Différence entre cinéphile et cinéphage

par selenie  -  24 Novembre 2008, 15:12

Cinéphage et cinéphile n'ont rien à voir.
Un cinéphage est un dévoreur de films par n'importe quel média, qui n'est donc pas obligatoirement pointu et peut être sans culture cinématographique ; son seul but, ce qu'il adore c'est de voir et de consommer un maximum de films. La différence est que le cinéphile, si il regarde aussi le plus de film possible (ça va de soit), ne s'arrête pas qu'au visionnage. Il essaie d'être au courant d'un maximum d'infos, il lit tout, il a une culture cinématographique pointue...etc... En résumé un vrai passionné de cinéma est cinéphile alors qu'une personne dont les milliers de films ingurgités lui suffisent est un cinéphage.
En général un cinéphage ne fait pas de différence entre un chef d'oeuvre et un bon film ; ce qui compte est que le film lui a donné un plaisir, ce qu'il aime c'est le pur divertissement. Un cinéphile en plus du plaisir va tenté d'être objectif du point de vue technique et artistique. Par exemple j'adore des films, au niveau émotionnel et pur plaisir, au point de mettre 4 étoiles mais si j'ai remarqué 2-3 erreurs, ce film n'aura que 3 étoiles ! (comme dernièrement "Vynian" et "The dark Knight" par exemple) ; ce qui n'est pas pensable pour un cinéphage.
D'ailleurs je pense à un indice... Demandez à un cinéphile quel est la décennie la plus médiocre du cinéma vous verrez que dans la très grande majorité des cas il répondra les années 80. La même question à un cinéphage il répondra également dans une grande majorité les années 80. Et certains films de l'époque en sont une belle preuve.... Quel cinéphile oserait placer "Rocky3" ou "Rocky 4", "Commando", "1 fauteuil pour 2", "Rambo", "Kalidor", "Le flic de Beverly Hills" ..etc...  Dans les meilleurs films de cette décennie ? Car même si ils ne sont pas des navets ils ne sont pas non plus des chefs d'oeuvre. Cette nuance est pourtant importante.
Pourquoi ces années 80 en références me direz -vous ?!
Je m'explique...
Après l'âge d'or du cinéma (et pas que hollywoodien) et l'explosion artistique des seventies (que nul ne contredit ?!) je pense que le monde du cinéma (en général!) s'est laissé vivre, a glissé sur le sillon creusé par les chefs d'oeuvre des années 70 sans se remettre en cause.
OUI évidemment (et heureusement) il y a des chefs d'oeuvre également dans les années 80 ("Raging bull", "Amadeus", "il était une fois en Amérique"...etc...) mais un énorme quota de film ne sont que des oeuvres commerciaux à outrances, sans originalités et malgré une bonne qualité d'ensembles on est loin du génie.Dans l'ensemble, les films du genre "Flic de Beverly Hills", "48 heures", "Cocktail", "topgun", "flashdance", "rambo",.... etc... liste non exhaustice bien évidemment... ne sont pas des navets, de bons techniciens aux commandes de films efficaces mais où il n'y a pas de génie ni de grand talent. Les années 80 se reposent sur les succès publiques et critiques des seventies en plus d'être les années Reagan et donc les années fric par excellence le but du cinéma de l'époque est bien de faire du pur divertissement afin de récolter un maximum de pognon. L'art est quasimment oublié pendant 10 ans... C'est la décennie de l'émergence des nouveaux médias (K7 vidéo, TV) et l'époque prônant l'argent facile ne pouvaient que voir l'apparition du cinéma commercial, de pur divertissement si cher au cinéphage.
En espérant que j'ai été clair...

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G
Commando et Rambo (First Blood en fait) sont des films absolument brillants. Le premier a largement contribué à créer le genre du cinéma d'action (avec Predator et Die Hard, Die Hard qui devait à la base être la suite de Commando, pour la petite anecdote). Et Rambo est encore employé comme exemple dans les écoles de cinéma pour sa métronomie parfaite des différentes phases d'une histoire, sans parler de l'impact du film sur le public américain qui a littéralement ressuscité Rambo (suicidé dans la première version du film) et figure encore comme le flm absolu traitant de la colère des américains envers les soldats parce qu'ils n'ont pas remporté la guerre du Vietnam. <br /> <br /> Vouloir définir cinéphage et cinéphile, c'est bien, mais vous devriez vous abstenir de citer des films, d'autant ceux que vous semblez vulgariser à outrance via un jugement de valeur défaillant. Je pourrais vous expliquer sur plusieurs pages en quoi plusieurs films raillés sont en fait des oeuvres géniales, cultes et qui ont de très bonnes raisons de l'être, mais inutile. En une phrase, vous avez vos genres préférés. Essayez toutefois de ne pas considérer que les films que vous comprenez moins sont pour autant moins riches. <br /> <br /> Enfin, les années 80 ne sont pas les pires années du cinéma du tout. Ni celles qui représentaient le plus un cinéma "pompe à fric" aseptisé pour plaire à une majorité. Notons que ce reproche est discutable, l'industrie du cinéma d'Hollywood peut (et a, à plusieurs reprises) complètement répudié des réalisateurs et scénaristes pour un seul échec commercial après plusieurs succès. C'est triste, mais c'est comme ça. Et c'est toujours comme ça que ça fonctionne.
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S
Ma démonstration était juste pour prendre quelques exemples que tout le monde pourrait comprendre et notamment les néophytes et/ou le grand public. Evidemment les cinéphiles et/ou cinéphages ne peuvent que prendre de haut un tel article... Sinon "Commando" brillant ?!... C'est votre avis...
C
Merci !
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S
Mais on discute dans le vide finalement car je suis 100% d'accord avec tout ce que vous dites. La seule chose c'est que je généralise pour synthétiser sinon ça serait aussi fastidieux qu'extrêmement long. Une chose que je suis sûr, c'est que les lecteurs "grand public" comprennent le fond de ma pensée. Succinct peut-être mais simple à comprendre.
G
Merci de m'avoir répondu, déjà. <br /> <br /> Je comprends votre démarche et inutile de refaire le match, simplement est-il (était-il, l'article date) si judicieux d'apprendre quelque chose à un néophyte en lui faisant assimiler des bêtises à côté ? <br /> <br /> Pour ma part, je vous rejoins sur la différence entre cinéphile/cinéphage en ce sens qu'un cinéphile ne se contente pas de voir un film, il va vouloir le comprendre. Pas l'histoire, le contexte de la création du film, les codes du réalisateur à travers son oeuvre, les raisons du casting etc. Le cinéphile prend part à ce qu'il a vu d'une certaine façon pour l'analyser sur le fond, la forme, le contexte. <br /> <br /> Là où je ne vous rejoins pas et conteste votre article, c'est votre façon de généraliser. Un cinéphage peut distinguer un chef d'oeuvre d'un bon film. Il sera juste plus probablement ( et seulement probablement ) incapable d'expliquer pourquoi. Prenons un exemple assez extrême avec Only God Forgives. Vous pouvez aimer ce film et sentir qu'il vous a apporté quelque chose sans pouvoir l'expliquer, l'aspect émotif dont vous parliez. Et quand vous décodez le film, comme un cinéphile, vous mettez le doigt sur ce qui rend ce film génial. Considérer qu'un cinéphage se résume à un dévoreur de films qui sera pour autant inapte à jauger leur importance est discutable, tout comme un cinéphile qui se cantonne à sanctionner quelques erreurs techniques d'un film. Heat est bourré de faux raccords, je défie quelconque cinéphile de me dire qu'il n'est pas un chef d'oeuvre. Encore aujourd'hui, des films et séries rendent hommage à Heat, ainsi que des jeux-vidéos au traitement cinématographique. <br /> <br /> Ma réserve principal vient du fait que vous disiez au néophyte que le cinéma des années 80 est le plus médiocre pour la plupart des gens. J'ai presque envie de vous demander vos sources pour affirmer ça, parce que ce n'est ni mon avis, ni celui des gens de mon entourage, cinéphages comme cinéphiles. Et je peux vous affirmer que mon entourage est globalement assez intellectuel, certains vivent ou sont des bibles du cinéma. <br /> <br /> J'imagine que vous torpillez le cinéma des années 80 à cause de la fin du nouvel hollywood (vos films cités étant américains, restons par là), mais en vouloir aux années 80 d'avoir suivi les années 70 ne serait pas très avisé. Les années 80 ont continué d'innover et de proposer un cinéma encore très apprécié aujourd'hui, du tout public, comme des cinéphiles. S vous vous risquez à aborder ce genre de détail, il faut tout expliquer, car vous demandez à votre lecteur (néophyte, donc influençable) de se calquer sur vos avis qui peuvent se contrer. <br /> <br /> Et oui, Commando est brillant. Je peux vous expliquer pourquoi si cela vous intéresse, mais avoir simplement mentionné qu'il a créé le cinéma d'action avec 2 ou 3 autres films devrait suffire normalement. Vous pouvez ne pas aimer ce film, ou le trouver moyen comme les critiques des sites en ligne, mauvais, comme sur nanarland qui se permet de l'inclure dans son site. Ou vous pouvez chercher chez ceux qui le défendent et voir s'ils sont si sur leur propre avis et ressenti quand ils déploient leur talent de cinéphiles à décoder ce film. <br /> <br /> Encore une fois, votre avis est le vôtre et je ne remets pas en cause votre sensibilité à Rambo et compagnie. Je veux juste vous souligner que ce n'est pas parce que vous n'avez pas spécialement apprécié un film ou une période du cinéma que vous devez enseigner au tout venant que tout le monde s'accorde à dire que c'est pourri. C'est faux. D'autant que toute cette partie n'avait aucun rapport avec la cinéphilie et cinéphagie. Vous pouviez vous contenter de deux lectures d'un même film pour un cinéphage moyen et un cinéphile moyen. Comme Only God Forgives, apr exemple. Que vous pouvez typiquement aimer sans expliquer pourquoi et comprendre en quoi il est superbe après l'avoir décodé. C'était suffisant, inutile de verser dans d'autres domaines basés entièrement sur votre avis subjectif et discutable. Je trouvais important d'apporter un contre-courant, parce que l'internaute qui lit cet article doit juste saisir la base du propos sans se faire enseigner les films ou la période du cinéma qu'il doit trouver médiocres. Là vous avez dépassé le cadre de votre propos. Et je tenais à m'exprimer pour bien affirmer que toute cette seconde partie, ce n'est pas 'lavis de la majorité de la population mondiale, c'est visiblement le vôtre.