Les adieux de Jean Simmons
Britannique, Jean Simmons fut repérée dès l'âge de 14 ans par le réalisateur Val Guest à un cours de danse. Ce dernier lui offre son premier rôle important dans "Give us the moon" (1944).
Elle obtient coup sur coup des rôles de jeunes filles dans le peplum "César et Cléôpatre" (1945) de Gabriel Pascal, dans "De grandes espérances" (1946) de David Lean où elle est Estella jeune, dans "Le narcisse noir" (1947) de Michael Powell et Emeric Pressburger (photo ci-dessus à gauche). Mais sa carrière est lancée grâce à "Hamlet" (1948) de Laurence Olivier où son interprétation de Ophélie (photo ci-dessus à droite) lui vaut le prix au Festival de Venise et est nommée aux Oscars à l'âge de 20 ans.
Après
l'avoir rencontré sur le tournage de "César et Cléôpatre"
elle épouse l'acteur Stewart Granger en 1950. Elle accumule
plusieurs premiers rôles dans divers films entre 1949-1951 avec des
cinéastes mineurs avant d'apparaitre enfin dans de nombreux films
plus prestigieux à partir de l'année 1953. "Affair with a
stranger" de Roy Rowland, drame où elle retrouve l'acteur
Victor Mature avec qui elle tournera de nombreux films notamment les
peplums "La tunique" de Henry Koster, "Androcles et le
lion" de Chester Erskine et "L'egyptien" de Michael
Curtiz.
Mais il serait réducteur de voir en elle une actrice de
films historiques. Elle tourne par exemple dans le magnifique film
noir "Un si doux visage" (1953) de Otto Preminger où elle
séduit Robert Michum en femme vénéneuse (photo ci-dessus). Dans
"La Reine Vierge" (1953) de George Sidney elle est
Elizabeth I d'Angleterre où elle retrouve Deborah Kerr avec qui elle
était déjà dans "Le narcisse noir" notamment. Elle est
aussi la fille de Spencer Tracy dans "The actress" de
George Cukor. Dans "Désirée" (1953) de Henry Koster elle
est Désirée Clary maitresse de Napoléon I avant de devenir Reine
de Suède.
Elle goûte aussi à une première comédie
avec "Blanches colombes et vilains messieurs" (1955) de JL
Mankiewicz où elle a pour partenaire Marlon Brando et Franck
Sinatra.
Elle tourne aussi dans quelques
westerns, "Une balle vous attend" (1954) de John Farrow
mais surtout le magnifique chef d'oeuvre "Les grands espaces"
(1958) de William Wyller avec Gregory Peck (photo ci-dessus).
Elle
commence la décennie 60 sur les chapeaux de roues, d'abord avec une
seconde comédie "Ailleurs l'herbe est plus verte" (1960)
de Stanley Donen où elle retrouve des partenaires, Robert Mitchum,
Deborah Kerr et Cary Grant. Elle tourne ensuite un chef d'oeuvre,
"Elmer Gantry le charlatan" (1961) de Richard Brooks où
elle joue une nonne dont tombe amoureux Burt Lancaster,
charlatan.
Durant ce tournage Jean Simmons tombe amoureuse du
réalisateur Richard Brooks et l'épouse peu de temps après.
Arrive un autre peplum "Spartacus" (1961) de
Stanley Kubrick ; elle y est Varinia épouse de Spartacus joué par
Kirk Douglas. Chef d'oeuvre du maitre ce film est aussi le dernier
film d'importance et signe le début du déclin.
Elle tourne
encore plusieurs films mais il semble bizarrement que les grands noms
l'oublient peu à peu.
Elle tourne encore dans un film qui a
son importance, d'abord pour la qulité de son rôle et de son
interprétation mais aussi vsi à vis de sa vie personelle. Dans "The
happy ending" (1969) de Richard Brooks (alors encore son mari)
elle joue une épouse malheureuse qui va changer de vie... Sans doute
un signe du destin puisque le couple Simmons-Brooks divorcera peu de
temps après.
Ce film sera le dernier ayant une importance... Petit à
petit elle quitte le grand écran pour faire de temps à autre une
apparitipon dans divers séries et téléfilms comme "Nord et
Sud" (1985-1986) ou "Les oiseaux se cachent pour mourrir"
(1983).
De ses deux mariages Jean Simmons a eu deux filles,
Tracy Granger qui est monteuse et Kate Brooks qui est
productrice.
Jean Simmons nous a quitté alors qu'elle allait
avoir ses 81 ans le 31 janvier prochain.