Blue Beetle (2023) de Angel Manuel Soto

14ème film de l'Univers Cinématographique DC Comics et officiellement celui qui doit relancer le nouvel UC DC chapeauté par James Gunn après les récents "Shazam ! La Rage des Dieux" (2023) de David F. Sandberg et "The Flash" (2023) de Andy Muschietti qui étaient plutôt comme des adieux à la première génération des DC/Warner. Pour relancer l'univers DC c'est un super-héros méconnu qui a été choisi, créé par Charles Nicolas Wojtkowski et Will Eisner en 1939, il était d'abord un policier appelé Dan Garret avant de tomber dans l'oubli dans les années 50, vendu à Charlton Comics le super-héros survit tant bien que mal, tente un lifting en 1967 avec Ted Kord élève de Dan Garrett mais les droits sont de nouveau vendus en 1983 à DC Comics cette fois qui le cantonne à un simple membre épisodique notamment de la Justice League. Puis en 2006 le super-héros se fait une jeunesse avec un ado d'origine mexicaine Jaime Reyes, celui qui sera finalement choisi pour l'adaptation cinéma, plus d'actualité et plus vendeur au niveau international aussi. DC et Warner assume l'idée d'un super-héros latino, les succès mondiaux des films d'animation "Spider-Man : New Generation" (2018) et "Spider-Man : Across the Spider-Verse" (2023) n'y sont pas pour rien à l'évidence et ce jusque dans l'équipe. Ainsi le réalisateur choisit est le portoricain Angel Manuel Soto qui n'avait jusqu'ici signé que des films restés assez confidentiels, "Frailty" (2012), "La Granja" (2015) et "Twelve" (2020). Le scénario est signé de Gareth Dunnet-Alcocer qui vient décrire "Miss Bala" (2019) de Catherine Hardwicke... Jeune ado américain d'origine mexicaine fan du super-héros Batman, Jaime Reyes entre à l'université dans sa ville de El Paso. Il découvre une étrange créature qui ressemble à un scarabée bleu, mais la nuit suivante la chose fusionne avec lui et se voit soudain revêtu d'une sorte d'armure aux pouvoirs extraordinaires. Il va devoir apprivoiser son "double"... 

A l'instar de son réalisateur et de son héros, la grande majorité du casting est composé d'acteurs américains d'origine mexicaine, ou d'acteurs d'Amérique Latine. Le super-héros ado est incarné par Xolo Mariduena révélé par la série TV "Parenthood" (2010-2015), outre le film "Dealin' with Idiots" (2013) de Jeff Garlin il est surtout vu à la télévision avec notamment la série TV "Cobra Kai" (2018). Citons ensuite Bruna Marquezine essentiellement connue pour des séries TV brésilienne et, plus anecdotique, pour avoir été l'amante d'un certain Neymar star du football, Belissa Escobedo aperçue dans "Hocus Pocus 2" (2022) de Anne Fletcher, George Lopez qui prête surtout sa coix comme pour "Marmaduke" (2010) de Tom Dey, ou le dyptique "Rio" (2011-2014) de Carlos Sardanha, Adriana Barraza vue entre autre dans "Amours Chiennes" (2000) et "Babel" (2006) tous deux de Alejandro Gonzales Inarritu, ou encore "Jusqu'en Enfer" (2009) de Sam raimi et "Rambo : Last Blood" (2019) de Adrian Grunberg, Elpidia Carrillo vue dans "Salvador" (1986) de Oliver Stone, "Predator" (1987) de John McTiernan, "Nine Lives" (2005) et "Mother and Child" (2010) tous deux de Rodrigo Garcia, Raoul Trujillo vu dans "Le Nouveau Monde" (2005) de Terrence Malick, "Apocalypto" (2011) de Mel Gibson, "Sicario" (2015) de Denis Villeneuve ou "Sang Froid" (2019) de Hans Petter Moland, Becky G star de la chanson outre-Atlantique vue dans "Power Rangers" (2017) de Dean Israelite, Harvey Guillén aperçu dans "Les Stagiaires" (2013) de Shawn Levy et prêtant sa voix dans "Le Chat Potté 2 : la Dernière Quête" (2022) de Joel Crawford et Januel Mercado, puis pour finir n'oublions pas la méchante incarnée par la star Susan Sarandon vue récemment dans "Blackbird" (2020) de Roger Michell, "The Jesus Roll" (2020) de et avec John Turturro et "Jolt" (2021) de Tanya Wexler... Dès les premières minutes on a la drôle d'impression de ne pas être dans un film DC Comics, mais dans un Marvel Disney tant la noirceur habituel des DC est ici occulté pour une sorte de farandole latino. En effet on se croit durant très et trop longtemps (20-30mn ?!) dans une version Live du film d'animation "Coco" (2017) ou encore "Encanto" (2021). Bref, le film met un temps fou à démarrer pour une première partie façon soap opera latino assez hystérique et irritant malgré quelques instants humour.

Ensuite on constate une fidélité au passé du Scarabée avec la filiation Dan Garrett et Ted Kord jusqu'à cet étudiant Jaime Reyes. Mais bizarrement le film occulte les meilleurs amis Brenda Del Vecchio et Paco, et surtout il n'est plus un fan de Batman rêvant de devenir un superhéros, bien au contraire ce qui amène à une séquence de crise existentielle poussive. On sent la volonté de faire un film grand public et généreux à tous les niveaux, mais dans une succession de scènes de genres différents plutôt que d'un savant mélange des genres. Ainsi, on passe assez brutalement de la comédie latino-familiale avec message démago-social, à un film de superhéros Marvel où on pense beaucoup à Spider-Man, vient le drame pathos et larmoyant, la partie action qui alterne entre séquence efficace mais basique et humour grotesque voir ridicule  jusqu'à ce final façon comédie romantique. La famille Latino prend sans doute trop de place, surtout avec la grand-mère qui n'a de toute façon pas pu vivre ce qu'elle avance (elle ne pouvait être née !) et offre un délire trop cartoonesque peu cohérent avec le reste du film ni sur le fond ni sur la forme. Une tentative à la "Shazam !" bancale qui offre de instants fugaces plutôt drôles mais tout aussi mal assortis entre eux. Un film avec quelques bons passages mais trop rares face à un scénario sans idée ni inspiration, des effets spéciaux pas tous impeccables et des acteurs qui manquent de charisme ou de présence pour la plupart. DC Comics se prend une nouvelle fois les pieds dans le tapis à vouloir trop copier Marvel. Dommage.

Note :  

Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :