Coupez ! (2022) de Michel Hazanavicius

par Selenie  -  20 Mai 2022, 08:32  -  #Critiques de films

Retour à la comédie déjantée pour Michel  Hazanavicius après sa comédie familiale peu inspirée et médiocre "Le Prince Oubliée" (2020), film qu'on peut considéré comme son premier vrai échec autant public que critique d'ailleurs. Pour ce nouveau projet le réalisateur-scénariste revient à ses premières amours pour les pastiches et/ou détournement de films comme il avait pu le faire avec "La Classe Américaine" (1993) pour la télévision ou avec son dyptique "OSS 117" (2006-2009). Ainsi son nouveau film est en fait un remake du film japonais "Ne Coupez Rien !" (2017) de Shin'ichir Ueda, comédie horrifique sur des zombies. Hazanavicius signe lui-même le scénario d'après l'oeuvre de Ueda. À noter que le film devait au départ s'intituler simplement "Z" en référence à Zombie et série Z, mais la production s'est obligée à modifier le titre en raison un peu inepte de la symbolique de la lettre "Z" dans le conflit russo-ukrainien... Un tournage d'un film de série Z sur des zombies se déroule dans des bâtiments désaffectés. Le tournage se passe mal entre des techniciens blasés et des acteurs peu investis et/ou mauvais mais le réalisateur y croit et a une énergie à revendre qu'il espère va réveiller son équipe jusqu'à ce que la réalité rattrape la fiction. Soudain le tournage est attaqué par de véritable morts-vivants...

Le réalisateur de cette série Z est incarné par Romain Duris vu récemment dans "Eiffel" (2021) de Martin Bourboulon et l'excellent "En Attendant Bojangles" (2022) de Régis Roinsard après lequel il retrouve son partenaire Grégory Gadebois acteur prolifique qui en profite pour retrouver d'autres acteurs du filmen premier lieu la pétillante Bérénice Béjo après "Le Jeu" (2018) de Fred Cavayé et "Le Redoutable" (2017) de Michel Hazanavicius son époux avec qui elle tourne donc là son 6ème film depuis "OSS 117 : Le Caire, Nid d'Espion" (2006), ensuite Gadebois retrouve aussi Finnegan Oldfield après "Marvin ou la Belle education" (2017) de Anne Fontaine, ce dernier retrouve également après le film collectif "Selfie" (2019) Sébastien Chassagne acteur vu récemment dans "Le Discours" (2021) de Laurent Tirard et "Si on Chantait" (2021) de Fabrice Maruca, puis retrouve après "Poupoupidou" (2011) de Gérald Hustache-Mathieu l'acteur Lyes Salem vu tout récemment dans "La Vraie Famille" (2022) de Fabien Gorgeart. Citons Jean-Pascal Zadi vu dans "Coexister" (2017) de et avec Fabrice Eboué et son film "Tout Simplement Noir" (2020), Luana Bajrami vue récemment dans "L'Événement" (2021) de Audrey Diwan et "Selon la Police" (2022) de Frédéric Videau sans compter sa première réalisation "La Colline où rugissent les Lionnes" (2022), puis enfin l'actrice italienne Matilda Lutz vue dans les films horrifiques "Rings" (2017) de F. Javier Guttierez et "Revenge" (2017) de Coralie Fargeat. N'oublions pas les deux filles du réalisateur, Raïka et Simone Hazanavicius, mais surtout l'apparition de Yoshiko Takehara qui était déjà dans le film original "Ne Coupez Pas !"... Premier constat, l'un des sujets du film est le tournage fauché d'un film, hors il est ironique de noter que le budget du film de Hazanavicius est de plus de 180 fois supérieur au film japonais original ! Passé ce détail on savoure ce mix détonnant entre le style Hazanavicius et le style fauché à la japonaise. Bien que comédie et zombie soit deux ingrédients déjà maintes fois abordés au cinéma (on pense récemment aux "Zombieland" de Ruben Fleischer), le cinéaste français n'est pas du tout sur cette thématique.

D'abord il choisit un grain plus rugueux, un rythme plus effréné, un délire plus omniprésent et surtout un sujet de fond qui place les zombies en simple prétexte. En effet, ce qui compte pour Hazanavicius est de montrer la solidarité au sein d'un groupe défini, et surtout que même fauché on peut réalisé ses rêves, ici faire un film ; en cela, l'ironie du sort et des aléas du calendrier on peut que conseiller niveau film fauché au résultat bluffant le film d'animation "Junk Head" de Takahide Hori. Mais finalement on s'attend surtout à rire d'un humour noir mais jouissif dans un délire surréaliste. La construction narrative est semblable au film original, dont une première partie en un long plan séquence d'environ 30mn où on ne sait jamais si on est dans le tournage et à quel moment il y a de vrais zombies ou non. Un peu perplexe on ne rit pas directement tant on attend le déclic du départ réel de l'intrigue. Dès le flash-backs pourtant tout prend sens et le rythme effréné ne va plus s'arrêter. Pourtant il y a un hic ; en effet, le personnage de la productrice japonaise alias Yoshiko Takehara reprend donc son rôle du film original, et impose alors que le film de Hazanavicius ne serait pas un remake mais une suite, mais si c'est une suite alors pourquoi les situations sont quasi les mêmes ?! Incohérent, il faut donc voir son apparition comme un clin d'oeil et un hommage. Le réalisateur français est un spécialiste et transcende son histoire grâce à une mise en scène inspirée et une osmose avec ses acteurs indéniables. Les gags fonctionnent toujours, même en frôlant une certaine vulgarité son ancrage dans la réalité d'un tournage rend tout crédible finalement : les aléas d'un tournage ! On rit beaucoup et c'est déjà énorme tant c'est devenu rare dans la comédie française. Les détails entre le tournage "live" et la première partie sont limpides et tout à fait réactives et récréatives.

 

Note :      

 

15/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :               

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