Le Mélange des Genres (2025) de Michel Leclerc

par Selenie  -  17 Avril 2025, 08:24  -  #Critiques de films

7ème long métrage de Michel Leclerc depuis "J'Invente Rien" "(2006) et après le dernier en date "Les Goûts et les Couleurs" (2022). Ce projet est né suite aux nombreuses discussions plus ou moins tumultueuses autour du mouvement #MeToo d'avec son épouse et collaboratrice Baya Kasmi, mais aussi en y voyant une réponse à la tribune de Lola Lafon dans le journal Libération qui exhortait les hommes à prendre la parole et à soutenir les femmes. Le cinéaste veut avec ce film participer au débat : "Mais si les femmes ont besoin de notre soutien, d'entendre notre parole sur ces sujets, alors il faut accepter éventuellement que nous disions pas exactement ce qu'elles ont envie d'entendre. En particulier au sujet de cette peur que ressentent beaucoup d'hommes." Le réalisateur-scénariste co-signe une nouvelle fois son scénario avec son épouse donc, qui a connu elle-même de jolis succès avec ses films "Youssef Salem a du Succès" (2023) et actuellement en salle "Mikado" (2025). Le cinéaste précise qu'il a pour référence "Le Grand Blond avec une Chaussure Noire" (1972) de Yves Robert. Le film a été présenté au Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez où l'acteur Benjamin Lavernhe a rteçu le prix d'interprétation masculine... 

Simone, policière aux idées conservatrices, infiltre un collectif féministe qu'elle suspecte de complicité de meurtre. À leur contact pourtant Simone comme à s'ouvrir à leurs idées. Mais quand les membres du collectfi commencent à soupçonner Simone elle ne trouve pas mieux que de se couvrir en accusant le premier venu d'être son violeur. Ce dernier, Paul, un homme doux et discret se retrouve malgré lui une cible du collectif. Catastrophée par ce qu'elle a osé faire, Simone va tenter de réparer sa faute... La policière Simone est incarnée par Léa Drucker vue récemment dans "L'Été Dernier" (2023) de Catherine Breillat, "Un Homme en Fuite" (2024) de Baptiste Debraux et "Le Tableau Volé" (2024) de Pascal Bonitzer, tandis que son époux et collègue est joué par Vincent Elbaz vu dans "Le Livre des Solutions" (2023) de Michel Gondry, "Iris et les Hommes" (2023) de Caroline Vignal et "Vivants" (2023) de Alix Delaporte. Le pauvre accusé est joué par Benjamin Lavernhe vu dernièrement dans l'excellent "En Fanfare" (2024) de Emmanuel Courcol et retrouve après "Le Discours" (2020) de Laurent Tirard sa partenaire Julia Piaton, tandis que l'actrice Judith Chemla retrouve Benjamin Lavernhe après "Le Sens de la Fête" (2017) de Eric Toledano et Olivier Nakache et "Le Sixième Enfant" (2021) de Leopold Legrand puis retrouve après "Les Goûts et les Couleurs" (2022) l'acteur Félix Moati qui retrouve aussi Lavernhe après "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson mais surtout il retrouve le couple Leclerc-Kasmi pour la 5ème fois depuis "Télé Gaucho" (2012) et actuellement dans "Mikado" (2025). Citons encore Melha Bedia vue dans "La Très Très Grande Classe" (2022) de Frédéric Quiring et "Youssef a du Succès" (2023), Guillaume Bouttemy aperçu dans "C'est mon Homme" (2023) de Guillaume Bureau, puis n'oublions pas la toute jeune Joy Souque apparue dans "Les Chèvres !" (2024) de Fred Cavayé... Une flic infiltrée change peu à peu sa vision des choses au contact de militantes féministes qui n'auraient pas dû s'appeler les Hardies mais les Harpies. D'ailleurs elles paraissent attachiantes on sourient devant un panel qui ne rend pas franchement honneur à la gent féminine, parmi elle il y a l'hystérique, la militante bornée, mais aussi l'inculte ou celle qui n'a pas inventé la foudre, celle prête à tout... Etc... Mais étant femmes et évidemment victimes elles sont traitées avec empathie et donc on les excuse sans sourciller. A contrario par contre les hommes en prennent pour leur grade, à eux tous ils cochent les cases de facho, beauf, raciste, ingrat, lâche... etc... à l'exception de deux personnages, l'un est un flic intègre d'origine (forcément ?!) maghrébine, l'autre est un homme "déconstruit" et doux montré comme l'idéal que femme voudrait (ben voyons !).

Le film est donc aussi caricatural que manichéen, pas franchement de nuances et beaucoup d'amalgmes. Heureusement le tout est compensé par un casting parfait, et malgré les tares et/ou les clichés ils forment des exemples plus ou moins amusants de leur "clan". Ainsi les oeillères des militantes font soit sourire soit peur ou les policiers restent une énième fois les bouc émissaires faciles. Néanmoins, les messages passent, les dialogues permettent de dire les choses, de rappeler des évidences, grâce à un scénario savamment écrit et une construction narrative logique mais bien amené vers une fin presque surréaliste et onirique. L'accusation de viol arrive assez tardivement et c'est un très bon choix, ce qui permet de bien connaître les personnages avant et de comprendre ensuite leur réaction... ATTENTION SPOILERS !... si la fliquette a des remords logiques et attendus, le malheureux commence à croire qu'il est sans doute réellement un violeur ! C'est son doute qui amène à la réflexion générale autour des sujets abordés... FIN SPOILERS !... Ce qui compensent vraiment les poncifs restent la sincérité de traitement, on perçoit la volonté du réalisateur de sonner juste contre la masculinité toxique ce qui amène à une certaine indulgence. Au final c'est une comédie rafraîchissante et divertissante, on aurait aimer sans doute plus de gags francs pour zygomatiques mais le ton et le rythme reste efficace pour passer un bon moment ciné tout en abordant des thèmes complexes. 

 

Note :                 

14/20
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :