Rambo : Last Blood (2019) de Adrian Grunberg
Après des années de tergiversions (un 5ème opus, oui ?! Non ?!), Stallone a tranché pour cette ultime mission après les précédents, le culte "Rambo" (1982) de Ted Kotcheff, les médiocres "Rambo II - la Mission" (1985) de George Pan Cosmatos et "Rambo III" (1988) de Peter MacDonald puis la dernière boucherie "John Rambo" (2008) réalisée par Stallone lui-même. Le petit succès de ce dernier (112 millions de dollars au box-office mondial pour 47 de budget) a sans doute poussé à y croire encore. Ce nouveau film démarre 10 ans après "John Rambo", où on retrouve le héros en éleveur dans son ranch où il s'est peu à peu reconstruit sans être totalement libéré de ses démons... Des démons qui ne vont pas tarder à se réveiller après que celle qu'il considère comme sa fille adoptive soit enlevée par un Cartel mexicain...
Si Sylvester Stallone est producteur-scénariste-acteur il a laissé les rênes à Adrian Grunberg, qui a notamment travaillé avec Mel Gibson en étant Assistant Réalisateur sur "Apocalypto" (2007), "Hors de Contrôle" (2010) de Martin Campbell et "Kill the Gringo" (2012) qui était son premier long métrage en tant que réalisateur. Evidemment Stallone reprend son rôle emblématique aux troubles post-traumatiques. Il est surtout entouré de seconds rôles féminins peu connues, sa "gouvernante" Adriana Barraza aperçues dans "Amours Chiennes" (2000) et "Babel" (2006) tous deux de Alejandro Gonzales Inarritu, la "fille adoptive" incarnée par Yvette Monreal vue dans quelques séries TV et un petit rôle dans le film "Lowriders" (2016) de Ricardo de Montreuil, puis Paz Vega qui n'a pas franchement confirmée malgré un début de carrière prometteur avec "Lucia et le sexe" (2002) de Julio Medem et "Parle avec Elle" (2003) de Pablo Almodovar... Le film a bien du mal a démarré, symptomatique d'un scénario poussif qui cherche à se démarquer des précédents opus mais sans franchement y arriver, oscillant ainsi entre bonnes idées et stupidités et/ou maladresses. La première partie insiste beaucoup trop sur le fait que John rambo s'est assagi auprès de Maria, gouvernante devenue une sorte de co-locataire, et Gabrielle sa petite-fille. Une survie presque idyllique qui nous impose un Rambo en pré-retraité ermite entouré des deux femmes qui le dorlotent. Une première partie un peu lourde et peu subtile.
Il est aussi vrai que notre intérêt pour cet héros réside dans ses soucis psychologiques post-traumatiques, et ensuite dans l'action pure que nous promet un tel personnage. Outre le fait que les médicaments et ces dix années paisibles n'ont pas guéri Rambo, la bonne idée du film reste le sous-terrain labyrinthique sous le ranch, preuve s'il en est que John Rambo a encore besoin de s'enterrer et de se sentir protéger, des tunnels qui semblent agir comme une catharsis tout en l'enfermant dans une atmosphère anxiogène. La partie mexicaine est pas mal, nous immergeant dans une tragédie dont on attend pas l'issue. On peut regretter que le seul personnage féminin valable (Paz Vega en journaliste) soit si peu exploitée. La meilleure partie du film est donc l'assaut final, Cartel vs Rambo un peu téléphoné mais qui semble parfaitement logique. Le film offre donc une partie émotion trop forcée pour convaincre, tandis que la partie action reste plutôt efficace. Mais le plus gros défaut repose sur les dialogues, ineptes et/ou complètement ringard et pompeux. L'auteur du roman original "First Blood" (1972), David Morrell twittera que ce film est "un gâchis"...
Note :