Et Plus si Affinités (2024) de Olivier Ducray et Wilfried Meance

par Selenie  -  5 Avril 2024, 09:20  -  #Critiques de films

Second long métrage après "Jumeaux mais pas Trop" (2022) le duo Olivier Ducray et Wilfried Meance revient avec un projet qui est le remake de la comédie espagnole "Sentimental" (2021) de Cesc Gay. Le duo de réalisateurs-scénaristes retrouve pour ce projet leur co-scénariste Jean-Paul Bathany qui a également co-écrit le navrant "Poltergay" (2006) de Eric Lavaine, "L'Homme qui voulait Vivre sa Vie" (2010) de Eric Lartigau ou "La Ville Lumière" (2012) de Pascal Tessaud... 

Après 25 ans de vie commune, Xavier et Sophie forme un couple qui semble s'essouffler. Le jour où elle décide d'inviter leurs voisins Xavier est loin d'être enchanté qui a quelques reproches à faire à ces voisins peu discret surtout lors de leurs ébats nocturnes ! Bon gré mal gré le dîner est organisé, leurs voisins Adèle et Alban vont confirmer un mode de vie qui va pousser Xavier et Sophie à une introspection à l'insu de leur plein gré... Xavier et Sophie sont incarnés par Isabelle Carré vue entre autre dans "Les Sentiments" (2003) de Noémie Lvovsky, "Les Emotifs Anonymes" (2010) de Jean-Pierre Améris ou "Le Tourbillon de la Vie" (2022) de Olivier Treiner, et retrouve donc après "Se Souvenir de Belles Choses" (2002) de Zabou Breitman et "La Dégustation" (2022) de Ivan Calbérac son partenaire Bernard Campan vu notamment dans "Les Trois Frères" (1995) de et avec ses potes Inconnus, "Le Coeur des Hommes" (2003) de Marc Esposito, "Un Sac de Billes" (2017) de Christian Duguay ou "Presque" (2021) de lui-même et Alexandre Jollien. Les voisins sont joués par Julia Faure vue dernièrement dans "Le Daim" (2019) et "Fumer fait Tousser" (2022) tous deux de Quentin Dupieux ou "La Bête" (2023) de Bertrand Bonello, puis par Pablo Pauly vu dans "On sourit pour la Photo" (2022) de François Uzan, "Pétaouchnok" (2022) de Edouard Deluc ou "Un Hiver en Eté" (2023) de Laetitia Masson... Alors forcément, étant un remake d'un film déjà vu on a surtout peur d'avoir les mêmes défauts ce qui est vrai pour certains points et faux pour d'autres. D'abord Olivier Ducray et Wilfried Meance évite un huis clos trop théâtral grâce à une mise en scène bien plus inspirée que Cesc Gay. C'est ici filmé à l'épaule ce qui donne une fluidité plus naturelle tout en offrant quelques petits plan-séquences comme les 12mn de l'apéro. On notera aussi qu'au début du film les plans sont larges pour se resserrer au fil du récit pour imposer la sensation de prise au piège, de malaise.

Par là même le film début rapidement sans prologue appuyé pour bien nous montrer le couple en crise. On le sait vite pas besoin de s'éterniser. La soirée débute donc vite pour comprendre que le propos est tout aussi peu subtil, en effet les voisins sont assez limpides et draguent de façon trop frontale. Les femmes sont les plus attachantes, les hommes sont plus dans le cliché mais ça passe grâce à l'empathie naturel de Bernard Campan qui compense une aigreur détestable, et, surtout, il y a l'heureuse surprise de Pablo Pauly qui est particulièrement savoureux en séducteur cabot et sarcastique sûr de son charme. Les dialogues sont parfois drôles, mais les joutes verbales prennent toute leur ampleur grâce aux acteurs qui s'amusent (plus que dans le film espagnol). Par contre on a droit évidemment et encore à une fin trop dramatique et, encore et toujours, on regrette le 100% comédie. En conclusion, un remake (pour une fois !) supérieur à l'original mais on aurait aimé des dialogues plus subtils et des répliques moins copiés-collés. Néanmoins on passe un bon moment. 

 

Note :                 

13/20
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