The Suicide Squad (2021) de James Gunn

par Selenie  -  4 Août 2021, 13:32  -  #Critiques de films

On peut s'interroger sur la nécessité d'un tel film après "Suicide Squad" (2016) de David Ayer, un film qui avait déçu malgré un succès au box-office Monde en engrangeant pas moins de 750 millions de dollars pour un budget de 175. Ce nouveau projet est finalement une sorte d'anomalie, ni une suite ni un remake ni un reboot mais aussi un peut tout ça à la fois (?!) Vu le faible taux de satisfaction exit David Ayer, bienvenu à James Gunn, réalisateur du dyptique "Les Gardiens de la Galaxie" (2014-2017) de chez Marvel, qui a été choisi après avoir été licencié par Disney suite à des tweets polémiques. Résultat, Warner engage le cinéaste pour intégrer le concurrent DC Comics et signer ce 10ème film DC depuis "Man of Steel" (2013) de Zack Snyder et après "Wonder Woman 1984" (2021) de Patty Jenkins. Ironie du sort, Disney est ensuite revenu sur sa décision James Gunn devrait donc revenir pour "Les Gardiens de la Galaxie 3" (2023) ! En tous cas, ce nouveau long métrage Suicide Squad est tiré de l'équipe Task Force X créée en 1987 par John Ostander et est adapté personnellement par un James Gunn réalisateur-scénariste et avec Zack Snyder à la production...  La prison de Belle Rêve abrite les pires criminels et possède le plus haut taux de mortalité. C'est donc tout logiquement que Amanda Waller y choisit certains des pires psychopathes pour une mission suicide. Ainsi Bloodsport, Harley Quinn, Captain Boomerang, Peacemaker et quelques autres acceptent à l'insu de leur plein gré puisque Waller peut lers tuer à distance si jamais ils leur passaient l'idée d'échapper à leur destin. Ils sont envoyés en mission sur l'île de Corto Maltese où ils vont devoir affronter des guerilleros et un certain Starro...

Au casting, on retrouve quelques personnages emblématiques qui étaient déjà dans le film précédent, mais parmi les absents on peut noter celle de Will Smith alias Deadshot qui est à la fois remplacé et pas vraiment (ce qui permet d'espérer son retour éventuel dans une suite !) par Bloodsport incarné par Idris Elba vu récemment dans "Concrete Cowboy" (2020) de Ricky Staub et qui revient chez les super-héros après "Thor : Ragnarok" (2017) de Taika Waititi. On retrouve surtout trois des protagonistes du précédent opus, Margot Robbie alias Harley Quinn qui reprend donc son personnage également vu dans "Birds of Prey" (2020) de Cathy Yan, Joel Jinnaman alias Rick Flag acteur vu récemment dans "Sons of Philadelphia" (2021) de Jérémie Guez, et Jai Courtney alias Boomerang vu récemment dans "The Good Criminal" (2020) de Mark Williams et "Jolt" (2021) de Tanya Wexler, puis évidemment la chef manipulatrice Viola Davis alias Amanda Waller récemment remarquée dans le rôle titre de "le Blues de Ma Rainey" (2020) de George C. Wolfe. Deux amis de longues dates se retrouvent aussi, Sylvester Stallone alias the Shark et Michael Rooker alias Savant qui ont joué ensemble dans "Cliffhanger" (1993) de Renny Harlin et "Les Gardiens de la Galaxie 2". Citons ensuite John Cena alias Peacemaker vu récemment en frangin Toretto dans le très médiocre "Fast and Furious 9" (2021) de Justin Lin, Alice Braga révélée dans l'excellent "La Cité de Dieu" (2002) de Fernando Meirelles et vue dans "les Nouveaux Mutants" (2020) de Josh Boone, Sean Gunn vu dans les précédents films de son frère, puis notons le caméo de Taika Waititi alias Ratcatcher vu dans ses propres films "Thor : Ragnarok" et le magnifique "Jojo Rabbit" (2019)... Le prologue donne le ton avec un choix assumé de James Gunn de prendre un petit contre-pied avec le film de David Ayer qui avait opter pour un angle de vue plus sérieux et plus premier degré malgré des personnages hauts en couleurs. Cette Gunn assume et assure un spectacle fun, décomplexé et jouissif qui s'avère complètement cohérent avec ses films précédents comme "Super" (2010) et son dyptique "Les Gardiens de la Galaxie".

De la dérision à tous les étages, de l'ironie, de l'humour à plusieurs degrés, de l'absurde souvent raccord avec la personnalité des personnages et en évitant le dessous de la ceinture en prime. La mission en elle-même manque cruellement d'intérêt et de fond et devient même plutôt un prétexte à un gros foutoir, mais permet un final spectaculaire qui joue sur le mythe des kaïjus japonais (monstres gigantesques comme les "Godzilla" et autre "Pacific Rim"). Comme un effet miroir aux débilités des "supervilains" entre loufoquerie puérile et folie psycho il y a un degré de violence non négligeable, parfois assez trash sans être irregardable, souvent amoral (conscience proche de zéro !) ce qui est un très bon point puisque les super vilains se doivent logiquement d'être un cran net dans l'absence de considération. Sur ce point finalement, Gunn se fait sans doute plus audacieux aussi bien sur le gore que sur l'amoralité que son compère Ayer. Le délire des personnages se prolonge jusque dans leur costume qui frôle pour certains l'amateurisme mais qui colle idéalement à l'autodérision et à la pointe satirique derrière. Par contre, le film à un gros défaut, un rythme trop saccadé, des baisses de régime nette qui font que le film joue les montagnes russes et n'apporte même pas l'émotion escomptée. En conclusion, James Gunn signe un film de supervilains dingue à l'image de ses personnages, un feu d'artifice certe parfois outrancier mais diablement fun qui s'assume comme un divertissement pop corn aussi bêtement drôle qu'efficace dans l'action pure. Pas un chef d'oeuvre, mais un film qui fait le job avec plus de cohérence que le film précédent. Un bon moment.

 

Note :            

 

14/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

14/20
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