Very Bad Trip (2009) de Todd Phillips
Devenu un réalisateur phare de la comédie US avec "Road Trip" (2000) ou l'adaptation "Starsky et Hutch" (2004), tout en écrivant aussi pour d'autres dont l'inénarrable "Borat" (2006) de Larry Charles, Todd Phillips revient avec une idée de base tout ce qu'il y a de plus simple résumé en un titre tout aussi simple, en V.O. "The Hangover" soit la Gueule de Bois : "Boire jusqu'à perdre connaissance et se réveiller au petit matin au milieu de dizaines de bouteilles vides n'a rien d'extraordinaire. Mais nous avons voulu pousser cela jusqu'au pur délire. Ce film n'est pas la banale histoire d'une gueule de bois, c'ets l'histoire de la mère de toutes les gueules de bois !" Le réalisateur-scénariste co-écrit le scénario avec le duo Jon Lucas et Scott Moore qui ont écrit précédemment "Basket Academy" (2005) de Steve Carr ou "Tout... Sauf en Famille" (2008) de Seth Gordon. mais en vérité ce film est surtout une sorte de copie encore plus délirante du déjà très bon "Very Bad Things" (1998) de Peter Berg. Sans stars bankables, le film sera un succès surprise énorme amassant plus de 100 millions de dollars au box-office US en seulement deux semaines, et terminera à plus de 2 millions d'entrées France. Le film connaît un succès d'autant plus impressionnant qu'il a été interdit aux mineurs dans la plupart des pays, au moins de 17 ans aux Etats-Unis ou au moins de 12 ans en Allemagne, la France sera un des seuls pays plus libertaires avec un classement Tous Publics... Quatre amis, ou plutôt deux amis du futur marié et son beau-frère partent ensemble à Las Vegas pour un enterrement de vie de garçon avant le mariage deux jours plus tard. Après une première nuit, les trois proches s'aperçoivent qu'ils ont un trou noir sur la nuit et que leur ami et futur marié a disparu. Une course contre la montre commence alors pour comprendre ce qu'il s'est passé et retrouver le fiancé avant la cérémonie...
Le fiancé est joué par Justin Bartha surtout remarqué dans le dyptique "Benjamin Gates..." (2004-2008) de Jon Turtletaub et vu dans "Jewish Connection" (2009) de Kevin Asch, son beau-frère est interprété par Zach Galifianakis vu dans "Into the Wild" (2007) de Sean Penn, "Jackpot" (2008) de Tom Vaughan ou "In the Air" (2009) de Jason Reitman, les deux amis sont incarnés par Bradley Cooper aperçu auparavant dans "Serial Noceurs" (2005) de David Dobkin, "The Midnight Meat Train" (2007) de Ryuhei Kitamura ou "Yes Man" (2008) de Peyton Reed, puis Ed Helms vu dans "Appelez-Moi dave" (2008) de Brian Robbins ou "La Nuit du Musée 2" (2009) de Shawn Levy, il retrouve après "Evan Tout-Puissant" (2007) de Tom Shadyac celle qui joue sa femme, sa partenaire Rachael Harris qui retrouve son réalisateur après "Starsky et Hutch" (2004). Citons le père de la marié joué par Jeffrey Tambor vu dans "Mary à Tout Prix" (1998) des frères Farrelly ou le dyptique "Hellboy" (2004-2008) de Guillermo Del Toro, et donc père de la future mariée jouée par Sasha Barrese remarquée dans "American Pie" (1999) des frères Weitz, "La revanche d'une Blonde" (2001) de Robert Luketic ou "Le Cercle" (2002) de Gore Verbinski. Citons ensuite l'autre mariée incarnée par Heather Graham vue entre autre dans "Twin Peaks" (1992) de David Lynch, "Boogie Nights" (1997) de Paul Thomas Anderson ou "Austin Powers 2 : l'Espion qui m'a tirée" (1999) de Jay Roach, le caïd asiatique joué par Ken Jeong alors en plein essor après ses performances remarquées dans les comédies "En Cloque, Mode d'Emploi" (2007) de Judd Apatow, "Délire Express" (2008) de David Gordon Green et retrouve après "Frangins Malgré Eux" (2008) de Adam McKay son partenaire Rob Riggle acteur vu aussi dans "Ricky Bobby, Roi du Circuit" (2006) et "Very Bad Cops" (2010) du même réalisateur. Citons encore Mike Epps aperçu dans deux "Resident Evil" (2004-2007), Brian Callen vu dans "Bad Santa" (2003) de Terry Zwigoff, "Scary Movie 4" (2006) de David Zucker et qui retrouvera Todd Phillips pour un plus sérieux "Joker" (2019), Matt Walsh acteur fétiche du réalisateur depuis "Retour à la Fac" (2003), Cleo King qui retrouve aussi le réalisateur après "Road Trip" (2000) et vu dans "La Vie de David Gale" (2003) de Alan Parker et "Dogville" (2003) de Lars Von Trier, et enfin n'oublions pas deux caméos, Todd Phillips lui-même ainsi que le boxeur Mike Tyson dans son propre rôle... Le film débute comme toute comédie sur le mariage, préparatifs et clichés du genre en prime avant que doucement la présentation des quatre protagonistes ne décèle quelques infos qui annoncent les conséquences futures. Les femmes (future mariée, mère...) sont d'emblée accessoire pour se focaliser sur la fête selon les hommes, par et pour eux dont le summum du genre est sans doute bel et bien le sacré saint Enterrement de vie de garçon.
Le premier bon point est qu'aussitôt un des leurs n'est pas vraiment un ami, presque un intrus accepté bon gré mal gré dans cette virée où comment faire avec un beau-frère "bizarre". Les quatre fêtards sont assez bien écrit pour que le quator soit raccord tout en étant assez différents pour créer les quiproquos et autres décalages. Dans un premier temps tout paraît crédible et cohérent, à savoir le voyage et l'arrivée à Vegas, ce qui est prévu jusqu'à ce réveil et cette gueule de bois monumental qui ouvre la porte de Pandore. À partir delà on part dans une enquête qui va voir se succéder des révélations aussi hilarantes, choquantes, délirantes parfois grossières voir même malaisantes. Du réveil choc au sursaut nudiste en passant par la leçon de taser ou surtout les réactions "autistes" du beauf Alan/Galafianakis. On passe du gag drôle classique au truc vulgaire à la séquence malaisante (bébé !!!), un melting-pot de tous les types de gag qui permet de passer par plusieurs strates de l'humour dont une bonne dose du politiquement incorrect qui reste assez jouissif même si on peut avoir un réflexe rejet ou dégoût mais on se dit aussi qu'on a déjà vu ou connu des soirées où ça part en c****** et que le film pousse juste le bouchon comme le fera en France plus tard la bande à Fifi et ses "Babysitting" (2014-2015). L'osmose entre les acteurs est un plus non négligeables, avec des seconds rôles excellents du charme de Heather Graham ou au débile Ken Jeong qui concurrence haut la main le beau-frère. Certe loin d'être une comédie intellectuelle ça reste une comédie quoi qu'on en dise à l'humour "adulte", peut-être attardé mais qui reste sous effet éthylique et donc complètement plausible. Rire assuré même si parfois il nous gêne...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :