Comment devenir Riche (grâce à sa Grand-Mère) (2025) de Pat Boonnitipat

Premier long métrage du thaïlandais Pat Boonnitipat qui avait jusque là uniquement signé quelques épisodes de séries TV avec "Diary of Tootsies" (2016), "Project S the Series" (2017) et "Bad Genius" (2020). Le projet date de 2020 et était d'abord prévu comme un drame. Les producteurs finissent par proposer la réalisation au cinéaste Pat Boonnitipat qui apporte sa patte, en collaboration avec Thodsapon Thiptinnakorn, scénariste ayant écrit entre autre "Homestay" (2018) de Parkpoom Wongpoom, "Notebook" (2019) de Nitin Kakkar et Mukesh Kumar ou "The Con-Heartist" (2020) de Mez Tharatorn. Finalement les auteurs changent de genre au fur et à mesure de l'écriture pour virer vers une comédie. Le film est un succès surprise, grâce à un buzz Tik Tok notamment et à un bouche à oreille viral. Le succès est mondial et bat même des classiques de Jacques Audiard ou Clint Eastwood dans plusieurs pays engrangeant plus de 74 millions de dollars au box-office Monde ce qui en fait le plus gros succès de l'Histoire pour un film thaïlandais... 

M apprend que sa grand-mère est malade, mais bientôt il y voit l'opportunité de mettre fin à ses galères. M devient alors le petit-fils modèle en espérant bien décrocher l'héritage. M va s'apercevoir que toucher le pactole n'est pas une mince affaire, mais peu à peu le petit-fils et sa grand-mère vont apprendre à mieux se connaître... Le petit-fils est joué par Putthipong Assaratanakul, acteur-chanteur célèbre à la télévision thaïlandaise, aperçu dans "Nong, Pee, Teerak" (2018) de Withaya Thongyooyong mais ce rôle reste son premier grand rôle au cinéma. La grand-mère est incarnée par Usha Seamkhum dans son premier rôle à 78 ans et qui a depuis prêté sa voix pour le film "Uranus 2324" (2024) de Thanadol Nualsuth. Citons ensuite Tontawan Tantivejakul célèbre mannequin en Thaïlande vue essentiellement dans des séries TV dont "Boys Over Flowers" (2021-2022) ou "10 Years Ticket" (2022-2023), Sarinrat Thomas aperçue dans le film "The Impossible" (2012) de Juan Antonio Bayona puis récemment dans "Bad Genius" (2024) de Nattawut Poonpiryia, Sanya Kunakorn vu entre autre dans "The Up Rank" (2022) de Vathanyu Ingkawiwat et Kulp Kaljareuk ou  "Bangkok Breaking : Enfer et Paradis" (2024) de Kome Kongkiat Komesiri, Pongsatorn Jongwilas vu dans "Homestay" (2018) de Parkpoom Wongpoom, "The Con-Heartist" (2020) de Mez Tharatorn ou "The Adventures" (2023) de Ittisak Eusunthornwattana, Himawari remarqué surtout à latélévision outre le film "Hunger" (2023) de Sitisiri Mongkolsiri, puis n'oublions pas les débutants et/ou non-professionnels comme Duangporn Oapirat, Wattana Subpakit, Sumalee Suteeratham, Phichai Prommate et Buppa Suttisanon... Le titre en V.O. "How to make Millions before Grandma Dies" en dit plus long sur le film mais de toute façon on s'y attend malgré une promo qui vante un "film qui a fait rire et pleurer le monde entier". Mais très vite on comprend que le film ne fait pas du tout rire, sourire 2-3 fois tout au plus, et les yeux humides peut-être pour les  plus sensibles vers la fin. On pense ainsi un peu au cinéma du japonais Hirokazu Kore-Eda.

On apprend surtout qu'en Thaïlande la question d'argent ne peut être dissocier des relations familiales, que l'hommage et le respect des anciens et des ancêtres est tout aussi fort que dans les autres pays d'extrême-orient mais que les nouvelles générations omettent ou occultent de plus en plus. Le film a un style naturaliste qui a l'avantage du réalisme et de l'authenticité mais qui manque de rythme et de surprise. Le scénario est aussi limpide que linéaire et manque donc d'enjeu. Heureusement, c'est bien fait, le sujet est bien traité, merveilleusement bien joué, et surtout c'est tendre et délicat. La cupidité intra-familiale est un poison et le lien avec la simple ingratitude est assez logique finalement. Loin d'être comique, le film reste un mélo intéressant et subtil mais très et trop tiré en longueur. A conseiller néanmoins.

Note :