Mort sur le Nil (1978) de John Guillermin
Avec la sortie de l'adaptation de l'ouvrage sous la réalisation de Kenneth Brannagh et après une relecture du livre d'Agatha Christie paru en 1937, Mort sur le Nil est une des œuvres les plus connue de la romancière mettant en scène le célèbre détective Hercule Poirot, je suis revenue sur la première adaptation cinématographique sortie en 1978.
Hercule Poirot en vacances en Egypte est appelé à enquêter sur un assassinat, la belle et riche Linnet Doyle, jeune mariée, est retrouvée assassinée dans sa cabine. Tous les passagers avaient une raison pour s'en prendre à cette femme mais la seule dont le motif serait assez fort, Jacqueline de Bellefort, est aussi la seule à avoir un alibi pour l'heure du meurtre.
Tourné en décors naturels, le tournage s'est véritablement passé dans des sites archéologiques égyptiens magnifiques, on plonge dans une immersion égyptienne pour une enquête style cluedo lors d'une croisière sur un bateau à l'ancienne. On remarquera les efforts sur les costumes qui nous entraîne tout droit vers un autre temps. On reprends les grandes étapes du livre et l'action policière est presque tout autant prenante. Presque car certains personnages disparaissent, se mélangent en un seul et parce que tout le passif des personnages est gommé pour une nouvelle. Presque car les déductions de Poirot sont loin d'être au niveau, car il a l'oreille attentive à des conversations qui lui permette d'avoir déjà des clés de compréhension, jeu de logique et d'intrigues un peu loupé sous l'égide d'une seule enquête là où le livre en donne beaucoup d'autres. En plus, la réalisation force les déductions prenant le spectateur pour moins intelligent qu'il n'est, et de fait on est moins captivé par la démonstration.
Les années 70 apporte son lot de théâtralisation et le film n'en manque pas, ce qui vient ponctuer le rythme un peu pataud qui est ressenti du début à la fin. Les caractères sont poussés à un point qui manque certaine fois de finesse, tombant près de la caricature, très loin des personnages dessinés par Agatha Christie. On a donc la discrète alcoolique qui devient l'exubérante alcoolique écrivaine ne parlant que de sexe surinterprétée par Angela Lansbury, l'invisible infirmière devient piquante sous les traits de Maggie Smith, Mia Farrow campe une Jacqueline de Bellefort beaucoup moins réfléchie et mystérieuse et perdant sa force de . Un casting de luxe et international avec une jeune Louise Bourget interprétée par Jane Birkin mais un beau casting ne fait pas tout, heureusement il y a de bonnes surprises. Enfin, Poirot sous les traits de Peter Ustinov est assez crédible, rappelle vraiment le personnage de la reine des polars, assez prenant mais pas encore assez pertinent.
On n'a pas de surprise tout le long de film, on ne s'intègre pas dans le film, on est en tant que spectateur à distance de l'histoire. Par contre, Mort sur le Nil ne vieillit pas et on s'émerveille toujours des décors et de la lumière seulement le synopsis et la réalisation ne sont pas à la hauteur d'un Hercule Poirot.
Note :