Films militants ou dénonciateurs : immigration
Ces films font surtout un choix pas toujours assumé, celui du militantisme, ou du moins celui d'oeuvre dénonciatrice. En cette année 2009 certains thèmes ont fait leur trou, l'homosexualité et l'immigration.
Depuis le début de l'année 2009 deux
films français ayant pour toile de fond l'immigration sont sortis en
salles. Etonnant car malgré la place importante que l'immigration
tient dans notre actualité elle n'est que peu présente dans le
cinéma.
« Eden à l'ouest » de Costa Gravas et « Welcome » de Philippe Lioret.
Je n'ai pas encore pu voir le premier mais à priori « Eden à l'ouest » n'est pas aussi subversif que les précédents films de Costa Gravas ; ce dernier est un peu notre Oliver Stone national, maitre du film controversé comme en témoigne des films comme « Z », « L'aveu », « Missing » ou « Amen »... On pouvait donc s'attendre à un film poil à gratter ce qui n'a pas l'air d'être le cas.
« Welcome » par contre est un film militant, on sent la volonté de Philippe Lioret de dénoncer une certaine injustice par un parti pris tranché par le biais d'une histoire au fond démagogue sans réelle prise de risque puisqu'il joue essentiellement sur les bons sentiments... Mais l'immigration est en soi un thème porteur car obligatoirement polémique, la polémique crée la publicité autour de son film et donc une promotion efficace, facile et pas chère. Le film de Philippe Lioret n'est pas assez marquant, pas assez coup de poing pour atteindre ses objectifs. La preuve en est que son film a été au devant de la scène pendant 2-3 semaines mais sera vite oublié...
Très peu de film parle vraiment d'immigration... Dernièrement le seul film réussi plus ou moins proche de ce thème est "It's a free world" (2007) de Ken Loach (évidemment !) qui parle de l'exploitation honteuse des immigrés par les entreprises. Après "Bread and Roses" (2000) Ken Loaach confirme son intérêt pour ce problème d'actualité.
Malgré le peu de présence de l'immigration comme sujet principal des films mais il y a souvent (toujours?!) un immigré ou un clandestin dans un film. Sans doute la caution humanitaire et humaniste pour plaire au plus grand nombre, sorte de quota sur la même idée de la présence des gens de couleur à l'écran ; quota = excuse, caution, deux mots qui arasent la volonté du cinéaste et la portée de l'histoire par une sorte d'obligation bien pensante qui limite la liberté.