Décès de Tony CURTIS
Né à New-York en 1925 son vrai nom est Bernard Schwartz. Fils d'immigré hongrois qui tenait une boutique de tailleur il a eu une enfance difficile notamment due à une mère schizophrène. Un de ses frères, Robert, fut placé en hôpital psychiatrique tandis que son second frère, Julius, fut tué dans un accident de voiture quand il avait 13 ans. Très proche de ce dernier c'est là qu'il commence à trainer avec de mauvaises fréquentations. Il sera placer en centre de redressement... Dans son malheur c'est là qu'il commencera à aimer le théâtre et le cinéma.
Il entre dans la marine pendant la Seconde Guerre Mondiale où, à bord du USS Proteus il assiste à la capitulation du Japon dans la baie de Tokyo le 2 septembre 1945. C'est seconde chance, en tant que vétéran il obtient une bourse d'étude avec laquelle il s'inscrit à des cours d'art dramatique à New-York. C'est lors d'une représentation de la pièce "Golden boy" qu'il est repéré par un agent de Universal Picture.
On est en 1948, à 23 ans il signe un contrat de 7 ans. Il arrive à Hollywood mais de son propre aveu il était intéressé que par l'argent et les filles. C'est aussi à cette époque qu'il choisit son pseudo car en tant qu'immigré hongrois et juif de surcroit il pensait que ça allait être plus facile...
Dans son premier film "Pour toi j'ai tué" (1948) de Robert Siodmak il joue un gigolo pour lequel il est remarqué justement par la gent féminine.
Il faut attendre 1951 pour que sa carrière décolle. D'abord dans un second rôle dans "Winchester 73" de Anthony Mann où il côtoie James Stewart et surtout il trouve enfin un premier rôle dans "Le voleur de Tanger" de Rudolph Maté. Un joli d'aventure exotique en technicolor. Ce dernier film (photo ci-dessus), sans être un carton s'offre un joli succès et permet à Tony Curtis d'être connu et reconnu.
C'est aussi en 1951 qu'il épouse l'actrice Janet Leigh ; déjà une star confirmée cette union contribuera forcément à sa notoriété. Janet Leigh sera la mère de ses deux filles (famille ci-dessus) dont l'une deviendra également célèbre sous le nom de Jamie Lee Curtis (né en 1958).
Sa carrière est lancée, le succès de "Le voleur de Tanger" et son physique avantageux vont l'enfermer un temps dans des rôles du même genre pour des productions du même type tels que "Le fils de Ali Baba" (1953) de Kurt Neumann, "Le chevalier du roi" (1954) de Rudolph Maté et "Le cavalier au masque" (1955) de H. Bruce Humberstone. Des productions d'aventures sympathiques mais qui ne se démarquent pas des autres films du genre.
Entre 51 et 56 il n'y a guère que "Houdini le grand magicien" (1954) de George Marshall qui tire son épingle du jeu. Pour ce biopic romancé (photos ci-dessus) du célèbre magicien il tourne pour la première fois avec son épouse... Entre Marshall et son épouse ceci explique peut-être cela...
La vraie reconnaissance va venir avec son premier grosse production avec "Trapèze" (1956) de Carol Reed où il a pour partenaire Burt Lancaster et Gina Lollobrigida. Un ancien trapèziste doit former un jeune loup mais tous deux tombent amoureux de leur partenaire. Ce très beau film (photo ci-dessus) permet à Tony Curtis de se faire remarquer par un plus grand nombre. Sa carrière va prendre alors son essor.
Il enchaine avec "Le grand chantage" (1957) de Alexander Mackendrick où retrouve Burt Lancaster. Sa filmographie s'étoffe et passe d'un genre à l'autre, deux comédies avec Blake Edwards, un film de guerre "Les diables au soleil" (1958) de Delmer Daves et de l'aventure avec "La chaine" (1958) de Stanley Kramer avec qui il partage l'affiche avec Sidney Poitier et pour lequel il sera nommé à l'Oscar.
La fin des années 50 se finissent en apogée...
Kirk Douglas méga star et producteur le choisit pour être son demi-frère dans le chef d'oeuvre (photos ci-dessus) "Les vikings" (1958) de Richard Fleisher où il tourne aussi avec sa femme Janet Leigh.
Après l'énorme succès de "Les vikings" il en connait un autre avec "Certains l'aiment chaud" (1959) de Billy Wilder. Il y partage l'affiche en travesti (photos ci-dessus) avec Jack Lemmon et une certaine Marylin Monroe... A propos rappelons cette anecdote que Tony Curtis aurait faite pendant un visionnage des rushes, où exaspéré par les retards et les hésitations de Marylin il aurait dit "...embrasser Marylin Monroe c'est comme embrasser Hitler..."... Anecdote démentie à de nombreuses reprises par Curtis lui-même.
Après quelques comédies plus ou moins réussies Kirk Douglas fait une nouvelle fois appelle à lui pour "Spartacus" (1960) de Stanley Kubrick (photo ci-dessus) ; il semblerait que le rôle de Antonionus ait été créé spécialement pour Tony Curtis ce dernier ayant insisté pour être dans le film. En deux ans ce film est donc le 3ème chef d'oeuvre dans lequel Tony Curtis apparait.
Après "Tarass Bulba" (1962) de Jack Lee Thompson et "Le dernier de la liste" (1963) de John Huston Tony Curtis joue les séducteurs dans plusieurs comédies légères tout aussi sympathiques et insignifiantes que l'était ses films en costumes au début de sa carrière.
Il divorce de Janet Leigh en 1962... Il est amusant de noter que sa carrière décolle avec son mariage et que son déclin commence avec son divorce.
Il faut attendre la fin des années 60 pour avoir du changement. Après avoir prêt sa voix pour "Rosemary's Baby" (1968) de Roman Polanski (il est la voix du téléphone) il insiste pour jouer dans "L'étrangleur de Boston" (1968) de Richard Fleisher. Avec l'appuie de ce dernier et en acceptant un cachet ridicule il finit par obtenir ce rôle qu'il désirait tant et qui était pourtant destiné à Redford ou Beatty. En effet il avait fini par comprendre qu'il valait mieux que ces comédies commerciales. Bien lui en a pris, ce film (phot ci-dessus) reste un de ses meilleurs rôles pour lequel il est nommé pour le Golden Globes.
Il accepte peu de temps après de jouer dans une série télévisée...
Aux côtés de Roger Moore alias Brett Sinclair Tony Curtis est Dany Wilde dans ce qui est une série de mon top10, "Amicalement votre" (1971) qui compte que 23 épisodes pour une seule saison ! En effet malgré un contrat de 5 ans Roger Moore du stopper pour devenir le nouveau 007. Petite anecdote, dans l'épisode 9, "Un drôle d'oideau" on demande au téléphone un certain Monsieur Schwartz, le véritable nom de Tony Curtis.
En tous cas aujourd'hui cette seule et unique saison lui doit sans aucun doute sa renommée et sa popularité notamment en France où sa voix, Michel Roux, n'est pas pour rien :)
Retour aux films sans intérêts pour Tony Curtis qui verra son dernier vrai rôle marquant en tant que vieil acteur déchu dans "Le dernier nabab" (1976) de Elia Kazan.
Il alterne ensuite entre séries TV en tant que guest-star ("L'homme qui tombe à pic" ou "Vegas") et de petits films souvent dignes d'un direct-to-video.
A partir des années 80 Tony Curtis se met à la peinture, hobby qui devient vite une passion. Aujourd'hui ses toiles valent facilement 25000 dollars et sont exposées à la galerie Vanderploeg à Carmel en Californie (dont Eastwood fut le maire dois-je préciser).
Après Janet Leigh il eut encore 5 femmes et 4 autres enfants dont un fils, Nicolas qui succomba d'une overdose en 1994.