Mon Ninja et Moi 2 (2022) de Anders Matthesen et Thorbjorn Christoffersen
Une suite qu'on n'attendait peut-être pas au vu du box-office. Certe pas un échec mais pas un gros carton non plus même si "Mon Ninja et Moi" (2019) méritait clairement de sortir du lot. Cette production danoise qu'on doit aux studios A. Films A/S qui était derrière les films d'animation "Gloups ! Je sui sun Poisson" (2000) et le dyptique "Niko le Petit Rennes" (2008-2012). Ce second film est de nouveau remis aux commandes des cinéastes Anders Matthesen et Thorbjorn Christoffersen... Depuis le départ de son ninja, Alex s'entraîne constamment pour devenir un ninja. Mais il est aussi très amoureux mais sa belle ne s'intéresse qu'aux "bad boys". Soudain, son ninja revient de façon impromptue pour repartir en mission, en effet l'immonde Eppermint qu'ils avaient aidé à emprisonner après les violences sur enfant dans son usine de jouets, va être bientôt libérer et il aurait prévu de se débarrasser de 10 enfants témoins d'un meurtre. Alex repart en mission avec son ami en espérant aussi pouvoir devenir un "bad boys"...
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On se souvient de l'audace du premier film, à savoir un film d'animation pour enfant mais qui ne prend justement pas les enfants pour plus bêtes qu'ils ne le sont. Les deux cinéastes avaient oser quelques ruptures de ton avec des violences sur enfant, meurtres, sans compter quelques références plus "adultes". Dans cette suite il semble pourtant que les réalisateurs-scénaristes aient un peu adoucit tout ça, et surtout sans apporter le propos de fond (en résumé l'esclavagisme des enfants) que le film original avait et qui donnait une densité loin d'être anodine. Même les sujets parallèles ou adjacents sont moins nombreux et moins forts, par exemple plus de harcèlement scolaire ou de sexe mais une caricature très irritante des adolescentes qui ne correspond pas au réalisme ambiant ; les méchants sont "réellement" dangereux, les meurtres sanglants sont bien là, la description des bas-fonds thaïlandais sont plus vrais que natures... etc... Des sujets forts et matures compensés par une animation qui reste enfantine comme pour atténuer la violence qui entoure Alex et le ninja. Le rythme est par contre toujours soutenu, ça va à 100 à l'heure avec un humour qui fonctionne toujours bien et qui contre-balance toujours la violence. Humour et violence, enfance et maltraitance, jusqu'à l'alcoolisation des adultes, le film assume toujours cette façon mature de s'adresser aux enfants : la vie n'est pas toujours rose ! faisant écho à la nouvelle tenue "barbie" du ninja.
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Gros bonus aussi au personnage du grand-oncle loup-de mer impayable qui explose les sygomatiques. Autre bon point le film est cette fois dénué de chansons. Par contre la fin a une petite incohérence sur la fin de mission et sa conséquence qui était pourtant initier dans le film original. Les cinéastes signent un suite sans doute peu nécessaire mais dont l'impertinence est toujours savoureuse, avec des personnages attachants (ou au contraire psychopathes) dont on regrette juste des thématiques un peu plus consensuels. Bien que moins surprenant, ça reste un très bon moment familial.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :