La Très Très Grande Classe (2022) de Frédéric Quiring
Après "Sales Gosses" (2017) et "Ma Reum" (2018) le réalisateur-scénariste Frédéric Quiring poursuit sur la thématique de l'enfance et de la scolarité comme il le confirme : "Ce film se rapproche donc de mes précédents films. Sales Gosses ou Ma Reum évoquaient déjà la transmission et la rencontre intergénérationnelle, deux sujets qui me sont chers. (...) Par la suite, j'ai réfléchi au sujet que je voulais aborder. La comédie étant un vecteur puissant pour traiter des questions de société, il m'a semblé que le décor de La Très Très Grande Classe était propice pour parler de l'enseignement et de l'illettrisme." Le cinéaste précise qu'il s'est également beaucoup inspiré de la série TV "Sex Education" (2019-...), et des films "La Folle Journée de Ferris Bueller" (1986) de John Hughes et "Grease" (1978) de Randal Kleiser... Sofia est une jeune prof de français souffre-douleur de ses élèves. Alors qu'elle croyait avoir obtenue la mutation dont elle rêvait elle déchante aussitôt se retrouvant en concurrence avec une collègue à qui tout semble réussir. Sofia va alors tout faire, absolument tout, pour gagner sa place face à sa collègue plus que parfaite...
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Sofia est incarnée par Melha Bedia, soeur de Ramzy aperçue justement dans "Hibou" (2016) de et avec son frère suivi de "Tout Simplement Noir" (2020) de Jean-Pascal Zadi encore avec son frère et vue depuis dans le très oubliable "Forte" (2020) de Katia Lewkowicz. Sa concurrente est jouée par la sublime Audrey Fleurot qui retrouve l'école après "La Vraie Vie des Profs" (2013) de Emmanuel Klotz et Albert Pereira-Lazaro, vue dernièrement dans "Divorce Club" (2020) de et avec Michael Youn et "Kaamelott : Premier Volet" (2021) de Alexandre Astie. Citons ensuite François Berléand qui s'y connaît en établissement scolaire après "Les Choristes" (2004) de Christophe Barratier, "L'Ecole Buissonière" (2017) de Nicolas Vanier voir même "La Bonne Epouse" (2020) de Martin Provost, Vincent Lecuyer vu notamment dans "Ultranova" (2005) de Bouli Lanners, "JCVD" (2008) de Mabrouk El Mechri, "L'Art de la Fugue" (2014) de Brice Cauvin ou "Bienvenue à Marly-Gomont" (2016) de Julien Rambaldi, Arié Elmaleh un acteur également abonné aux enfants avec "L'Ecole pour Tous" (2006) de Eric Rochant, "Je Déteste les Enfants des Autres" (2007) de Anne Fassio et la trilogie "C'est quoi cette Famille ?" (2016-2021) de Gabriel Julien-Laferrière. Du côté ados n'oublions pas Nissim Renard vu dans "Evolution" (2016) de Lucile Hadzihalilovic et "Une Femme du Monde" (2021) de Cécile Ducrocq, puis Matteo Salamone vu dans "Mon Ket" (2018) de François Damiens, "Premier de la Classe" (2019) de Stephane Ben Lahcene et qui retrouve Audrey Fleurot après "Divorce Club" (2020)... Voilà une comédie qui ne fait pas dans la dentelle mais qui ose un côté cartoon tout en donnant un peu de fond, faire rire avec du drame c'est la base. Evidemment, le scénario est plutôt prévisible et comme on est en France on sait d'ores et déjà que la comédie va se teinter d'une dose émotion et d'un passage sérieux pour appuyer la morale. Dommage car au vu du potentiel et de le degré d'humour choisit on aurait aimé ne pas voir de séquence tire-larme et de finir sur un gag culte ou au moins audacieux plutôt que cette fin politiquement correcte et consensuelle.
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Le début du film est percutant avec une réalité (presque) déformante sur le harcèlement des profs entre une une prof de français un peu timorée au physique singulier et une classe de branleurs et têtes à claques ; mais attention, le film fait bien attention à être bien gentil avec eux, évidemment ce n'est pas leur faute (?!). Néanmoins, les gags fonctionnent assez bien et les répliques fusent bien interprétés par des acteurs certes en surjeu mais pour des caricatures façon bande-dessinée à l'instar des "Profs" et autres "Ducobu" mais en un chouïa moins mièvre et enfantin. Le surjeu n'est pas toujours mesure notamment en ce qui concerne Mme Delahaye alias Audrey Fleurot en roue libre mais assez folle et assez dans l'auto-dérision pour offrir une performance jouissive. Bon point pour Arié Elmaleh également et surtout à François Berléand atout maître du film. Melha Bedia fait le job ni plus ni moins. Sur l'ensemble le film est assez inégal, avec quelques passages un peu gênants mais qui qui donnent un peu de grain à moudre comparé aux comédies franchouilles habituelles gentillettes et fades, mais le film reste en majorité bien rythmé et drôle surtout, avouons-le, si vous êtes collégien. En conclusion, pour passer un moment divertissant en famille cette comédie est un choix logique et efficace.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :