Les Boys de la Compagnie C (1978) de Sidney J. Furie

par Selenie  -  29 Avril 2024, 08:16  -  #Critiques de films

Un film que certain considère comme "l'un des tout premiers films sur la guerre du Vietnam, qui a largement inspiré Stanley Kubrick pour son film Full Metal Jacket"... Mais on rappellera que les premiers films sur cette guerre sont bien antérieurs et sont "Les Bérets Verts" (1968) de et avec John Wayne puis "Hail, Hero !" (1969) de David Miller. Mais ce film précède il est vrai de peu les grands chefs d'oeuvres du genre "Voyage au Bout de l'Enfer" (1978) de Michael Cimino et "Apocalypse Now" (1979) de Francis Ford Coppola. Le réalisateur Sidney J. Furie est déjà un cinéaste expérimenté avec entre autre "Le Cadavre qui tue" (1961), "Ipcress, Danger Immédiat" (1965) ou "L'Homme de la Sierra" (1966). Il co-écrit le scénario avec Rick Natkin qu'il retrouvera aussi pour les films "Purple Hearts" (1984) et "La Prise de Beverly Hills" (1991)... Cinq jeunes américains se retrouvent dans un camp d'entraînement en 1967 avant d'être envoyés au Viêtnam où les attend un véritable enfer auquel ils ne s'attendaient pas... 

Les 5 Marines sont joués par Stan Shaw, fils du saxophoniste Eddie Shaw, vu dans "Rocky" (1976) de John G. Avildsen et vu plus tard dans "Les Nuits de Harlem" (1989) de et avec Eddie Murphy, "Beignets de Tomates Vertes" (1991) de Jon Avnet ou "Snake Eyes" (1998) de Brian De Palma, James Canning vu surtout ensuite dans "Le Roman d'Elvis" (1979) et "Fog" (1980) tous deux de John Carpenter, Michael Lembeck surtout vu ensuite à la télévision dans de multiples séries TV, Craig Wasson  vu dans juste avant "Le Toboggan de la Mort" (1977) de James Goldstone et juste après retrouve le Vietnam dans "Le Merdier" (1978) de Ted Post, vu plus tard dans "Body Double" (1984) de Brian De Palma ou "Malcolm X" (1992) de Spike Lee, Andrew Stevens, fils de l'actrice Stella Stevens vu la même année dans "Furie" (1978) de Brian De Palma mais ensuite surtout devenu producteur entre autre de "Ghost Dog : la Voie du Samouraï" (1997) de Jim Jarmush, "Animal Factory" (2000) de Steve Buscemi ou "The Pledge" (2001) de Sean Penn, il retrouvera dans "Chasse à Mort" (1981) de Peter Hunt son partenaire Scott Hylands vu dans "La Boîte à Chat" (1969) et "Tremblement de Terre" (1974) tous deux de Mark Robson, citons encore James Whitmore Jr. qui deviendra un réalisateur et acteur pour la télévision et retrouvera le Viêtnam et le réalisateur Sidney J. Furie pour "Au Coeur de l'Enfer" (1984) dans lequel ils retrouveront aussi un certain R. Lee Ermey aperçu dans "Apocalypse Now" (1979) et surtout futur sergent instructeur mythique dans justement "Full Metal Jacket" (1987) de Stanley Kubrick, et enfin n'oublions pas Noble Willingham vu dans "La Dernière Séance" (1971) et "La Barbe à Papa" (1973) tous deux de Peter Bogdanovich, "Chinatown" (1974) de Roman Polanski avant de retrouver le Viêtnam dans "Good Morning, Vietnam" (1987) de Barry Levinson... Dès les premières minutes on sait qu'on est dans un film des seventies, dans le style et surtout avec le grain de la pellicule. On nous présente vite faite cinq jeunes qui partent pour le camp d'entraînement, un panel plus plus psycho-social que racisé comme ça le serait aujourd'hui. Ici on a bein sûr un black, mais aussi par exemple l'objecteur de conscience ou l'engagé volontaire. On a donc droit au cahier des charges avec l'incorporation, l'apprentissage etc... 

Mais ce qui frappe, pour ceux qui connaissent le génial et mythique  "Full Metal Jacket" (1987) c'est l'évidente inspiration que ce film a été pour Stanley Kubrick. On peut presque dire que Kubrick a signé un remake, terme souvent péjoratif mais faut bien l'avouer que cette fois le remake est nettement supérieur, ne serait-ce que par sa mise en scène, des personnages plus approfondis, moins "classiques", et surtout une force de l'image plus marquante et puissante. La première grande qualité est donc d'avoir su attirer l'oeil de Kubrick. Néanmoins, si le film est plus primaire et académique que la version dantesque de Kubrick - même dans sa réutilisation de R. Lee Ermey la direction d'acteur est surclassé. Sidney J. Furie signe un film qui reste classique voir académique mais efficace, il va droit au but, ne surexplique jamais les situations, et finalement ne pêche réellement que dans sa dernière partie où le récit s'emballe, ne prends plus sont temps et accumule en l'espace de 10-15mn la quasi totalité des rebondissements. Un dernier acte maladroit d'autant plus qu'on ne ressent aucunement une montée en puissance. Ce film a de la valeur surtout grâce à Kubrick finalement mais c'est déjà beaucoup. A conseiller.

 

Note :                 

15/20

 

Merci à notre partenaire RIMINI Editions pour ce coffret d'anthologie merveilleusement constituée. DVD/BuRay avec des réels bonus de qualité. Deux documentaires-interviews de quoi offrir 110mn pour en savoir plus et encore en prime un court métrage, vraie curiosité. À conseiller !

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :