Jolt (2021) de Tanya Wexler

par Selenie  -  6 Octobre 2021, 13:30  -  #Critiques de films

5ème long métrage de la réalisatrice Tanya Wexler après notamment le savoureux "Oh My God !" (2011) et le plus discutable "Buffaloed" (2019). Elle revient avec un sous-genre en soi, l'action movie féminin et féministe qui se fait une place de plus en plus forte sur les écrans de "Nikita" (1990) de Luc Besson à "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado en passant par "Salt" (2010) de Phillip Noyce, "Hanna" (2011) de Joe Wright, "Colombiana" (2011) de Olivier Megaton, "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch, "Peppermint" (2018) de Pierre Morel ou encore "Ava" (2020) de Tate Taylor. Un sous-genre qui a le vent en poupe mais dont la valeur moyenne est souvent assez médiocre faut bien l'avouer, et rien que le fait de voir l'actrice principal affublée d'une blondeur superficielle ne donne pas forcément confiance. Le sous-genre est plutôt casse-gueule donc, ce nouveau projet est de surcroît signé d'un scénariste inconnu, Scott Wascha. Le mot "Jolt" signifie secousse, et fait référence en mécanique à un à-coup ou une accélération sans notion de choc ...

Lindy est devenue une très belle femme mais qui est suivi psychologiquement suite à un trouble neurologique rare. Après une enfance particulièrement difficile, elle a enfin trouvé un traitement qui permet de gérer ses troubles tant bien que mal, à savoir maîtriser ses pulsions de rage et de violence grâce à des électrochocs qu'elle manipule manuellement. Elle tente de trouver l'amour, ce qui semble enfin lui sourire après sa rencontre avec un homme. Malheureusement celui-ci est retrouvé mort, Lindy a le coeur brisé et se donne alors pour mission de le venger... L'héroïne est incarnée par Kate Beckinsale dont l'expérience dans le genre action n'est plus à démontrer depuis les cinq films de la franchise "Underworld" (2003-2016). Le psy est interprété par Stanley Tucci vu récemment dans "The Silence" (2019) de John R. Leonetti et "Sacrées Sorcières" (2020) de Robert Zemeckis, l'amant tué est joué par Jai Courtney surtout connu pour son rôle de Boomerang dans les deux films "Suicide Squad" (2016) de David Ayer et "The Suicide Squad" (2021) de James Gunn, Les deux enquêteurs de police sont joués par Laverne Cox révélée par la série TV "Orange is the New Black" (2013-2019) et vue sur grand écran dans "Promising Young Woman" (2020) de Emerald Fennell, puis Bobby Cannavale vu dans "Thunder Force" (2021) de Ben Falcone et dans "The Jesus Rolls" (2020) de et avec John Turturro après lequel il retrouve sa partenaire Susan Sarandon vue également il y a peu dans "Blackbird" (2020) dernier film du cinéaste Roger Michell. Et enfin citons le grand méchant incarné par David Bradley surtout remarqué en tant que Argus Rusard dans la saga "Harry Potter" (2001-2011)... L'idée de base (se calmer à coup d'auto-électrochoc) est plutôt savoureuse et fait du film le pendant féminin dans un mixte détonnant entre "Hyper Tension" (2007) du duo Neveldine-Taylor avec Jason Statham et la trilogie "John Wick" (2014-2019) de Chad Stahelski, ajouté forcément à tout ce qui a déjà été vu dans les films du genre sus-cités plus haut.

Ainsi le réalisateur (ou un autre !) s'est semble-t-il senti obligé de faire de sa star une (fausse) blonde, dont l'objectif de vie est une vengeance ! Mais cette fois la vengeance sent surtout le ridicule, car ici pas de viol ou du meurtre de sa famille ou même la "sienne" mais une vengeance pour un individu qu'elle ne connaît pas ! On aura eu mieux question raison ou cause de hargne vengeresse. Esthétiquement on oscille entre la laideur d'un comics acidulé et des décors où se mêlent CGI et carton pâte sans imagination. Le pire sont les scènes d'action qui accumulent idioties ou incohérences, comme ce passage l'héroïne ne sait pas conduire et dans la seconde d'après elle est une vraie pilote, où une séquence où elle se fait tabasser mais s'en sort avec deux égratignures. La mise en scène n'est pas mieux, trop clippesque, elle ne permet pas de savourer les scènes d'action au mieux car trop découpées. Les personnages sont des ersatz de tout ce qu'on voit d'emblée dans ce genre de films (duo de flics, le psy plus ou moins attaché, l'amant, le traître...), sans parler de l'héroïne forcément, belle forcément, badass forcément... Etc... Le mix humour-action fonctionne plutôt assez bien, Kate Beckinsale fait le job pour que le tout surnage un temps soit peu. Mais le pire est que votre serviteur a vu un autre film du genre avec "Kate", eh ben devinez quoi ?! À peu près la même chose... À suivre... 

 

Note :            

 

08/20
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