Du sang et des larmes (2014) de Peter Berg
Peter Berg est un réalisateur efficace mais pas toujours des plus fins, après une première expérience de guerre avec le surestimé "Le Royaume" (2007), un passage super-héros avec le sous-estimé "Hancock" (2008) et le bourrin médiocre "Battleship" (2012) le voici qui reveint avec un film de guerre 100% testostérone avec un casting de warriors emmené par Mark Wahlberg. Après "Le Royaume" en Irak le voilà dans le bourbier afghan, le soucis pour Berg c'est que l'échec de "Battleship" (200 millions de budget pour seulement 300 de recettes) n'ont pas permis toutes les libertés ; 40 millions de budget avec les stars dont Berg qui ont accepté de baisser leur salaire... Le film est adapté du livre de Marcus Luttrell (interprété par Wahlberg) "Lone Survivor" (2007) qui retrace les faits survenus lors d'une mission qui s'est déroulé le 28 juin 2005...
Histoire vraie donc qui confère une dimension émotionnelle encore plus forte bien que le terme devienne un peu éculé, mais précisons que Marcus Luttrell était très présent lors de la préparation pour s'assurer de la véracité des faits comme des ressentis. Le début est long et a un bon goût militariste qui appuie fortement sur l'hommage au soldat. Dès le début on sent que rien ne va être un temps soit peu subtil. On est dans un film guerrier qu'on se le dise ! Le film prend toute sa dimension lorsque la mission commence, la tension se fait sentir même lors de l'attente et monte crescendo jusqu'au début des festivités. Les combats sont d'un réalisme puissant même si on se dit que c'est à peine croyable que 4 soldats seulement survivent aussi longtemps à des blessures multiples (faut voir les chutes incroyables de violences et de sensation !)... D'ailleurs rappelons que le livre reste un témoignage d'un soldat qui rend également hommage aux compagnons d'arme... La dernière partie est un peu longuette, on sent la nécessité d'éteindre tout manichéïsme. Finalement on sort du film touché au coeur, Berg réussi le pari de son objectif, celui de l'hommage au Navy Seals avec un vrai film de guerre qui touche autant par l'émotion que par les effets d'une violence qui prend au tripe. Cependant si les scènes d'héroïsme rappelle "La chute du Faucon Noir" (2001) de Ridley Scott version campagnard on a bien du mal à croire aux effets "survival" des blessures. La scène ou le capitaine traverse tranquillement la base alors qu'il sait que ses hommes ont un problème est tout aussi bizarre. Un film qui, par son côté propagande, rappelle les films de guerre tourné dans les années 40-45 pour soutenir les troupes. Au final le film est un peu maladroit mais reste un uppercut qui cogne fort.
Note :