A perdre la raison (2012) de Joachim Lafosse
Le réalisateur s'sinpire d'un fait divers (quintuple infanticide en 2007) pour nous plonger dans une famille aux méandres pernicieux. Un jeune couple vit au domicile du père adoptif du marié, ce qui engendre des complication dans l'intimité du couple et des enfants. Dès le début le tuteur (interprété par un Niels Arestrup une fois de plus magistral) semble être le parasite absolu, il est clairement celui par qui tout va arriver , sans nuance malheureusement.
Le jeune marié, d'origine marocaine, est un homme sans caractère qui "doit" tout à son tuteur ; il est discutable d'ailleurs de rajouter à l'histoire des sous-intrigues dû au mariage blanc. Ce film peut être un symbole féministe, tant les hommes commandent mais ne font pas grand chose tandis que les femmes doivent obéissance et ont peu droit à l'erreur. Petit à petit la jeune femme perd pied, entre la main mise du tuteur et sa jalousie elle devient vite une âme en peine... Cependant jamais ce tuteur, père d'adoption, ne devient pas un monstre (il est juste un homme seul qui s'achète littéralement une famille) tel qu'elle va le devenir ; d'ailleurs cette jeune maman va prouver qu'il n'y a pas plus humain qu'un monstre (et vice versa). La mise en scène clinique évite tout patho, c'est en soi une bonne chose mais la tension psychologique prend le pas sur l'émotion. On pense à Michael Haneke... Enorme point pour les acteurs, si Tahar Rahim fait son job c'est bien Emilie Dequenne qui impressionne. Un bon film dramatique qui s'égare parfois mais qui ne laisse pas insensible.
Note :