Vers un Avenir Radieu (2023) de Nanni Moretti

par Selenie  -  30 Juin 2023, 12:03  -  #Critiques de films

Retour du réalisateur italien Nanni Moretti après son "Tre Piani" (2020) pour une énième chronique chorale qu'il co-écrit avec Federica Pontremoli avec qui il a déjà collaboré sur "Le Caïman" (2006), "Habemus Papam" (2011) et "Tre Piani" (2020), puis avec Valia Santella co-autrice aussi sur ce dernier film et qui a écrit aussi les films "Mia Madre" (2015) de Moretti et plus récemment le très bon "Le Traître" (2019) de Marco Bellochio, puis enfin une troisième scénariste avec Francesca Marciano pour sa première avec Moretti mais qui retrouve sa collègue Valia Santella avec qui elle a écrit "Miele" (2013) et "Euforia" (2018) tous deux de Valeria Golino... Giovanni, cinéaste italien renommé s'apprête à tourner son nouveau film. Mais c'est une période compliqué dans sa vie, en crise avec sa femme et sa fille, et son producteur français en faillite ne l'aide pas...

Evidemment le cinéaste est incarné par Nanni Moretti lui-même, qui joue dans tous ses films et plus rarement pour les autres, le dernier en date étant "Le Colibri" (2022) de Francesca Archibugi. Le producteur français est joué par Mathieu Amalric dont les derniers films sont "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson, "Tralala" (2021) des frères Larrieu, juste sa voix pour "Oxygène" (2021) de Alexandre Aja et sans oublier sa réalisation "Serre-Moi Fort" (2021). Nanni Moretti comme à son habitude fait appel à des fidèles pour l'entourer avec Jerzy Stuhr acteur fétiche de Krzysztof Kieskowski et vu chez Moretti dans "La Caïman" (2006) et "Habemus Papam" (2011) retrouvant sa partenaire Margherita Buy qui était aussi dans "Mia Madre" (2015) et "Tre Piani" (2021), puis l'acteur Silvio Orlando qui était aussi dans "Le Caïman" puis auparavant dans "Palombella Rossa" (1989) et "Aprile" (1997), puis Elena Lietti qui retrouve aussi le cinéaste après "Tre Piani" entre sa révélation dans "Folles de Joie" (2015) de Paolo Virzi et le récent "Les Huit Montagnes" (2022) de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch. N'oublions pas Valentina Romani vue dans "One Kiss" (2016) de Ivan Cotroneo et la série TV "Mare Fuori" (2020-2023), et enfin Barbora Bobulova vu notamment dans "Libero" (2006) de Kim Rossi Stuart, "Les Âmes Noires" (2014) de Francesco Munzi ou "Après la Guerre" (2017) de Annarita Zambrano... On suit donc un réalisateur réputé mais qui semble plus ou moins en fin de course, incarné par Nanni Moretti lui-même comme d'autres se sont déjà mis en perspective comme "Huit et Demi" (1963) de Federico Fellini, "Stardust Memories" (1980) de et avec Woody Allen ou plus récemment "Douleur et Gloire" (2019) de Pedro Almodovar. Ce cinéaste semble être asse obtus sur son film et on se demande alors à quel point Moretti a-t-il mis de lui dans son personnage ?! Pas de chance, ce tournage coïncide avec le fait que son épouse veuille le quitter le pousse à osciller entre remise en cause (difficile) et un lâcher prise (salvateur).

Le récit alterne donc entre le plateau de tournage de son nouveau film un peu trop théâtrale (historique dans un autre pays), sur un sujet sérieux au point qu'on constate un cinéaste pointilleux et directif ce qu'il semble être également dans sa vie privée. Crise à laquelle fait écho l'affirmation de son actrice de son propre film n'est pas une histoire politique mais un film d'amour et qu'il ne s'en rend pas compte, ça renvoie aussi à une autre scène touchante avec un autre couple plus jeune qui se quitte. Hors du tournage le cinéaste continue entre son intransigeance offrant pourtant quelques séquences drôles notamment et surtout toute la partie autour de l'ultime scène d'un film qui n'est pas le sien et où il pousse le bouchon à une réflexion sur la violence quasi unilatérale. Nanni Moretti offre plus étonnamment quelques séquences de liberté et de fantaisie amusante et ou mélancolique (scène dansée, musicale et même Aretha Franklin !) assaisonnées de réflexions plus ou moins sensées (Netflix ou les sabots !). Peut-être un peu monocorde et quelques petites longueurs le film est pourtant foisonnant et amusant, touchant parfois, avec malgré tout un optimisme et une élégance certaine. Un bon moment.

 

Note :                 

14/20
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D
Bonsoir Selenie, j'aurais mis que 12/20. J'avais préféré The piani dans lequel il y a une vrai histoire. Là, c'est sympa mais cela part dans tous les sens. La diction de Moretti, il martèle ses mots, m'a crispée. Il y a quelques scènes assez amusantes comme la rencontre de Giovanni avec son futur gendre. Amalric en fait des tonnes. La balade en trottinette dans Rome la nuit est sympa et j'ai adoré entendre Joe Dassin. Bonne soirée.
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