Qu'est-ce qu'on a Tous fait au Bon Dieu ? (2022) de Philippe De Chauveron
Après les succès de "Qu'est-ce qu'on a Fait au Bon Dieu ?" (2014) et "Qu'est-ce qu'on a Encore fait au Bon Dieu ?" (2019) avec respectivement 12,4 et 6,7 millions d'entrées France, rien de moins étonnant d'essorer encore la planche à billets avec une suite pour peut être clore une trilogie : "En Afrique, au Maghreb, au Liban, en Uruguay, au Japon... Le film a fait marrer les gens. Et en Allemagne "Monsieur Claude" est carrément devenu une expression pour décrire un français ! Alors, évidemment quand les deux premiers films ont rejoint les Top 100 des plus gros succès de l'histoire du cinéma en France, on sait qu'on peinera à atteindre les mêmes scores mais ça ne coupe pas les ailes pour autant, au contraire !" explique le réalisateur-scénariste. Ce dernier retrouve pour leur 6ème collaboration Guy Laurent, scénariste fidèle depuis "L'Amour aux Trousses" (2005). Plus triste, rappelons que le tournage a été endeuillé par un terrible accident de la route en avril 2021 où trois machinistes (19, 47 et 49 ans) ont trouvé la mort... Claude et Marie Verneuil fêtent bientôt leur 40 ans de mariage. Pour cette occasion, leurs quatre filles décident d'organiser une grande fête surprise dans la maison familiale de Chinon en invitant tous les beaux-parents pour un séjour de quelques jours. Bien malgré eux, le couple Verneuil va se retrouver à devoir recevoir les parents de leurs gendres Rachid, David, Chao et Charles pour un séjour familial forcément mouvementé...
Après les récents "Mystère à Saint-Tropez" (2021) de Nicolas Benamou et "Kaamelott : Premier Volet" (2021) de et avec Alexandre Astier le patriarche Christian Clavier retrouve l'équipe pour la troisième fois, dont son épouse incarnée par Chantal Lauby vue entre temps dans "Sol" (2020) de Jézabel Marques. On retrouve aussi les gendres et filles avec Frédérique Bel et Emilie Caen qui se retrouvent après "Ducobu 3" (2020) de Elie Semoun, leurs conjoints respectifs Medi Sadoun et Frédéric Chau qui eux se retrouvent après "Made in China" (2019) de Julien Abraham. Puis Elodie Fontan fidèle de l'équipe Philippe Lacheau depuis "Babysitting 2" (2015) jusqu'au tout récent "Super-Héros Malgré Lui" (2021), et son conjoint Noom Diawara seul gendre dont la famille est également présenté depuis le premier film avec sa soeur Tatiana Rojo, et les parents incarnés par Salimata Kamate et l'inénarrable Pascal Nzonzi. Les autres parents sont joués par Nanou Garcia qui retrouve plusieurs protagonistes après "À Bras Ouvert", Daniel Russo pas vu au cinéma depuis "Brèves de Comptoir" (2014) de Jean-Michel Ribes et vu depuis dans "Permis de Construire" (2022) de Eric Fraticelli, Abbes Zahmani et Farida Ouchani qui se retrouvent après "La Daronne" (2020) de Jean-Paul Salomé, Bing Yin et Li Heling qui se retrouvent après "Made in China" retrouvant ainsi également Medi Sadoun et Frédéric Chau. Pour terminer, le quatrième couple des "enfants" joué par Ary Arbittan (qui survit sur les écrans après son scandale sexuel) qui retrouve les réalisateurs et Christan Clavier après aussi "À Bras Ouvert" (2017), son épouse n'est par contre plus jouée par Julia Piaton pour cause de planning, elle est donc remplacée par Alice David qui retrouve Clavier et son amie/soeur Elodie Fontan après "Babysitting 2" (2015)...
La famille est réunie, tous vivent à côté des uns et des autres, et on comprend vite que cette proximité crée forcément des tensions même si chacun semble mettre de l'eau dans son vin. Les noces d'émeraudes s'imposent, et vu le passé compliqué on s'étonne encore que les quatre filles ne s'interrogent jamais sur les dangers d'inviter tous les beaux-parents. Il faut avouer que le scénario est assez bien construit pour faire en sorte de partager l'écran entre tous ces nombreux protagonistes, chacun ayant sa petite place au sein du récit ; une gageure. Par contre, l'humour reste exactement le même, les allusions géo-politiques sont les mêmes, les joutes verbales restent du même acabit... etc... Et si on a aimé le premier film car l'audace en cette période était assez rare et donc forcément jouissive, la recette s'essouffle. En témoigne d'ailleurs cette tentative de dynamiter un peu l'histoire avec le collectionneur allemand, mais malheureusement cette partie est tout simplement râtée. En effet, il s'avère que le twist sur son personnage ne sert finalement pas à grand chose jusqu'à cette ultime rebondissement qui tombe complètement à plat. Il y a toujours quelques passages drôles, souvent avec le père Koffi/Nzonzi, le père Dong/Bing Yin sort son épingle du jeu, par contre le père Benichou/Russo semble trop vouloir tirer la couverture tandis que les femmes sont les atouts majeurs de cet épisode. Pas extraordinaire, divertissant sans être hilarant, ce film sonne le glas (espérons-le !) et clôt une trilogie qui reste sympathique malgré ses maladresses et grâce à une premier film comme locomotive.
Note :