Snake Eyes (2021) de Robert Schwentke

par Selenie  -  7 Octobre 2021, 09:41  -  #Critiques de films

À ne pas confondre avec les films homonymes "Snake Eyes" (1993) de Abel Ferrara et "Snake Eyes" (1998) de Brian De Palma. Ce nouveau film n'a rien à voir avec ses prédécesseurs puisqu'il s'agit, officiellement, à la fois d'un spin-off et d'un prequel aux films "G.I. joe : le Réveil du Cobra" (2009) de Stephen Sommers et "G.I. Joe : Conspiration" (2013) de Jon M. Chu, soit une nouvelle adaptation tirés des célèbres personnages G.I. Joe de chez Hasbro. "Snake Eyes" est donc un des héros principaux, et ce nouveau projet est surtout inspiré de la série TV "G.I. Joe : Héros sans Frontières" (1983-1984) qui était une co-production Marvel, et revient sur les début de ce héros comme l'indique bien le titre en V.O. "Snake Eyes : G.I. Joe Origins". Le premier jet du scénario est signé de Evan Spiliotopoulos qui a travaillé des années chez Disney comme sur "Winnie l'Ourson et l'Éfélant" (2005) de Frank Nissen ou "La Belle et la Bête" (2017) de Bill Condon, avant de "muscler" son genre en signant "Charlie's Angels" (2019) de Elizabeth Banks et en passant derrière la caméra avec un premier film d'horreur "La Chapelle du Diable" (2021). Il co-écrit ensuite avec Anna Waterhouse et Joe Shrapnel, scénaristes des films "La Couleur de la Victoire" (2016) de Stephen Hopkins, "Coeurs Ennemis" (2019) de James Kent et "Rebecca" (2020) de Ben Wheatley. Et enfin, le film est confié au réalisateur Robert Schwentke auquel on doit entre autre les films "Red" (2010), "R.I.P.D. Brigade Fantôme" (2013), les deux derniers "Divergente" (2015-2016), un pur produit hollywoodien donc pour ce réalisateur allemand qui revient outre-Atlantique après être revenu aux sources avec son meilleur film "The Captain : l'Usurpateur" (2017)... Snake Eyes a vu son père se faire assassiner quand il était enfant. Aujourd'hui il est devenu un combattant clandestin et travaille pour un gang Yakuza mais il doit fuir après avoir sauvé un homme qui s'avère être l'héritier d'un clan ancestral japonais. Mais Snake Eyes a un secret qu'il cache et son ancien patron le force à trahir le clan qui pourrait pourtant devenir sa nouvelle famille...

Le héros est incarné par Henry Golding révélé dans "Crazy Rich Asians" (2018) de Jon M. Chu et vu dans "L'Ombre d'Emily" (2018) de Paul Feig puis "The Gentlemen" (2020) de Guy Ritchie. Son alter ego au sein du clan est interprété par le moins connu Andrew Koji repéré dans la série TV "Warrior" (2019-2020) et qu'on verra bientôt dans "Bullet Train" (2022) de David Leitch. Parmi les membres du clan citons Iko Uwais star des très bons "Merantau" (2009) et "The Raid" (2011) tous deux de Gareth Evans mais depuis abonné aux seconds rôles ou à des films plus confidentiels mais parmi les plus récents citons "Triple Threat" (2019) de Jesse V. Johnson, puis Peter Mensah grand black charismatique surtout remarqué dans "300" (2006) de Zack Snyder et "300 : la Naissance d'un Empire" (2014) de Noam Murro, et n'oublions l'actrice Haruka Abe vue dans "47 Ronins" (2013) de Carl Rinsch, "Tokyo 70" (2015) et "Simana" (2016) tous deux de Tony Sebastien Ukpo. Une alliée est également jouée par Samara Weaving, nièce d'un certain Hugo Weaving, vue dans le dyptique "The Babysitter" (2017-2020) tous deux de McG. Parmi les ennemis citons le parrain Yakuza incarné par Takehiro Hira vu notamment dans "Hara-Kiri : Mort d'un Samouraï" (2011) et "Gyakuten Saiban" (2012) tous deux de Takashi Miike, et Ursula Corbero vue dans "La Corona Partida" (2016) de Jordi Frades, L'Arbre de Sang" (2018) de Julio Medem et surtout remarquée dans la série TV "La Casa de Papel" (2017-2021). Pour finir citons encore Samuel Finzi qui retrouve le réalisateur après "The Captain - l'Usurpateur", puis James Hiroyuki Liao aperçu dans "World Invasion : Battle Los Angeles" (2011) de Jonathan Liebesman et "Star Trek Into Darkness" (2013) de J.J. Abrams... Si il s'agit d'un prequel, on notera que pourtant le Snake Eyes des deux premiers films G.I. Joe n'est pas de retour, l'acteur Ray Park (célèbre Dark maul dans "Star Wars") ne reprend pas son rôle. Ensuite il est évident que ce soit-disant prequel est avant tout le premier film de ce qui risque de devenir une nouvelle franchise (G.I. Joe donc) à l'instar des "X-Men", des autres Marvel et DC Comics. Néanmoins, on constate que les producteurs s'avèrent prudents puisque le budget alloué à ce film reste bien en-deça des mastodontes du genre avec "seulement" 88 millions de dollars, soit deux fois que le film originel de 2009.

Une fois n'est pas coutume, le début est expéditif et donc peu compréhensible notamment lorsque notre héros passe de la cage à l'usine alors qu'un caïd lui propose un job pour ses prouesses sur le ring ?! Ensuite, sans doute pas ni naïf ni idiot, il sait pour qui il bosse, mais il risque son job et surtout sa vie pour un parfait inconnu ?! Les 15 premières minutes sont ainsi au mieux incohérentes au pire simplement stupides. Ensuite le récit s'avère très classique mais devient malgré tout plus efficace surtout grâce au "triumvirat" du clan (Uwais-Mensah-Abe) qui vole presque la vedette aux deux personnages centraux. Sur certains points précis on frôle le ridicule, techniquement avec des effets spéciaux médiocres (les "monstres"), ou par des choix hasardeux comme les "petites" motos qui font plus mobylettes stylées. Mais le pire est sans doute dans l'évolution des deux personnages centraux, Snake Eyes n'apprend finalement pas grand chose au sein du clan, ne semble pas gêné outre mesure par la déloyauté qu'on lui impose à l'insu de son plein gré, tandis que son ami chef du clan change de personnalité et de destin en une demi-seconde ! À la fin, le film tombe dans l'écueil habituel et récurrent au genre, où comment un pouvoir quasi invincible n'est pas franchement utilisé comme tel ?! En effet, pourquoi mettre en place une bataille rangée alors qu'il suffit au yakuza d'utiliser seul son pouvoir pour gagner en quelques minutes ?! Ben non, palabres inutiles et batailles armées superflues permettent de combler les minutes du film et de trouver ainsi une solution pour que les gentils gagnent. Lassant... En conclusion ce film est un melting-pot de tout ce qu'il ne faut pas faire tout en offrant le contenu attendu. Les plus indulgents diront "c'est pas mal" ou "ça se regarde", les autres souffleront et oublieront.

 

Note :            

 

08/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

12/20
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