Films militants ou dénonciateurs : éducation

J'ai enfin pu voir "La journée de la jupe"... Après tout le pataquès autour de ce film je dois dire qu'il m'a fait un peu le même effet que "Entre les murs" ; beaucoup de bruit pour pas grand-chose, comme si tout le monde se surprenait à apprendre le pourquoi du comment au sein de nos écoles.

Donc voilà j'en ai profiter pour faire un tour d'horizon des films sur l'éducation. Depuis toujours et régulièrement des films sortent sur ce thème avec plus ou moins d'approfondissement du sujet. Peu de films mais de temps en temps arrive LE film et très souvent il fait du bruit, on en parle, ça polémique...

Les films partent de points de vue différents, celui d'un prof, d'une classe, d'un point de vue différents vis à vis d'une époque, d'un enfant...

Le premier film qui semble d'importance est sans doute "Goodbye Mister Chips" (1939) de Sam Wood. Le film raconte la vie d'un prof sur 60 ans. Prof pas très apprécié il change et se fait respecté par ses élèves après avoir trouvé l'amour avant de se consacrer avec conviction à son métier après avoir perdu son amour morte en couche... Un film qui dresse un beau tableau sur la relation pédagogique que doit avoir entre un professeur et ses élèves.



Dans les années 50 cette même relation est revu avec "L'ombre d'un homme" (1951) de Anthony Asquith ; le héro est un prof détesté qui retrouvera envie et ambition dans l'éducation et son travail suite à un évènement inattendu. "Graine de violence" (1955) de Richard Brooks, le premier film a s'immiscer dans un quartier dit difficile et des relations entre un prof et des élèves plus que turbulents. Outre la chanson "Rock around the clock" rendu célèbre par ce film il s'agit d'une réussite en tous points en mettant en exergue les problèmes inerrants à certains établissements en n'occultant pas les problèmes de racismes et c'est à féliciter surtout en 1955 aux Etats-Unis.
Sur le même sujet on peut aussi citer "Colère noire" (1970) de Paul Bogart et "Conrack" (1974) de Martin Ritt.



Après on pense surtout au superbe film de Peter Weir "Le cercle des poètes disparus" (1989) qui portent haut les joies de l'apprentissage et le plaisir d'apprendre. De nombreux films reprendront ce film comme exemple (du mauvais copier-coller plutôt) comme "A la rencontre de Forrester" (2001) de Gus Van Sant, "Le club des Empereurs" (2003), "Le sourire de Mona Lisa" (2004) de Mike Newell, "Ecrire pour exister" (2006) de Richard LaGarvanes... Dans les années 90 quelques films sortent mais toujours un style plus proche d'un policier ou d'un thriller comme "The substitute" (1996) avec Tom Berenger, "Esprits rebelles" (1996) avec Michelle Pfeiffer.



En France on pense surtout à François Truffaut et son "Les 400 coups" (1959) une pierre deux coups ; il lance la Nouvelle Vague (avec Godard et son "A bout de souffle") et il place sur l'écran un jeune ado dans un film quasi documentaire tellement ça semble proche de la réalité. "La boum" (1981) de Claude Pinoteau qui lança Sophie Marceau et son double générationnel "LOL" (2009) de Lisa Azuelos avec toujours Sophie Marceau alors dans le rôle de la maman surfe plus sur uen réalité plus acidulé pour un public beaucoup plus adolescent.


Il y a aussi "La cage aux rossignols" (1945) de Jean Dréville qui n'est ni plus ni moins que le film dont "Les choristes" (2003) de Christophe Barratier est le remake... 2 beaux films (l'original meilleur notamment  grâce à son humour) sur un centre pour délinquant où un prof de musique va instiller un peu de légèreté. D'ailleurs "Les choristes" (avec Gérard Jugnot) avec son succès lance une certaine mode genre "école nostalgie" avec des films qui suivront sur l'école de nos parents comme "Les fautes d'orthographes" (2003) de Jean-Jacques Zibelmann ; cependant la sauce ne prend pas vraiment.
Jusqu'à présente en France le thème de l'éducation a surtout été vu du point "prof marrant" avec "Le petit prof" (1958) avec Darry Cowl où un prof tente d'insuffler le goût du professorat à son fils, "Le maitre d'école" (1981) de Claude Berri avec Coluche, "PROFS" (1985) avec Patriiick Bruel, "Le plus beau métier du monde" (1996) de Gérard Lauzier avec Gérad Depardieu... Beaucoup de films sans grand intérêt à part celui de faire rire.



Il semble qu'il y a une réelle prise de conscience dans notre société depuis peu. "Etre et avoir" (2002) documentaire de Nicolas Philibert avait déjà réveillé les esprits mais il faut attendre 2008 et "Entre les murs" de Laurent Cantet pour mettre un coup de pied dans la fourmilière. Un film docu-fiction d'après le leivre d'un vrai professeur et qui montre l'envers du décor. "La journée de la jupe" (2009) avec une Isabelle Adjani (Superbe interprétation) apparait comme un confirmation, sorte de second opus dénonciateur sur la difficulté d'enseigner devant des élèves plus proches de la délinquance facile que d'enfant aux bêtises "naturelles".