Youssef Salem a du Succès (2023) de Baya Kasmi
Second film de Baya Kasmi après "Je suis à Vous tout de Suite" (2015), dont la sortie a coïncidé justement avec l'idée originale de son projet : "Ce qui m'intéressait c'était la façon dont les traumatismes intimes pouvaient influencer nos choix de vies, politiques ou religieux. Le film a été reçu sous un angle sociétal, et on m'interrogeait sur l'immigration, l'islam, les cités, le voile... J'avais l'impression que tout le monde voyait le film comme une thèse sociologique sur les maghrébins de France... La liberté de raconter une histoire engage les autres malgré nous, et malgré eux (...) Est-ce qu'en France l'arabe a droit au romanesque ? Est-ce qu'il a le droit à la tragédie, à une dimension mythique ou universelle, en dehors de son appartenance sociale et religieuse ?" Outre ses propres films, la réalisatrice-scénariste écrit aussi pour les autres et surtout pour son conjoint, qui est aussi son co-scénariste, Michel Leclerc pour qui elle a co-écrit ses films depuis "Le Nom des Gens" (2010) jusqu'au récent "Les Goûts et les Couleurs" (2022) en passant par "La Lutte des Classes" (2019). Précisons que le film a été tourné et se déroule sur la ville "Port-de-Bouc" dans les Bouches-du-Rhône soit le même secteur que le film "BAC Nord" (2021) de Cédric Jimenez... Youssef Salem, 45 ans, est un écrivain à la carrière modeste, voir même râtée au vu de ses ambitions. Mais quand son nouveau roman rencontre un succès soudain ses ennuis commencent vraiment car son histoire est inspirée directement de ses proches et de sa famille. Il va tout faire pour que son livre ne tombe pas entre leurs mains...
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L'écrivain est incarné par Ramzy Bedia qui retrouve Kaya Basmi et Michel Leclerc après "Je suis à Vos tout de Suite" (2015) et "La Luttes des Classes" (2019), et il retrouve sa propre soeur, Melha Bedia après déjà "Pattaya" (2016) de Franck Gastambide, "Hibou" (2016) de lui-même, "Forte" (2020) de Katia Lewkowicz et "Tout Simplement Noir" (2020) de Jean-Pascal Zadi. Citons ensuite Noémie Lvovsky scénariste du récent "Les Amandiers" (2022) de Valeria Bruni-Tedeschi, vue dans "L'Envol" (2023)de Pietro Marcello et qui retrouve après "Les Invisibles" (2018) de Louis-Julien Petit sa partenaire Tassadit Mandi vue dans "Dheepan" (2015) de Jacques Audiard ou "Victor et Célia" (2019) de Pierre Jolivet, et retrouve aussi après "Dernier Étage, Gauche, Gauche" (2010) de Angelo Cianci l'acteur Lyes Salem qui était également dans "Je suis à Vos tout de Suite" (2015) vu récemment dans "La Vraie Famille" (2021) de Fabien Gorgeart et "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius, il retrouve encore après "Délice Paloma" (2007) de Nadir Moknèche l'acteur Abbes Zahmani second rôle récurrent du cinéma français de "Les Ripoux" (1984) de Claude Zidi à "Qu'est-ce qu'on a Tous fait au Bon Dieu ?" (2022) de Philippe De Chauveron en passant par "La Vie est un Long Fleuve Tranquille" (1988) de Etienne Chatiliez ou "La Daronne" (2020) de Jean-Paul Salomé, Virmala Pons qui retrouve un epartie de l'équipe après "Je suis à Vos tout de Suite" (2015) et "La Vie Privée de Monsieur Sim" (2015) de Michel Leclerc, Norbert Ferrer vu récemment dans "Maigret" (2022) de Patrice Leconte, "Canailles" (2022) de Christophe Offenstein et "Les Femmes du Square" (2022) de Julien Rambaldi, puis enfin Caroline Guiela Nguyen plus connue comme autrice et metteuse en scène mais qui a aussi réalisé les courts métrages "Saïgon - Deux êtres qui s'aiment et se promettent l'éternité" (2019) et "Les Engloutis" (2021)... Une voix Off ouvre le film, celle de l'auteur Youssef Salem qui lit son livre comme s'il s'agissait d'une autobiographie d'une jeune d'origine maghrébine qui vit au sein d'une famille singulière où les secrets sont légion. Une lecture qui présente une famille originale mais très vite on découvre que la famille en question est bien plus banale. Youssef Salem connaît enfin le succès mais seul, sa famille n'est pas franchement associée à ce succès surprise de "Le Choc Toxique".
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Pourtant, qu'un auteur puisse s'inspirer de ses proches au point que ça ne plaise pas forcément à sa famille c'est plus que vraisemblable. Mais encore faut-il s'y reconnaître et/ou que ce soit vraiment nuisible, et là on ne comprend pas cette crise familiale tant ce qui est raconté dans le livre est éloigné de la réalité. On apprend au fur et à mesure que les différences sont notables, qu'il n'y a rien de franchement méchant et/ou vexatoire ainsi on a bien du mal à comprendre le soucis. Dans le cas contraire il s'agit juste de jugements hâtifs, d'une fratrie particulièrement susceptible pour pas grand chose. Néanmoins l'intrigue se met en place, cet écrivain s'avère touchant en grand gamin qui veut à tout prix préserver son père, bien aidé par une éditrice haute en couleur. Ca manque un peu de rythme, de gags plus appuyés, de joutes verbales plus "littéraires" ce qui aurait donné plus de crédibilité à cet écrivain dont on a bien du mal à croire à son succès même surprise. Les sujets abordés sont nombreux et doivent parler à bon nombre de familles, maghrébines forcément mais pas que, et si certains clichés semblent faciles ce n'est jamais gratuits. Loin d'être une comédie dramatique sur un auteur, c'est plutôt une chronique familiale douce-amère souvent maladroite mais émouvante.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :