste à hauteur et le dernier tiers en-dessous des yeux ce qui créait petit à petit une claustrophobie plus forte et ajoutait donc à la tension.
Premier film premier coup de maitre. Ce film marque également des débuts empreints de sujets qui seront souvent au centre de sa filmo, à savoir la justice et l'injustice.
Après ce premier film il retrouve Henry Fonda pour "Les feux du théâtre" (1958). Entre ce dernier film et "Une espèce de garce" (1959) rien d'exceptionnel avant "L'homme à la peau de serpent" (1959) où il fait tourner Marlon Brando et Anna Magnani (photo ci-dessous) dans un drame adultérin adapté là aussi d'une pièce de théâtre de Tennesse Williams.
Suit le très bon "Le prêteur sur gage" (1964) sur les démons d'un rescapé des camps de concentration nazis et un autre film marquant (photo ci-dessous) avec "La colline des hommes perdus" (1965) où Sean Connery est un soldat envoyé dans un camp disciplinaire lors de la Seconde Guerre Mondiale ; sans aucun doute un des meilleurs rôles de l'acteur écossais.
Après le drame "La mouette" (1968) qui semble valoir le détour Sidney Lumet retrouve Sean Connery pour le braquage de "La gang Anderson" (1971). Sidney Lumet continue avec le genre policier pour le chef d'oeuvre "Serpico" (1974) où Al Pacino interprète un flic incorruptible, d'après une histoire vraie.
Les années 70 sont clairement la décennie du polar avec "Le crime de l'orient-express" (1974) et surtout les retrouvailles avec Pacino et New-York dans un autre chef d'oeuvre, "Un après-midi de chien" (1976) d'après, une nouvelle fois, une histoire vraie datant de la même époque que "Serpico".
Sidney Lumet est alors au fait de sa gloire et réalise "Network" (1977), chef d'oeuvre à la fois succès public et critique (Oscars à la clé dont un pour Faye Dunawaye) sur les coulisses de la jungle télévisuelle. Le réalisateur est alors à son apogée avec déjà une filmo impressionnante.
Bizzarement la qualité des films qui suivent déclinent un peu, variant du moyen au très bon... Il réalise par exemple "Le prince de New-York" (1981), "Le verdict" (1983), "Piège mortel" (1983), "Les coulisses du pouvoir" (1986), "A bout de course" (1988), "Family Business" (1989)... La plupart du temps ces films reprennent des thèmes déjà vu dans des films précédents bien meilleurs. Procès, justice, flics en galère sont encore au centre de ses films.
Les années 90 sont celles de thriller comme le très bon (photo ci-dessus) "L'avocat du diable" (1993) avec un superbe Don Johnson où le moins bon "Dans l'ombre de Manhattan" (1997). Après son remake fade "Gloria" (1999) du film homonyme de John Cassavetes Sidney Lumet réalise des épisodes télés entre 2000 et 2002 d'une série au titre évocateur "Tribunal Central".
Les dernières années il retrouve son genre de prédilection, le procès, avec des bonnes surprises comme "Jugez-moi coupable" (2006) avec un Vin Diesel étonnant (photo ci-dessus) ; Sidney Lumet pour une fois choisis le genre comédie pour ce procès inspiré d'une histoire vraie (encore !). En 2007 la France a l'excellente surprise de voir sortir sur nos écrans "The offense" (1973) inédit en France après 35 ans d'attente !
Le dernier film de Sidney Lumet est "7h58 ce samedi-là" (2007), un très très bon thriller où Philipp Seymour Hoffman et Ethan Hawke sont deux frangins qui vont s'enfoncer tout seul dans les emmerdes.
Un grand réalisateur nous a quitté, dans le genre du film judiciaire, témoin des coulisses pas toujours reluisant de la justice Sidney Lumet reste une référence.
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