Couleurs de l'Incendie (2022) de Clovis Cornillac
Nouveau film en tant que réalisateur pour Clovis Cornillac après "Un Peu, Beaucoup, Aveuglément" (2015), "Belle et Sébastien 3 : le Dernier Chapitre" (2017) et "C'est Magnifique" (2021). Pour son nouveau projet le réalisateur-acteur adapte le roman éponyme (2018) de Pierre Lemaitre, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit d'une suite lauréat du Prix Goncourt qui a été porté à l'écran avec l'excellent "Au Revoir Là-Haut" (2017) de et avec Albert Dupontel. Cornillac choisit donc un projet prometteur, casse-gueule aussi vu la réussite de Dupontel, facile aussi au vu du succès littéraire et le succès critique et public du film. Ainsi, le film de Cornillac se place-t-il comme la suite officieuse du film de Dupontel par la force des choses. À noter que le titre a été inspiré à Pierre Lemaitre par un vers de Louis Aragon issu du poème "Les Lilas et les Roses" (1941)... Février 1927, après la mort de Marcel Péricourt sa fille Madeleine reprend la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle ne sait pas encore qu'une conspiration d'un ancien allié va la ruiner et la priver de l'entreprise de son père. Face à un univers machiste et corrompu elle a tout faire pour se venger des hommes qui l'ont trahis alors que l'Europe s'enfonce petit à petit vers une nouvelle hécatombe...
Madeleine Péricourt est incarnée par Léa Drucker (par Emilie Dequenne dans le film de Dupontel) vue récemment dans "Incroyable mais Vrai" (2022) de Quentin Dupieux et "Petite Solange" (2022) de Axelle Ropert, elle retrouve après "Adieu Paris" (2022) de et avec Edouard Baer son partenaire Benoît Peolvoorde qui retrouve aussi après "Les Volets Verts" (2022) de Jean Becker l'actrice Fanny Ardant vue dernièrement dans "Les Jeunes Amants" (2022) de Carine Tardieu. Léa Drucker retrouve aussi après "Le Monde d'Hier" (2022) de Diastème l'acteur Alban Lenoir vu dans "Big Bug" (2022) de Jean-Pierre Jeunet et "Selon la Police" (2022) de Frédéric Videau, il retrouve aussi son réalisateur Clovis Cornillac après "Kaamelott : Premier Volet" (2021) de et avec Alexandre Astier, Cornillac qui a entre temps joué dans "Si on Chantait" (2021) de Fabrice Maruca et "L'Ombre d'un Mensonge" (2021) de et avec Bouli Lanners. Citons ensuite Alice Isaaz vue dernièrement dans "Messe Basse" (2020) de Baptiste Drapeau et "Une Belle Course" (2022) de Christian Carion, Olivier Gourmet vu dans "Eugénie Grandet" (2021) de Marc Dugain et "Simone, le Voyage du Siècle" (2022) de Olivier Dahan, Jana Bittnerova vue dans "I Feel Good" (2018) du duo Kervern-Delépine et "Miss" (2020) de Ruben Alves, puis Jérémy Lopez vu dans "Eiffel" (2021) de Martin Bourboulon et "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez... Forcément, on ne peut occulter le fait que ce film n'existe que par l'engouement qu'avait suscité l'adaptation de Albert Dupontel, et par ricochet, il est indéniable que la comparaison est inévitable ce qui reste, malheureusement pour Clovis Cornillac, le plus gros soucis pour son film. Cette suite officieuse est une sorte de "Comte de Monte Cristo" au féminin, où comment une femme va tenter de survivre dans un monde d'homme entre le krach économique de 1929 et la montée des fascismes des années 30.
Ainsi passant de Dupontel à Cornillac on perd une certaine fluidité dans la mise en scène pour une réalisation plus académique, moins créative bien que ce classicisme aille aussi très bien à cette oeuvre littéraire. Le plus gênant c'est que le réalisateur-acteur omet tout humour ou toute fantaisie pour un récit qui reste littéral et linéaire sans la flamboyance qu'on perçoit chez Dupontel. Ca manque de panache et de tension alors qu'il y aurait dû avoir une dernière partie plus spectaculaire ou en tous cas émotionnellement plus forte. Mais heureusement le matériau d'origine reste solide et passionnant, sur le fond le film reste fidèle (encore heureux avec l'auteur lui-même au scénario !), la mécanique des machinations surtout sont savoureuses jusque dans le fait qu'on le veuille ou non que miss Péricourt s'est fait avoir dans les règles de l'art, l'inverse n'étant pas vrai ! En prime un joli casting (exception faite du très mauvais Nils Othenin-Girard alias Paul ado), Léa Drucker et Cornillac en mode de croisière et un duo Poelvoorde-Gourmet qui enlève le morceau à la fois pathétiques et abjects. On peut honnêtement se dire que si le film de Dupontel n'existait pas on aurait plus apprécié ce film qui reste très intéressant grâce au contexte géo-politique, et la partie vengeance est toujours jouissive, et un bon point pour le reconstitution d'époque. Pourtant, ce film fait une suite cohérente et forme une fresque de qualité, à voir pour un bon mmoment cinéma.
Note :