Encanto (2021) de Byron Howard, Jared Bush et Charise Castro Smith

par Selenie  -  29 Décembre 2021, 15:47  -  #Critiques de films

60ème long métrage classique d'animation Dsiney depuis "Blanche-Neige et les Sept Nains" (1937) et juste après "La Reine des Neiges 2" (2019). Dès  2016 le grand ponte John Lasseter a proposé de réunir certains des deux grands succès de l'époque pour ce nouveau projet. Ainsi, l'auteur-compositeur Lin-Manuel Miranda qui a travaillé sur les chansons de "Vaïana" (2016) de Ron Clements et John Musker est associé au duo Byron Howard et Jared Bush qui venait de signer "Zootopie" (2016). Mais rappelons aussi que Byron Howard a réalisé "Volt, Star Malgré Lui" (2008) et "Raiponce" (2010), et que Jared Bush a écrit le scénario de "Vaïana". Lin-Manuel Miranda s'est depuis également distingué en signant les partitions du film "D'Où l'On Vient" (2021) de Jon C. Chu. Le trio est ensuite rejoint par Charise Castro Smith à la réalisation pour sa première expérience dans l'animation, jusqu'ici elle a surtout travaillé à la télévision notamment pour les scénarios des séries TV "L'Exorciste" (2015-2016) et "The Haunting of Hill House" (2018-...). À noter que le budget de "Encanto" (qui signifie "charme" ou "enchantement" en espagnol) est de "seulement" 50 millions de dollars, bien moins des 110, 150 millions voir 175 millions des productions précédentes comme "Vaïana" ou encore le récent "Raya et le Dernier Dragon" (2021) de Don Hall et Carlos Lopez Estrada...  

Dans un village isolé des montagnes de Colombie, la famille Madrigal habite une maison enchanté au sein de laquelle tous les membres de la famille possède un pouvoir magique. Tous, sauf Mirabel, 15 ans, qui n'a reçu aucun don et personne dans la famille ne peut l'expliquer mais tous espère qu'un jour le don qui doit être le sien se dévoilera. Mais un jour, la magie semble quitter la maison et les membres de la famille, Mirabel va alors tenter de sauver sa famille dans un unique espoir... Outre sa participation au scénario Lin-Manuel Miranda a donc écrit la plupart des chansons, tandis que la musique a surtout été composée par Germaine Franco qui avait travaillé sur l'autre classique "latino" "Coco" (2017) de Lee Unkrich et Adrian Molina. La voix de l'héroïne Mirabel en V.O. est assurée par Stephanie Beatriz, actrice qui retrouve Lin-Manuel Miranda pour la troisième fois après la série TV "Brooklyn Nine-Nine" (2013-...) où ce dernier est acteur, et après "D'Où l'on Vient" elle devant la caméra lui derrière les chansons. Pour être le plus fidèle possible à la culture Colombienne, les réalisateurs et scénaristes ont voyagé en Colombie en 2018, puis ont fait appel à des consultants dont Juan Rendon et Natalie Osma, des documentaristes colombiens. On devine d'emblée que  ce film n'a d'autre but que de surfer de façon très opportuniste sur la mode et l'actualité du moment, à savoir mondialiser les thématiques culturelles et sociales, métisser le tout, et surtout bien montrer que Disney est aussi féministe que n'importe qui. On caresse dans le sens du poil, tout le monde il est  gentil, tout le monde il est beau. Disney dans sa splendeur lisse et mièvre. Pas de méchant, juste une famille comme les autres (ou presque !) avec sa bonne dose de bons et beaux sentiments mixés au sens moral et chrétien le plus aigu.

Esthétiquement et dans la forme c'est assez magique en effet, c'est coloré, virevoltant, joli, techniquement c'est bluffant, fluide... etc... Disney sort toute sa gamme, Disney est le top on le sait déjà depuis longtemps. Malheureusement le reste est une vraie déception. Les chansons et la musique manquent de personnalité, pas un morceau ne sort du lot à l'instar d'un "Roi Lion" ou d'un "Reine des Neiges", et franchement, comme souvent au lieu de soigner 2-3 passages emblématiques on est noyé dans une comédie musicale où trop de chansons insipides irritent les oreilles. Mais le plus décevant reste l'intrigue, son histoire, où on comprend pas grand chose et qui est vide de sens. Un flash-back pour expliquer l'origine des dons sans qu'on sache vraiment le pourquoi du comment, idem pour l'absence de don de Mirabel avec une explication très fumeuse et tout ça nous est servi en un déluge niaiseux, simpliste et  moralisateur. Même le fiston est resté froid devant tant de mélasse sirupeux. Le récit est donc d'un ennui poli dans ce film qui manque singulièrement d'ambition et d'audace. Du Disney d'usine facile et faineant.

 

Note :      

 

08/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

08/20
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