Cogan Killing me softly (2012) de Andrew Dominik
Cinq ans après l'échec du western crépusculaire "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" Andrew Dominik retrouve Brad Pitt pour un film bien différent, où le cynisme prend place pour dénoncer le monde de l'argent, message à peine subliminal pour se soulager de l'échec non mérité de son précédent film. On suit donc une multitude de personnages dans un polar sombre mais non dénué d'humour (noir).
Le milieu envoie des tueurs à gage pour descendre deux pieds nickelés braqueurs de tripots clandestins et leur commanditaire. Sous couvert d'une trame assez classique le réalisateur signe un film beaucoup plus profond qu'on pourrait le croire. Tandis que l'argent est au centre des négociations entre truands, pendant que les contrats soient effectués on entend quasi non-stop les discours de Obama pendant sa semaine d'élection... Voilà le vrai point fort du film, faire un parallèle étonannt et percutant entre ce qui se passe dans les bas-fonds mafieux et le discours économique du futur président des Etats-Unis. Les mots d'auteur sortent de la bouche de Cogan comme celui d'un capitaliste fataliste mais qui ne peut se passer d'un système financier corrompu ; il est intéressant de voir la correspondance des scènes avec les discours télévisés, des coïncidences qui n'en sont pas. Le plus gros défaut reste que c'est quand même très bavard, en fait les personnages n'arrêtent pas le blabla, parfois le fond est prenant mais ajouté au discours continues de Obama c'est parfois trop. Mais ça reste un très bon film, Un polar politico-philosophique violent et ironique particulièrement intelligent.
Note :