Un P'tit Truc en Plus (2024) de Artus
Premier long métrage de l'humoriste Artus, qui a fait bien du chemin depuis l'émission qui l'a révélé, "On n'demande qu'à en Rire" (2011-2014) et depuis sa première apparition au cinéma dans "Repas de Famille" (2014) de Pierre-Henri Salfati. Cela fait cinq ans que l'humoriste travaille sur ce projet au tour des personnes porteuses d'un handicap : "Elles ont un imaginaire incroyable, une magie, ou une folie, qu'on ne rencontre pas ailleurs. C'est avec elles que je voulais faire un film. Pas sur elles. Le handicap, en soi, n'est pas le sujet. Ce film, c'est une colonie de vacances avec tous les moments de vie que cela suppose, mais puissance mille parce que l'histoire, est portée et jouée, par des gens qu'on n'a pas l'habitude de voir au cinéma." Rappelons aussi que l'humoriste est connu entre autre pur un sketch qui se moque gentiment de ces mêmes personnes handicapées, et qu'il est dans le même temps investi en tant que Parrain des Jeux Paralympiques et de Handicap International. Artus co-signe son scénario avec Milan Mauger réalisateur-scénariste-acteur du moyen métrage "La Cave" (2012) et réalisateur d'une video au titre évocateur "Sensibilisation au Handicap au Travail" (2014), puis avec Clément Marchand auteir entre autre pour les séries TV "ASKIP, le Collège se la raconte" (2021-2023) et "Septième Ciel" (2023)...
Après un braquage un fils et son père sont contraints de fuir, et pour éviter la police décide sur un coup de tête de s'incruster dans une colonie de vacances pour jeunes adultes handicapés. Ils vont devoir faire bonne figure, l'un jouant justement un pensionnaire et l'autre son éducateur spécialisé... Le père est joué par Clovis Cornillac vu dernièrement dans son film "Couleurs de l'Incendie" (2022) puis "Les Têtes Givrées" (2022) de Stephane Cazes et "Monsieur le Maire" (2023) de Karine Blanc et Michel Tavares, tandis que son fils est justement incarné par Artus lui-même, vu récemment dans "Apaches" (2023) de Romain Quirot, "Un Homme Heureux" (2023) de Tristan Séguéla et "Bernadette" (2023) de Léa Domenach, et retrouve après "Si on Chantait" (2021) de Fabrice Maruca et "Veuillez nous excuser pour la Gêne occasionnée" (2023) de Olivier Van Hoofstadt son partenaire Marc Riso vu récemment dans "Notre tout Petit Petit Mariage" (2023) de Frédéric Quiring et "Gueules Noires" (2023)de Mathieu Turi, et retrouve aussi après "Classico" (2022) de Nathanaël Guedj et Adrien Piquet-Gauthier sa partenaire Alice Belaïdi vue récemment dans "La Plus Belle pour aller Danser" (2023) de Victoria Bedos mais surtout elle retrouve aussi Artus après "Budapest" (2018) de Xavier Gens. Citons encore Céline Groussard aperçue dans la série TV "Septième Ciel" (2023) et vue récemment dans "Acide" (2023) de Just Philippot, Marie Colin aperçue dans "Meurtrières" (2006) de Patrick Grandperret, et pour la première fois sur grand écran n'oublions pas Gad Abecassis, Ludovic Boul, Stanislas Carmont et Thibault Conan... Niveau cinéma pure malheureusement Artus ne s'est pas beaucoup foulé. Le scénario est archi éculé où comment un intrus se retrouve dans une communauté, loin de tout mais qui en profite pour séduire la belle du groupe, tandis que la mise en scène est quasi nulle en créativité le réalisateur-scénariste-acteur se focalisant sur la direction d'acteur. Ainsi on frôle le téléfilm générique avec, encore malheureusement, les meilleurs gags qui sont d'ores et déjà vus dans la bande-annonce.
Et pourtant on se prend au jeu, d'abord grâce à une jolie troupe de boute-en-train composée évidemment de pensionnaires handicapés à divers niveaux qui ont tous leurs petit truc en plus qui amène chacun leur running gag même si une moitié est plus exploitée que l'autre. Mais il ne faut pas oublier les éducateurs, qui ton aussi leur petit soucis mais on constate vite que les pensionnaires restent les seuls un peu honnêtes avec eux comme avec les autres : ils sont sans filtre, comme des enfants et c'est aussi ce qui amène à en rire. On constate vite que les gags sont déjà dans la B.A., et que donc le film manque un peu de surprise et d'effet comique constant ce qui peut étonner de la part de Artus comique avant tout. En effet ce dernier préfère assez vite virer vers l'émotion jusqu'à frôler le pathos facile vers la fin. Et pourtant, une fois de plus on se laisse aller, d'abord parce qu'on est forcément ému par la troupe de "freaks" tous touchants et drôles à leur manière, puis on n'a aucun doute sur la démarche sincère de Artus même si on aurait aimé qu'il assume plus la comédie comique plutôt que la comédie de moeurs et romantique. Il y a bien des invraisemblances, notamment et surtout dans la dernière partie police-justice (rien ne tien la route), mais ça reste des détails excusables si on accepte la fable moderne. En conclusion, rien de bien méchant, c'est mignon, drôle de temps en temps, mais surtout émouvant et touchant vers la fin bien que ce soit par la relation père-fils des braqueurs plutôt que par les pensionnaires. Un joli moment à défaut d'être réellement audacieux. Note indulgente.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :