La Pie Voleuse (2025) de Robert Guédiguian
24èmz long métrage de Robert Guédiguian depuis "Dernier Eté" (1980) et retrouve son équipe fidèle et ses acteurs fétiches pour ce nouveau projet. D'ailleurs notons que dans sa filmo seul le film "Le Promeneur du Champs-de-Mars" (2005) est composé d'un casting sans ses fidèles camarades. L'idée du film lui est venu ainsi : "Il y a peu, à l'Estaque, j'ai assisté à une projection en plein air de Dernier Eté, mon premier film tourné en 1980. C'était une fête extraordinaire. Des gens reconnaissaient leur père, qui était figurant sur le film, décédé depuis. Ou il se revoyaient gamins faisant de la figuration. Ou constataient que la maison dans laquelle nous avons tourné était celle de leur oncle..." Le cinéaste n'avait plus tourné dans ce quartier emblématique du nord-ouest de Marseille depuis "Les Neiges du Kilimandjaro" (2011). Le réalisateur-scénariste co-écrit le scénario avec Serge Valletti avec qui il a collaboré auparavant sur les films "Au Fil d'Ariane" (2014) et "La Villa" (2017)...
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Maria n'est plus toute jeune et aide des personnes plus âgées qu'elle. Tirant le diable par la queue, elle dérobe quelques euros à tous ces braves gens dont elle s'occupe avec dévotion et qui pour cela l'adorent. Pourtant, un jour une plainte pour abus de faiblesse la conduit en garde à vue... Au casting on retrouve évidemment sa conjointe et muse Ariane Ascaride qui est de tous les films depuis "Dernier Eté" (1980), à l'instar du camarade Gérard Meylan et ses 21 films avec Guédiguian, mais aussi Jean-Pierre Darroussin vu récemment dans "Juliette au Printemps" (2024) de Blandine Lenoir et ses 19 films avec ses amis depuis "Ki lo sa ?" (1985). Il y a aussi la jeune génération, qui se retrouvent chacun pour la 6ème fois sous la direction de Guédiguian depuis "L'Armée du Crime" (2009) avec Robinson Stévenin vu récemment dans "Le Roman de Jim" (2024) des frères Larrieu, Grégoire Leprince-Ringuet vu il y a peu dans "Sarah Bernhardt, la Divine" (2025) de Guillaume Nicloux, et Lola Naymark qui avait rencontré auparavant Ariane Ascaride dans "Brodeuses" (2004) de Eléonore Faucher. Citons aussi Jacques Boudet, mort peu de temps après le tournage, qui en est ici à son 15ème et ultime avec Guédiguian depuis "Rouge Midi" (1984). Puis enfin n'oublions pas la nouvelle arrivée dans cette univers avec Marilou Aussilloux vue dans "Adieu les Cons" (2020) de Albert Dupontel, "En Corps" (2023) de Cédric Klapisch ou "Sous le Tapis" (2023) de Camille Japy... Outre Jacques Boudet, le cinéaste a dû aussi dire adieu à Michel Vandestien, Chef décorateur de la plupart de ses films, mort également en 2024 mais avant le tournage. Guédiguian l'a alors remplacé par David Vinez avec qui il avait déjà collaboré sur "Et la Fête continue !" (2023)... L'immersion dans le quartier de l'Estaque offre son côté exotique franco-français plutôt sympathique façon image d'épinal. Et surtout on adore la famille Guédiguian, toujours un véritable plaisir de revoir surtout le trio Maylan-Ascaride-Darroussin mais aussi Lola Naymark (si rare malheureusement) ou Robinson Stevenin que le poids des ans à rattraper pour ressembler encore plus à son père. En prime la jolie présence de Marilou Aussilloux qui tire son épingle du jeu.
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Mais le scénario du réalisateur-scénariste est tout à la fois ce qu'on aime dans son univers et toutes les maladresses qui font que la plupart de ses films restent à un niveau de film souvent hors sol ou gentiment démago. La force de Guédiguian, puis de Ariane Ascaride est de nous force à aimer une voleuse qui abuse de la confiance de personnes âgées, mais si on se laisse aller à l'empathie durant la séance après réflexion non, faut pas pousser ! Finalement on sauve le pauvre solitaire en fauteuil et la fille de la voleuse malgré qu'elle soit au centre de deux scènes incompréhensibles et/ou tendancieuses... ATTENTION SPOILERS !... l'homme qui l'accuse profite d'un moment de faiblesse de la jeune femme pour l'embrasser, évidemment vu la position de celle-ci elle se soumet, et un peu facile ensuite d'y apporter un véritable amour, cette scène est très problématique à tous les niveaux, puis ensuite on ne comprend donc pas du tout le fait que le piano soit finalement retiré ?!... FIN SPOILERS !... Ces deux passages sont les deux vrais soucis du film, l'une est quasi à gerber mais si l'anti-vomitif passe au forceps par l'amour naissant (a priori malgré que ce soit donc un beau salopard), l'autre est complètement illogique. On s'interroge sur le côté "tout le monde tire le diable par la queue sauf les petits vieux" ; en effet, agent immobilier ou routier au long cours ce ne sont assurément pas des smicards, tandis que les petits vieux semblent assez riches pour que personnes ne s'aperçoivent qu'ils sont volés. Pourtant ça passe, les bons sentiments nous volent notre intelligence, l'émotion passe sur quelques jolies scènes souvent amenées par les seconds rôles (Stévenin très bon) et finalement tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Note indulgente, en espérant excuser ce qui serait juste des maladresses.
Note :