Les Enquêtes du Departement V : Effet papillon (2021) de martin Zandvliet

par Selenie  -  2 Février 2022, 17:09  -  #Critiques de films

La saga continue avec ce 5ème film de la franchise après "Les Enquêtes du Departement V : Miséricorde" (2013), "... : Profanation" (2015) tous deux de Mikkel Norgaard, "... : Delivrance" (2016) de Hans Petter Moland et "... : Dossier 64" (2019) de Christoffer Boe, et en attendant le 6ème d'ores et déjà prévu. Des films adaptés de la série littéraire (2007-...) du romancier danois Jussi Adler-Olsen, ce dernier film est donc adapté du 5ème roman "Marco Effekten" (2012). Mais étonnament ce film marque un tournant non négligeable car les quatre premiers films étaient tous écrit, entre autre, par Nikolaj Arcel et le duo d'acteurs étaient également le même avec Nikolaj Lie Kaas et Farès Farès. Rien n'explique ces changements radicaux et la production ne semble pas avoir communiqué dessus. Ainsi le scénario est cette fois signé par Thomas Porsager, encore méconnu et qui a écrit le film d'animation "Little Allen - the Human Antenna" (2022) de Amalie Naesby Fick, puis par Anders Frithiof August à qui on doit notamment les scénarios de "Eté 92" (2015) de Kasper Barfoed, "La Chambre d'En-Face" (2016) de Michael Noer et qui retrouve après "Un Drôle d'Homme" (2011) le réalisateur Martin Zandvliet particulièrement remarqué pour son excellent film "Les Oubliés" (2015)...

Marco, un sans-abri, se fait arrêter par la police qui trouve sur lui le passeport d'un fonctionnaire disparu après avoir été relaxé pour agressions pédophiles. Les inspecteurs chargés de l'enquête, Marc et Assad, ne parviennent pas à faire parler Marco qui semble traumatisé. Tout se complique encore quand Marco prend la fuite... Nikolaj Lie Kaas et Farès Farès sont donc remplacés par Ulrich Thomsen, acteur connu vu notamment de "Le Veilleur de Nuit" (1994) de Ole Bornedal à "La Communauté" (2016) de Thomas Vinterberg en passant par "Festen" (1998) du même réalisateur ou "Revenge" (2010) de Susanne Bier, puis Zaki Youssef vu dans "Sons of Denmark" (2020) de Ulaa Salim et "Wild Men" (2022) de Thomas Daneskov. Deux autres personnages récurrents sont de retour mais remplacés également, qui sont désormais interprétés par Sofie Torp vue dans "Ser Du Manen" (2019) de Niels Arden Oplev et "Wildland" (2021) de Jeannette Nordahl, puis Henrik Noel Oldesen vu dans "Exit" (2005) de Peter Lindmark et récemment "Riders of Justice" (2021) de Anders Thomas Jensen. les autres protagonistes sont joués par Thomas W. Gabrielsson vu dans "Arn, Chevalier du Temple" (2009) de Peter Flinth, "Royal Affair" (2012) de Nikolaj Arcel et "Domino" (2019) de Brian De Palma, Lisa Carlehed vue dans "In Your Arms" (2015) de Samanou Acheche Sahistrom et "The Tunnel" (2019) de Pal Oie, Caspar Phillipson vu dans "Mission Impossible : Fallout" (2018) de Christopher McQuarrie et qui est surtout réputé pour incarné par deux fois un certain JFK dans "Jackie" (2015) de Pablo Larrain puis dans le prochain "Blonde" (2022) de Andrew Dominik, Mads Reuther qui retrouve son scénariste de "La Communauté" (2017), puis enfin Anders Matthesen avant tout cinéaste qui a réalisé récemment le film d'animation "Mon Ninja et Moi" (2020)... Le plus gros défaut du film réside forcément dans ce casting totalement modifié qui casse la cohérence, la crédibilité et la continuité de la franchise. On déteste tous quand un acteur change de physique dans nos séries TV préférées, l'effet est identique pour un film d'autant plus quand ce n'est pas un mais plusieurs membres de l'équipe qui changent !

Outre le temps d'apprivoiser ces nouveaux visages et de les identifier comme les bons personnages on constate que ça change aussi pas mal de détails ; par exemple et surtout, rappelons que le personnage du capitaine Carl Morck (Nikolaj Lie Kaas dans les 4 premiers films) se rapprochait de plus en plus de leur collaboratrice-secrétaire Rose (Johanne Louise Schmidt dans les 4 précédents films), ou que les partenaires Carl Morck et Assad avaient le même âge. Soudain, Morck et Rose ne semble plus avoir de lien particulier, et surtout Morck se retrouve vieilli d'une quinzaine d'années et Assad (Farès Farès dans les 4 autres films) a rajeuni ce qui ajoute un lien d'autorité naturel accentué et une complicité moins évidente. Ajoutons à cela un Assad/Youssef moins charismatique que Farès Farès, tandis que par contre, Morck/ Thomsen s'avère plus subtil dans le jeu, plus énigmatique. D'ailleurs, alors que les deux enquêteurs ont un traitement à égalité au niveau scénario dans les premiers films, ici Assad/Youssef est nettement en retrait. Sur le récit lui-même on retrouve par contre l'atmosphère dépressive et morbide inhérent à la saga et collant parfaitement aux types d'affaires dont ils ont la charge (pédophilie, tueur en série, réseau pornographique...). Cette fois l'intrigue est pourtant plus limpide, dès le début on comprend que cette fois la pédophilie est amené avec trop de gros sabots pour que ce soit effectivement le cas. Suspense éventé trop vite donc et les rebondissements sont un peu trop attendus pour vraiment convaincre. Néanmoins Martin Zandvliet reste fidèle à l'ambiance générale qui fait le sel et la personnalité de la saga, les salopards restent dans la lie abjecte de l'oeuvre originelle et le fond des affaires demeurent assez dégueulasse pour tenir en haleine à minima. Malheureusement, si les ingrédients semblent bien là de telles modifications sur des éléments essentiels à la cohérence de la franchise freinent notre enthousiame. Dommage... 

 

Note :        

11/20
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