Décès de Koji Wakamatsu

par Selenie  -  18 Octobre 2012, 18:15  -  #Décès de star - Bio

Le réalisateur-producteur japonais Koji Watamatsu est mort hier, 17 octobre 2012 à l'âge de 76 ans.

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Né en 1936, de son vrai nom Takashi Ito a eu une enfance difficile. Les études ne l'inéressait guère et il fut inscit dans une école agricole dont il fut renvoyé après une bagarre. Il a 17 ans, il décide de partir pour Tockyo. Il connait plusieurs métiers avant d'être condamné à 5 mois de prison suite à une rixe. C'est à cet époque qu'il rejoint une organisation Yakuza... Et c'est aussi par ce biais qu'il découvre le cinéma en surveilant des tournages pour le compte des Yakuzas !

 

En 1959, contacté par un producteur de télévision dont il avait "protégé" un des tournages il devient assistant réalisateur à la télévision.

 

Il effectue ses débuts dans le genre "Pinku Eiga" un genre érotique japonais. Ses premiers films en tant que réalisateur sont donc "Les femmes sauvages" (1963), "Stratégie érotique" (1963), "Compensation pour un adultère" (1964) ou encore "Passions contraires" (1964).

 

Ses films imposent pourtant déjà un style. Le fond traite souvent de rapports de domination que ce soit homme/femme ou plus politique. Le genre "Pinku Eiga" (connu aussi sous "pink") permet à Watamatsu de se faire connaitre mais aussi d'exprimer ses opinions tout en expérimentant la forme.

 

Dès 1965 Koji Watamatsu crée sa propre société de production, Wakamatsu Pro... Une de ses premières productions, "Secrets derrière le mur" (1965) est sélectionné au Festival de Berlin et crée le scandale et un incident diplomatique, l'Allemagne considérant que le film donne une mauvaise image de leur pays.

 

"Le sang est plus rouge que le soleil" (1966) est un film qui fera date également, un film dont Shuji Terayama (cinéaste expérimental le plus influent de son époque) en fera l'éloge. Il réalise "Quand l'embryon part braconner" (1966 - photo ci-dessous) exemple type de Théâtre de la Cruauté.

 

 

A partir de 1968 Koji Wakamatsu s'intéresse de plus en plus à la politique, notamment à l'extrême gauche japonais mais aussi à la cause palestinienne.

 

Il réalise des films politiquement violents, de véritables pamphlets contre le pouvoir... "Va va vierge pour la deuxième fois" (1969), "La saison de la terreur" (1969 - photo ci-dessous), "Running in madness" (1969) ou encore "Dying in love" (1969).

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Ses films sont des métaphores puissantes mais toujours servis par une mise en scène éblouissante... Une qualité qui se doit d'être précisée quand on sait que les budgets serrés, les délais très courts de tournage et les lieux de tournages (son appartement, le toit de son immeuble... etc...) deviennent des détails qui ne se remarquent pas, qui s'effacent devant la créativité du réalisateur.

 

La première reconnaissance internationale arrive enfin avec "Anges violés" (1971) et "Sex Jack" (1971), présentés à Cannes 1971. En juin de cette même année il s'envole pour le Libane t la Palestine pour filmer le documentaire "Déclaration de guerre mondiale - armée rouge, Front de Libération Palestinien" (1971).

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Il crée encore le scandale et a des ennuis avec la censure avec le film "L'extase des anges" (1972 - photo ci-dessus), énorme bombe anti-système ; un film que les autorités japonaises accusent de terrorisme !

 

Mais peu à peu il délaisse le politiquement incorrect pour faire un retour remarqué vers l'érotisme... Après son film "Histoire de cent ans de torture" (1975) il produit et co-scénarise le film "L'empire des sens" (1976) de Nagisa Oshima... Film érotico-gore archi-culte...

 

Les années 80 lui font prendre un nouveau virage et tourne des films plus grand public. Ce sont "La piscine sans eau" (1982)... Mais le cinéma change, la vidéo fait son apparition, le goût du public s'internationalise et des problèmes de santé le pousse à cesser toute activité pendant plusieurs années.

 

Les années 90 se font plus dicrètes, mais citons "Prêt à tirer" (1990), "Sosuke le cocu" (1992), "Coin de rue sans lendemain" (1997)... En 1998 il rédige son autobiographie "Mes mains sont sales".

 

 

Il réalise en 2007 son vieux rêves, un film sur l'armée rouge japonaise, ce sera "United Red Army" (photo ci-dessus). Son dernier film sortit sur les écrans français était "Le soldat Dieu" (2010 - photo ci-dessous) en attendant, peut-être, que sorte chez nous "11.25 the day he chose his own fate.

 

 

Aujourd'hui Koji Wakamatsu est considéré comme "le réalisateur le plus important ayant émergé du "Pinku Eiga" et "l'un des plus grands réalisateurs japonais des années 60".

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Koji Wakamatsu était persona non grata aux Etats-Unis (considéré comme terroriste pro-palestinien), en Chine et en Russie (après avoir vivement critiqué dans les années 60 leur logique anti-libertaire).

 

Koji Wakamatsu est décédé des suites de ses blessures après une collision par un taxi à Tockyo.

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Tu m'apprends sa disparition. J'ai vu Le soldat dieu, que j'avais beaucoup aimé. Un grand provocateur qui nous quitte...
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